Premier CHSLD post-pandémie
Les travaux d’agrandissement reprennent finalement au Manoir Harwood
Arrêtés depuis mars 2020, les travaux d’agrandissement du Manoir Harwood, CHSLD privé non conventionné à Vaudreuil-Dorion, sont à nouveau en marche. La nouvelle section devrait être terminée d’ici avril 2020 selon son propriétaire et directeur général, Jean-François Blanchard.
« On a fermé le chantier en mars 2020 parce que dans le décret ministériel, tant qu’on n’était pas sur un territoire en zone verte, il ne pouvait pas y avoir de rénovation majeure ou une nouvelle construction sur un site déjà établi en CHSLD. Comme on a eu 10 mois sur 12 en zone rouge dans la dernière année, on n’a pas été capable de les repartir », déplore M. Blanchard.
Le projet consiste en l’ajout d’une unité de 107 chambres, le tout selon les orientations ministérielles sur les milieux de vie de longue durée. Le Manoir Harwood comptera au final 147 chambres.
La construction de l’agrandissement, totalisant six étages, devrait se terminer vers avril 2022. L’équipe procédera ensuite à une réfection du bâtiment d’origine, datant de 1989, et au raccordement des deux établissements, ce qui mènera la conclusion des travaux à la fin de la même année.
Une architecture repensée
La pandémie aura changé bien des choses, dont l’aménagement de cette nouvelle partie, qui prendra davantage compte de la réalité des maladies infectieuses. « Je vais être le premier CHSLD post-pandémie », précise M. Blanchard.
Cela passe entre autres par le système de ventilation, qui avait d’ailleurs été rénové dans le bâtiment préexistant en 2017, mais également des équipements aux tissus utilisés, ainsi que par la répartition des résidents. Les étages pourront par exemple être subdivisés en plusieurs configurations possibles pour créer des zones d’isolement si une telle situation avait à se reproduire à l’avenir.
Les patients seront regroupés en petits milieux de vie d’un peu moins d’une dizaine de personnes, favorisant la cohabitation. M. Blanchard ajoute qu’ils tenteront d'accommoder le plus possible les résidents selon leur âge, parce qu'ils ne sont pas tous des aînés, mais aussi selon leur condition de santé et parfois leur langue. « C’est toujours agréable d’avoir des points de repère et d’établir des affinités avec les autres résidents », dénote-t-il.
En plus de se baser sur leur expérience dans le domaine, l’équipe du Manoir Harwood fait appel aux conseils de Philippe Voyer, expert en soins gériatriques, professeur titulaire et directeur de la formation continue en Sciences infirmières à l’Université Laval, en ce qui a trait à l’aménagement.
L’objectif est de fournir des services de proximité dans une atmosphère s’apparentant à une vie normale, que ce soit par les décors ou dans l’approche.
Être accessible à tous
« Les places ne sont pas qu'au privé, c’est des places que monsieur madame tout le monde va pouvoir avoir. Ce ne sera pas une clientèle avec beaucoup d’argent », assure M. Blanchard.
D’ailleurs, l’établissement est en procédure de devenir un CHSLD privé conventionné. « On a un très beau partenariat avec le CISSSMO et le ministère de la Santé. On progresse dans les démarches, mais la liste des 20 nouveaux CHSLD privés conventionnés du Québec n’a pas encore été divulguée par le ministère », affirme-t-il. Des annonces devraient être faites cet automne.
Ce dernier rappelle que le but est de venir répondre à des besoins dans la région de Vaudreuil-Soulanges, en explosion démographique depuis près de 20 ans.
Pour ce faire, bien que 10 préposés aux bénéficiaires aient été engagés en juin, il faudra l’embauche de près de 80 nouveaux employés pour faire fonctionner la nouvelle section. Le recrutement débutera au courant de l’hiver selon M. Blanchard.
Il souhaite finalement continuer de travailler sur la synergie entre les communautés culturelles. Sur ce sujet, des programmes d’immersion française et anglaise sont en voie d’être réalisés.
M. Blanchard trouve important de ne pas oublier que la clientèle est souvent vulnérable due à son état physique ou mental, d’où l’idée d’offrir des services de proximité.
« La construction a recommencé, on est très content, et l’objectif c’est d’avoir des services de qualité. La population mérite qu’on puisse faire quelque chose de bien. On a l’expertise et ça nous tente de le faire », conclut M. Blanchard.
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