La FIQ réagit
CISSSMO: Malaise autour d'une publication d'une représentante syndicale
Des membres du Syndicat des professionnels en soins de la Montérégie-Ouest (SPSMO), affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), dénoncent une publication Facebook faite par leur représentante syndicale locale.
Sur ses réseaux sociaux, la représentante, Mélanie Gignac, qui se présente comme employée du CISSS de la Montérégie-Ouest et qui occupe le poste d'agente syndicale pour le Suroît, a publié la photo du controversé Charlie Kirk, avec la mention: « Je suis Charlie ».
Ce militant pro-Trump, très populaire auprès de la jeunesse conservatrice américaine a été assassiné ce mercredi 10 septembre. Il était notamment connu pour ses discours polarisants anti-avortements, racistes, homophobes et pro-armements.
En quelques minutes, Néomédia a été en mesure de trouver ladite publication qui, peu de temps après, a été effacée.
Sous le couvert de l'anonymat, un membre de la cellule syndicale locale, une membre du syndicat s'est faite porte-parole pour ses collègues qui se disent outrés, mais surtout blessés et inquiets de savoir que leur représentante endossait les propos de l'influenceur.
« Nous sommes plusieurs femmes immigrantes qui travaillent au CISSSMO. Est-ce que c'est vraiment sa vision des immigrants ? C'est vraiment elle qui nous représente ? Nous sommes inquiètes et blessées », a témoigné en pleurs, le membre qui a contacté Néomédia, ce vendredi.
« Nous ne sommes pas pour la mort de personne. On comprend que chacun a droit à ses opinions, mais là, on parle d'une personne qui est supposée représenter et défendre les intérêts de ses membres dont plusieurs sont immigrants et ou issus de la communauté LGBTQ2+ », a-t-il ajouté.
Plaider la liberté d'expression
Néomédia a joint Mme Gignac qui assure ne pas avoir voulu heurter qui que ce soit et que ses intentions avec sa publication était de dénoncer la violence gratuite et non pas de se réjouir de la mort de Charlie Kirk.
« Personne ne devrait mourir pour son franc-parler. Il n’y avait rien de politique là-dedans. La violence ne règle pas tout. Voilà. Mais parfois sur les réseaux sociaux ce n’est pas toujours compris comme on voudrait. Personne ne m’a appelé pour que j’explique. Mais bon. Se parler aurait désamorcé la bombe. Je dénonce que la libre expression doit rester et qu'on ne devrait pas se faire tuer pour ça. Si ça a heurté des gens, ce n'était pas mon intention. Je trouve triste que les gens ne valident pas avant. J’avais écris en haut de la photo qu'aucun être humain ne devrait mourir pour ses convictions politiques. J’aurais fait la même chose pour tout autre être humain. Ça a juste donné que c’était cet homme », a-t-elle témoigné.
La FIQ réagit
Du côté de la FIQ, on assure ne pas prendre ce genre de situation à la légère. « Dès que la FIQ a été informée de la publication de Mme Gignac, une intervention politique a été faite auprès d’elle afin de connaître les intentions derrière une telle publication dans la foulée de l’assassinat de Charlie Kirk. En aucun cas, la FIQ ne cautionne les valeurs et les positions véhiculées par ce dernier. Tout ce que cet homme représente est à l’opposé de ce que la Fédération prône et défend et c’est ce message qui a été transmis à Mme Gignac », a-t-on indiqué dans un courriel acheminé à Néomédia Vaudreuil-Soulanges.
La Fédération tient également à rappeler que ses syndicats affiliés sont autonomes et responsables de ce qu’ils publient sur leurs médias sociaux tant sur les pages officielles que sur les pages personnelles des représentants. « Par contre, la FIQ offre un soutien constant et est toujours disponible pour les accompagner sur les règles à suivre ou pour offrir des conseils s’ils ou elles le souhaitent. »
Informé du dossier, le CISSSMO a fait parvenir la déclaration suivante à Néomédia par courriel: « Nous prenons cette situation très au sérieux. Soyez assurés que le CISSS de la Montérégie-Ouest n’endosse aucunement les publications litigieuses. Lorsqu’une situation de cette nature est portée à notre attention, une enquête interne est systématiquement déclenchée. L’employé concerné est rencontré et, selon les conclusions de l’enquête, des mesures disciplinaires appropriées peuvent être appliquées.»