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Briser l’isolement 

La précarité des aînés, un enjeu silencieux 

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17 septembre 2021
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

Cela fait 35 ans que le premier Grand Rassemblement des Aînés de Vaudreuil et Soulanges (GRAVES) a eu lieu et les problématiques qui avaient été mises de l’avant à l’époque sont toujours bien présentes dans la région. 

L’organisme avait identifié, lors de son incorporation en 1987, les besoins des 50 ans et plus, soit la mobilité, par une offre en transport adéquate, l’accès aux services, au logement, ainsi que l’isolement. 

Or, aujourd’hui, la situation n’a pas tellement évolué selon Marie-Christine Floch, directrice générale du GRAVES. « 35 ans plus tard, on a les mêmes problèmes. On a une clientèle vulnérable, qui a moins d’habileté à aller chercher certaines informations, qui n’a souvent pas assez d’argent pour avoir accès à un service internet », mentionne-t-elle.

La crise du logement, ayant des répercussions jusque dans Vaudreuil-Soulanges, affecte grandement la qualité de vie d’aînés en situation précaire, avec parfois moins de 1000 dollars par mois.

« Tout a augmenté, quand il faut que tu payes un loyer, et sur le territoire, des loyers, il n’y en a pas tant que ça, ce n’est pas tout le monde qui a les moyens d’une résidence privée, alors ils vont couper dans leur nourriture, leurs médicaments pour essayer de continuer de payer leurs choses », déplore-t-elle.

À cela s'ajoutent dans certains cas des problèmes de santé mentale, un réseau s’étant effrité avec les années et donc de l’isolement. Une personne dans une municipalité plus rurale, notamment du côté de Soulanges, se retrouve souvent dépourvue d’un accès facile à des services en raison du manque de desserte en transport en commun. 

Toutefois, pour Mme Floch, le maintien à domicile avec des services est primordial. Les organismes communautaires comme le GRAVES tentent tant bien que mal de contribuer, mais les autres paliers de gouvernement ont aussi un rôle à jouer selon elle.

« Les municipalités ont une responsabilité envers les citoyens. Les conseillers devraient connaître les gens, les aînés en situation plus vulnérable sur leur territoire », considère-t-elle.

Cette dernière souligne d’ailleurs l’effort de bien des conseillers au plus fort de la pandémie qui ont téléphoné aux aînés seuls. 

Elle ajoute l’importance que peuvent avoir des politiques pour aînés comme celle que Vaudreuil-Dorion a récemment adoptée ou encore le Programme municipalités amies des aînés (MADA), dont des municipalités de la région y participent. Les gouvernements provincial et fédéral sont aussi interpellés. 

La pandémie, tout un défi

« Ce qui m’a choqué au début, c’est qu’on disait qu’il fallait rejoindre les aînés vulnérables, mais ça fait au-dessus 10 ans qu’on dit qu’on ne les voit pas, qu’ils sont seuls à la maison, qu’on a besoin d’argent pour trouver des solutions », affirme Mme Floch. 

L’isolement, qui était une réalité bien avant le confinement, s’est en revanche exacerbé. « Pendant la pandémie, le principal souci qu’on a eu, tous ceux qu’on ne voit pas et qui n’ont pas l’information, c’est comment on va faire pour aller les chercher », indique-t-elle. 

Le GRAVES, qui tenait un journal papier trimestriel intitulé Le Carrefour, est alors allé chercher une subvention afin de publier de façon mensuelle. Un total de 1700 exemplaires, dont 200 en anglais, sont imprimés chaque mois et distribués parmi les membres et les établissements de personnes âgées. 

« Ça nous permet, étant donné qu’il y a moins d’activités, de cibler des endroits et faire du repérage. On a de très bons commentaires, les gens l’attendent », ajoute-t-elle. Le nombre d'inscriptions pour devenir membre du GRAVES a d’ailleurs augmenté pendant la crise sanitaire, alors qu’il a toujours été gratuit, s’étonne Mme Floch.

Cette publication, devenue le principal outil du GRAVES, regorge d’informations en lien avec l’actualité, de la sensibilisation, mais aussi des jeux et des concours. Elle permet de référer les gens vers les bonnes ressources. 

Son succès est lié au fait qu’il soit papier pour Mme Floch, puisque tous ne sont pas égaux devant la technologie. 

Elle donne en exemple la difficulté pour des aînés d’obtenir actuellement le passeport vaccinal sous forme de code QR. « Même si tu as un téléphone, ce n’est pas tout le monde qui est capable d’installer des applications », explique-t-elle. Le papier a encore sa place. 

Briser l’isolement

En plus des autres programmes déjà en place, le GRAVES est allé chercher d’autres subventions dernièrement, dont une permettant la création d’un projet d’accompagnement social avec une intervenante. 

« Souvent on a des gens qui sont anxieux, qui ne sont plus habitués à sortir, et ce n’est pas juste avec la pandémie. C’est de les accompagner pour les aider à retrouver une vie dans la collectivité », précise Marie-Christine Floch. 

Des personnes ont parfois de la difficulté à simplement se chercher un café. Même si elle accorde que certaines personnes sont bien chez elles, il reste que de simplement les visiter peut jouer sur leur moral. 

Le programme a ainsi débuté en avril en collaboration avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest. Les aînés participants sont suivis pendant environ 10 semaines, avec des blocs de 3 à 4 heures par jour. C’est donc une trentaine de personnes qui peuvent s’inscrire dans une année. 

Une autre subvention a permis d’acheter un plus de 15 tablettes électroniques qui seront prêtées quelques semaines à des aînés. Le projet, en voie d’être lancé, se traduit par des trousses d’activités, comprenant la tablette, mais aussi des jeux et de la documentation. 

Le but est qu’elles fonctionnent sans réseau internet pour les personnes qui n’en auraient pas. Des activités d’introduction, notamment avec des jeunes, sont prévues pour se familiariser avec l’outil. 

Ce ne sont que des exemples des projets de l’organisme. Pour l’instant, l’ensemble des activités du GRAVES sont données à distance, mais Mme Floch est impatiente de recommencer les repas partagés, une occasion d’aller à la rencontre des aînés.

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