Association des personnes d'origine africaine et caribéenne de Vaudreuil-Soulanges
C’est bon pour le moral : briser les tabous, bâtir des ponts pour la santé mentale
Forte du succès de la première édition de son événement C'est bon pour le moral, l'Association des personnes d'origine africaine et caribéenne de Vaudreuil-Soulanges (APOAC) a tenu le 9 mai la deuxième édition de son événement qui vise à briser les tabous entourant la santé mentale au sein des communautés afro-caribéennes.
Organisée conjointement avec les organismes Arc-en-Ciel et le Tournant, la soirée a rassemblé près d'une centaine de personnes à l'Omni-Centre de Pincourt. Autour d'un cocktail dînatoire aux saveurs afro-caribéennes, les convives ont pu en apprendre davantage sur les enjeux liés à la santé mentale chez les populations afro-caribéennes, via, notamment, des capsules vidéos produites avec CSUR la télé.
Via le fonds de développement des communautés (FDC) et un appel d'offres de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, un projet visant à sensibiliser et à mettre en relation les organismes de santé mentale et les communautés de l'APOAC a vu le jour, assorti d'une subvention de 45 000 $. Cela se passait en août 2023.
Le projet C'est bon pour le moral, visait à produire six capsules vidéo d'une durée de 3 minutes chacune, mettant en relief le vécu d'une personne de la communauté africaine et caribéenne vivant avec une problématique de santé mentale.
Bien que ces capsules vidéo ne soient pas destinées au grand public, elles demeurent un outil de travail et de formation pour les organismes de santé mentale de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberry.
Briser les barrières culturelles entourant la santé mentale
« Nous devons casser le tabou derrière la maladie mentale et encourager de meilleures pratiques de vie, pour nous, mais aussi nos enfants. Une soirée comme celle-ci est l'opportunité de prendre un moment pour nous. Vous le savez tous, nous vivons une époque de réductions, de coupures, dans différents services publics, comme l'éducation et la santé. Ces réductions sont souvent présentées comme des nécessités. Comme si le bien-être mental est un luxe que la société ne peut pas se permettre. La santé mentale n'est pas facultative. Elle est fondamentale. Elle a un impact sur nos familles, nos relations, notre travail, sur tout. Nous devons devenir des agents de changements dans notre communauté en tirant le voile sur tout ce qui touche la santé mentale », a indiqué la présidente de l'APOAC, Alexandra Boisrond.
Jennifer, membre du conseil d'administration de l'APOAC a d'ailleurs livré un témoignage sur son parcours dans sa quête d'une meilleure santé mentale. La mère de famille et infirmière de formation a expliqué aux invités comment le fait de consulter un professionnel de la santé lui a permis de retrouver sa joie de vivre.
Elle a aussi souligné comment sa propre expérience l'a amené a avoir une nouvelle approche dans son travail, et ce, tant avec ses patients qu'avec ses collègues.
Mentionnons qu’un sondage mené par Santé publique Canada indique que 45 % des répondants issus de minorités visibles ne savaient pas où chercher de l’aide, comparativement à 28 % pour les personnes n’appartenant pas à des communautés visibles.
De plus, la Commission de santé mentale du Canada rapportait que 60 % des Canadiens d’origines afro-caribéennes feraient davantage confiance à un professionnel de la santé s’il était noir.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.