Prévention
L'été 2025 s'annonce pire que le précédent au chapitre des morts par noyade

Par La Presse Canadienne
Pas moins de 37 personnes se sont noyées au Québec depuis le début de l'année, contre 31 l'an passé à pareille date, avec les rivières comme principal lieu de noyade dans la province.
Au moment où les vacances de la construction s'amorcent officiellement, le directeur général et porte-parole de la Société de sauvetage, Raynold Hawkins rappelle — dans le cadre de la 32e Semaine nationale de prévention de la noyade (SNPN) — quelques conseils qui permettront d'éviter ce genre de drame qui emporte chaque année une centaine de vies au Canada.
Son premier conseil est de ne jamais être seul lorsqu'on pratique une activité près de l'eau, dans l'eau ou sur l'eau, afin que quelqu'un puisse appeler les secours au besoin ou venir en aide à la personne en détresse.
«Vous augmentez par le fait même toute la notion de sécurité aquatique ou nautique», explique M. Hawkins.
Le deuxième conseil du porte-parole de la SNPN, est l'obligation de porter une veste de flottaison individuelle (VFI) lorsqu'on pratique une activité nautique ce qui «va faire la différence entre une anecdote (d'été) plutôt qu’un drame» en cas de chute dans l'eau.
Même s'il recommande d'éviter en tout temps de se baigner dans les rivières, M. Hawkins invite les baigneurs à se tenir loin des rapides, et de ne pas sous-estimer les courants en profondeur qui sont imperceptibles à la surface de l'eau. Toute baignade aux abords d'un barrage est également à proscrire afin d'éviter de se faire aspirer par un vortex généré par l'ouverture d'une valve.
Raynold Hawkins recommande également aux parents de jeunes enfants de toujours avoir leur enfant à porter de main et d'être en constante surveillance, car la noyade infantile est un «phénomène silencieux» qui peut survenir entre 15 à 20 secondes.
«Lorsque vous êtes avec des enfants, vous avez un mandat de surveillance en tout temps», explique M. Hawkins. Selon la Société de sauvetage, 80% des noyades d'enfants de moins de 5 ans étaient dus à une supervision absente ou distraite.
Pour les enfants plus âgées et les adolescents, deux pratiques sont à bannir, retenir sa respiration le plus longtemps possible dans l'eau — ce qui peut provoquer une asphyxie qui rend plus difficile toute tentative de réanimation — et tout plongeon dans des zones de faible profondeur.
Dans tous les cas, le directeur général de la Société de sauvetage recommande de nager parallèlement à la rive plutôt que d'aller vers le large.
Il constate que de plus en plus de nouveaux arrivants, font partie des cas de noyade.
Comment s'en sortir?
Pour Raynold Hawkins il ne fait aucun doute qu'une grande partie de la population surestime sa capacité à nager. Selon lui, il faut être capable de nager à plus ou moins 15-25 mètres, pour se dire apte à nager en eau plus profonde. Dans le cas contraire, M. Hawkins conseille de rester au maximum où l'eau arrive au niveau des aisselles.
«Malgré ce que les familles nous disent, nos victimes surestiment leur capacité de savoir nager», assure Raynold Hawkins.
Toutefois, certains conseils sont de mise si une personne se retrouve mal prise.
Dans le cas des rivières, M. Hawkins recommande de se mettre en position dorsale avec les pieds en avant pour éviter toute collision avec un obstacle, puis de commencer à pagayer avec ses mains pour se diriger vers la rive.
Dans le cas des plans d'eau stagnante, à partir du moment où l'on ne touche plus le fond, Raynold Hawkins conseille de «faire l'étoile» sur le dos, de sortir son visage de l'eau, puis d'inspirer longtemps afin de gonfler ses poumons et ainsi flotter davantage. Il recommande ensuite de commencer à pagayer avec ses mains pour essayer de rejoindre le rivage.
Noyades et le réchauffement climatique
Il ne fait aucun doute pour Raynold Hawkins qu'il existe une corrélation entre le nombre de noyades et le réchauffement climatique. Plus il fait chaud, plus les personnes veulent se rafraîchir où que ce soit.
«La préoccupation que nous avons, c'est que le réchauffement climatique qu'on est en train de vivre risque de devancer la saison des incidents liés à l'eau, tout comme il risque de la retarder aussi», explique-t-il.
Il ajoute que les étés de 2012, 2017 et 2020 ont été des étés extrêmement chauds en plus d'avoir été les plus meurtriers en termes de noyade. Chaque année, plus de 70% des noyades sont recensées entre les mois de mai et septembre, avec un pic de noyades au mois de juillet.
Quentin Dufranne, La Presse Canadienne