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Un parcours de vie

Un fabricant de vélo vraiment unique 

durée 18h00
24 septembre 2021
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

Yannick Normand a un vélo entre les mains depuis l’enfance. L’homme qui avait autrefois une entreprise dans le domaine revient à ses premiers amours en confectionnant des vélos en fibre naturelle de frêne.

« À 5 ans, je déboulonnais des vélos dans la grange chez mes parents. Je les modifiais, plus je vieillissais, plus c’était sophistiqué. Durant toute ma vie d’ado et d’adulte, j’ai toujours travaillé manuellement et intellectuellement », raconte Yannick Normand, assis autour de l’îlot dans sa cuisine dans une maison en bois à Rigaud. 

Ce dernier était déchiré entre sa passion pour les vélos et ses études en psychologie et philosophie, qui l’ont mené après de longues années à devenir psychanalyste. Il a toujours jonglé entre les deux. 

C’est toutefois en 2018, au moment où sa femme décède d’un cancer, que les choses se sont bousculées. « Quand elle est décédée, j’ai crashé, mais quelques mois plus tard, j’ai réalisé qu’elle m’a préparé. Ça, tu ne le réalise pas tout de suite. Elle savait avant moi que c’était ça que je voulais faire », témoigne-t-il. 

Après avoir travaillé dans bien des domaines pour survivre, dont la rénovation, Yannick Normand souhaite maintenant vivre de ses deux passions. « Tout le monde veut être heureux dans la vie. J’ai compris à l’âge que j’ai, si je veux continuer à être heureux, il faut que j’exploite les deux », estime-t-il. 

Un concours de circonstances 

Jeune adulte, travaillant dans des commerces de vélos, fabricant déjà lui-même des cadres de manière artisanale, participant à des courses, il sentait qu’il lui manquait quelque chose. C’est alors qu’un ami lui propose de lui vendre son cadre de vélo de marque Cycles Marinoni, son commanditaire. 

Immigrant italien de Montréal, Giuseppe Marinoni est une sommité dans le milieu. Il est le premier fabricant de vélo au Canada.  

« Quand j’ai commencé à en faire, j’ai voulu le rencontrer pour en savoir plus, y aller à fond. Pourquoi, je ne sais pas, une passion, j’imagine. Je suis monté de Trois-Rivières pour aller le voir dans son atelier », explique M. Normand. 

Marinoni, pourtant parfois difficile de caractère, l’a tout de suite pris sous son aile. « Ça a été quelqu’un qui a fait la différence dans ma vie », ajoute-t-il. 

Yannick Normand l’a par la suite côtoyé à plusieurs reprises dans des salons de vélos dans les années 90. Il l'a d'ailleurs encouragé à lancer officiellement sa propre entreprise, Symbiosis, en 1996. « J’étais considéré comme avant-gardiste à l’époque. »

Le marché a en revanche tellement évolué les années suivantes, notamment avec l’arrivée de la Chine, qu’il a été contraint de fermer le volet manufacturier au début des années 2000. Même s’il n’a jamais vraiment cessé les activités de Symbiosis, il n’a pratiquement pas touché aux vélos pendant près de 12 ans. 

C’est seulement une fois déménagé à Rigaud avec sa femme que la flamme renaît en revoyant une connaissance de longue date, Pierre Hutsebaut, de l’Union cycliste internationale (UCI).

Il lui propose un projet de vélos virtuels pour des salles d’entraînement. Le jour suivant, Yannick Normand le rappelait. La machine était relancée. 

Trouver sa niche 

En 2017, pour ses 50 ans, sa femme lui paie un voyage avec un ami pour aller à un conventum de fabricants de vélos à Salt Lake City aux États-Unis. Sur place, il tombe sur un kiosque de l’entreprise Renovo, qui détenait des vélos en bois. 

« Ça a semé une graine, et là ça fait au moins deux ans que ça persiste cette affaire-là dans ma tête, il fallait au moins que j’essaie », soutient-il. 

Après des mois d’idéation, de conceptualisation et de préparation, il arrive avec un prototype en mars 2021. Yannick Normand a étudié tous les aspects, de la résistance aux matériaux utilisés en passant par l’esthétisme. Tout y est passé. 

Fabriqués à partir de fibres naturelles de frêne d’une scierie locale, ses vélos sont autant que possible écoresponsables. Des composantes viennent d’Allemagne et d’Italie, mais il assure que son vélo est 100% recyclable. Il souhaite d’ailleurs y apposer une authentification pour que l’acheteur sache d’où vient le bois servi. 

Pour l'avenir, Yannick Normand envisage rester à petite échelle et faire du sur mesure, dans un marché de niche, puisque ce type de vélo représente un assez grand investissement pour lui. « Ce sont parfois des cyclistes qui veulent un dernier vélo et disent qu'ils veulent se payer la traite », lance-t-il. 

Ainsi, en plus du classique vélo route, il prévoit lancer dans la prochaine année un vélo de gravelle, particulièrement populaire au Québec étant donné sa polyvalence, ainsi qu’un Fat bike en aluminium. 

M. Normand mise sur l’unicité de ses vélos, d’où leur nom Yunik, qui cache une belle histoire. Cette appellation remonte à la fin des années 80, où il part habiter un an dans une communauté russe orthodoxe en Ontario pour apprendre l’anglais et réparer des vélos. Incapables de prononcer son prénom, les membres l’ont dénommé Yunik

Le même surnom est revenu des années plus tard avec des amis de sa femme en Floride. « Quand ma femme est décédée, et que j’ai recommencé prendre un peu vie, c’est ce mot-là qui a atterri. Je ne l’ai plus jamais quitté », souligne-t-il.

Rien ne semble être arrivé par hasard pour Yannick Normand. Alors que ce projet soit tout récent, il compte bientôt lancer une page Facebook et Instagram, ainsi qu'un site Web pour se faire connaître. 

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