Nous joindre
X
Rechercher
Publicité
Présenté par

C'est ce que des chercheurs montréalais ont constaté

L'allaitement exclusif pendant les six premiers mois réduit le risque de Crohn

durée 04h00
31 octobre 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Les enfants qui sont allaités exclusivement pendant les six premiers mois de leur vie seraient ensuite moins à risque de souffrir de la maladie de Crohn, ont constaté des chercheurs montréalais.

En revanche, le risque serait augmenté par l'introduction précoce d'aliments solides entre le troisième et le sixième mois de vie.

«On a observé une tendance très claire à une diminution du risque de la maladie de Crohn chez les sujets qui ont eu du lait maternel de façon exclusive pendant au moins six mois», a résumé le premier auteur de l'étude, le doctorant Canisius Fantodji.

Si ces résultats concordent avec ce qu'on retrouve déjà dans la littérature scientifique, a-t-il ajouté, ce serait la toute première fois qu'on constate qu'une introduction précoce d'aliments solides augmente le risque de maladie de Crohn.

«C'est un résultat novateur qui va ouvrir de nouvelles pistes quant à l'origine de ces maladies inflammatoires de l'intestin», a estimé M. Fantodji.

L'allaitement exclusif pendant les six premiers mois de vie n'aurait toutefois aucun impact sur le risque d'une autre maladie inflammatoire de l'intestin, la colite ulcéreuse.

L'utilisation d'antibiotiques pendant les six premiers mois de vie a été associée, dans le cadre de cette étude, à une réduction du risque de la maladie de Crohn et de colite ulcéreuse. Les auteurs de l'étude admettent que ce résultat est un peu discordant par rapport à la littérature scientifique, et d'autres études seront nécessaires pour y voir plus clair.

Une exposition à la fumée secondaire pendant cette période a aussi été associée à une hausse de 23 % du risque de maladie de Crohn, surtout à l'âge adulte. On sait qu'une exposition à la fumée secondaire multiplie le risque de tabagisme plus tard pendant la vie, et environ un cinquième de la hausse de cette hausse du risque de maladie de Crohn a été attribué au fait que les participants à l'étude étaient maintenant des fumeurs.

Les maladies inflammatoires touchent environ un Canadien sur cent, a rappelé le docteur Prévost Jantchou du CHU Sainte-Justine, et le défi est de trouver non seulement des thérapies qui sont en mesure d'aider les patients, mais aussi «des approches préventives».

«Le nœud central de ce travail, c'est que tout s'installe dans les trois premières années de vie, a dit le docteur Jantchou. Notre hypothèse, c'était que tout ce qui se passe entre la naissance (et le troisième anniversaire) peut avoir une influence.»

Microbiome intestinal

Environ un millier de personnes inscrites auprès de la Régie de l'assurance-maladie du Québec et ayant demandé des soins pour la maladie de Crohn, et quelque 600 autres atteintes de colite ulcéreuse, ont accepté de participer à cette étude.

Environ mille autres personnes ne souffrant d'aucun des deux problèmes ont servi de groupe témoin, a expliqué Marie-Claude Rousseau, de l'Institut national de la recherche scientifique.

«On a 2700 participants qui ont accepté de répondre à un questionnaire, soit en ligne, soit au téléphone, a-t-elle dit. Et pour cette étude, c'est seulement une toute petite partie de la mine d'or d'informations qu'on a récoltées qui a été analysée.»

Les chercheurs font remarquer que tous ces facteurs, de l'allaitement à la fumée secondaire, sont susceptibles d'influencer la composition du microbiome intestinal, dont l'impact sur de multiples facettes de la santé fascine de plus en plus la communauté médicale.

«Les trois premières années de vie, a renchéri M. Fantodji, c'est la période pendant laquelle tout se met en place sur le plan immunitaire et surtout sur le plan du microbiome intestinal.»

Le microbiome intestinal est un acteur majeur dans la manifestation de ces maladies, a confirmé le docteur Jantchou, et plusieurs modèles animaux ont démontré qu'un dysfonctionnement du microbiome pourra provoquer une réaction démesurée du système immunitaire.

Ces résultats sont d'autant plus importants, a ajouté M. Fantodji, que les maladies inflammatoires de l'intestin restent pour le moment «incurables».

S'il a été démontré que certains y ont une plus grande susceptibilité génétique que d'autres, on ne dispose pour le moment que de très peu d'informations concernant les facteurs de risque modifiables, a-t-il dit.

Et l'impact de cette étude pourrait dépasser les seules maladies inflammatoires de l'intestin, a prédit le docteur Jantchou.

«Des études comme ça autour de facteurs modifiables, ça peut mener à des recommandations (...) pour d'autres maladies dans lesquelles le microbiome va intervenir, des maladies auto-immunes en émergence comme l'asthme et l'eczéma», a-t-il conclu.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical Digestive and Liver Disease.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Traduction des décisions de la Cour suprême: Droit collectifs Québec garde le cap

Droits collectifs Québec (DCQ) n’a pas l’intention d’abandonner sa lutte contre la Cour suprême, qui a cherché à se soustraire à la Loi sur les langues officielles en annonçant, vendredi dernier, qu’elle retirait de son site web les quelque 6000 jugements unilingues rendus avant 1969 plutôt que de les traduire. «Notre intention, c'est de ...

durée Hier 18h00

EN VIDÉO | Opération Nez rouge: être bénévole, ça vous dit?

Une fois de plus cette année, grâce à Opération Nez rouge, des milliers de citoyens de la région du Suroît pourront rentrer chez eux en toute sécurité après une soirée bien arrosée. L'organisme débutera ses activités de raccompagnement dès la fin de semaine du 29 et 30 novembre.  Rappelons que la conduite avec les capacités affaiblies par ...

durée Hier 16h15

Succès retentissant pour le 15e Vins & Causerie

Le 15e Rendez-vous « Vins et Causerie », organisé le 7 novembre dernier au Café chez Rose du Cégep de Valleyfield, a connu un immense succès. Réunissant plus de 160 participants autour d'une soirée conviviale et festive, l'événement a permis de récolter un montant exceptionnel de 58 200 $, grâce à la générosité des convives et partenaires. Ces ...