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Des services à faire connaître

Violence conjugale: Qu'en est-il de l'aide pour les hommes ?

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20 juillet 2021
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Alors que le Québec est secoué par un quatorzième féminicide, survenu ce lundi, à Montréal, plusieurs questions demeurent toujours sans réponses. L’une d’entre elles est probablement: comment aider les hommes à se sortir de ce cycle de violence ?

Pour le coordonnateur et intervenant à l’organisme présent sur les territoires de Vaudreuil-Soulanges, Beauharnois-Salaberry et le Haut-Saint-Laurent, Via l’anse, Mario Trépanier, il ne fait pas de doute, il faut attirer les hommes vers les services d’aide.

Depuis maintenant 25 ans, Mario Trépanier travaille auprès des personnes, généralement des hommes, ayant des comportements violents et espérant s’en sortir.

Ceci dit, M. Trépanier ne peut s’empêcher de remarquer que si les services sont méconnus, les intervenants sont bien souvent, pour leur part, peu formés pour intervenir.

« Les homicides familiaux sont quand même rares, si on compare avec les suicides. Annuellement, on compte environ 1000 suicides au Québec versus une vingtaine d’homicides familiaux. Les intervenants sont donc peu outillés pour intervenir dans des situations semblables », explique-t-il en entrevue avec Néomédia.

Des facteurs de risques à reconnaître

Avec des chercheurs de l’Université Laval, Mario Trépanier a travaillé, il y a une quinzaine d’années, à l’élaboration d’un guide d’estimation du risque et de la dangerosité des personnes se présentant avec des comportements violents.

« Il y a plusieurs facteurs qui mènent à des homicides. Le premier est généralement la rupture. L’annonce de la séparation et les mois qui suivent sont les plus dangereux en matière d’homicide. Quand le conjoint n’accepte pas la séparation ou quand il réalise qu’elle est irréversible, c’est là qu’est le danger », ajoute l’intervenant.

M. Trépanier poursuit: « Les gens sont souvent isolés, ils parlent peu de leurs sentiments et ils s’isolent au point où l’homicide devient une libération, un soulagement. Les cas d’homicides spontanés sont très rares. Il y a souvent une modification du comportement avant d’en arriver là ».

Des statistiques régionales éloquentes

Dans son rapport d’activités de 2020-2021, Via l’anse indique que 500 nouvelles demandes d’aide ont été faites auprès de l’organisme. « C’est certain que les hommes consultent plus qu’il y a 25 ans. Il reste quand même beaucoup de travail à faire », souligne M. Trépanier.

Les données démontrent que les demandes provenaient principalement du territoire de Salaberry-de-Valleyfield (59%) alors que 29% des demandes ont été faites dans Vaudreuil-Soulanges.

Le bilan indique également que 81% des demandeurs d’aide sont des hommes et 42% sont âgés de 18 à 30 ans. Le groupe d’âge des 31-40 ans représente quant à lui 30% des demandes.

Quant au statut conjugal des demandeurs, 35% étaient en couple avec cohabitation et 22% célibataire. Seulement que 8% des demandes provenaient de gens en situation de rupture.

« Quand les gens entrent dans nos bureaux, il faut que l’on soit en mesure de saisir les facteurs de risques et de poser les bonnes questions. Généralement, la personne ressent un grand besoin de se confier. Souvent elle arrive même à dire qu’elle a des envies d’homicides. D’être capable de le dire est une forme de soulagement », de dire le coordonnateur.

Des services à connaître

« Il faut absolument faire connaître nos services qui se veulent une ressource d’aide spécialisée. Nos services sont gratuits, confidentiels et privilégient une approche de relation d’aide », indique Mario Trépanier.

En appelant ou en se rendant dans les bureaux de Vaudreuil-Soulanges et de Salaberry-de-Valleyfield de l’organisme, les personnes peuvent obtenir des renseignements sur les services offerts et obtenir, rapidement, un rendez-vous pour une première rencontre d’accueil.

« Le but des rencontres d’accueil est de permettre aux personnes de faire le point sur leur situation en lien avec les risques de violence. De manière générale, de trois à quatre rencontres sont nécessaires pour compléter le processus d’accueil. Au terme des rencontres, on propose aux personnes qui, reconnaissent avoir un problème de violence dans leurs relations intimes et qui veulent y mettre fin, l’une ou l’autre des activités de suivi offertes », pouvons-nous comprendre à la lecture du Rapport d’activité, dont Néomédia a eu copie.

Parmi les activités offertes, soulignons les rencontres individuelles, en groupe, avec d’autres organismes ou les conjoints et la famille.

De plus, l’un des services offerts par l’organisme s’adresse particulièrement aux jeunes de 14 à 18 ans. « On réalise de plus en plus qu’on n’arrive pas à détecter la violence chez les jeunes couples. Pourtant, la période la plus critique est entre 15 et 25 ans », de dire Mario Trépanier. D’ailleurs, les 14 à 18 ans représentent que 1% des nouvelles demandes déposées au cours de la dernière année.

28 ans d'implication

Via l’anse a vu le jour en 1996, grâce à l’initiative de la Maison pour hommes en difficulté de Valleyfield (M.H.D.V.). En 2004, l’organisme est devenu signataire du Protocole en matière de protection des femmes et des enfants victimes de violence de la table de concertation Beauharnois-Salaberry. l'organisme met également en place son  programme de suivi individuel.

L’année suivante Via l’anse devient également signataire du Protocole en matière d’agressions à caractère sexuel de la table de concertation Beauharnois-Salaberry.

Suivront de nombreuses autres signatures de protocole et d’ententes de collaboration, en matière de violence conjugale, d’agressions à caractère sexuel, de prévention du suicide et des dépendances, sur les trois territoires desservis.

Finalement, en 2012-2014, l’organisme créer l’entente collaboration P.H.A.R.E. visant la prévention des homicides intrafamiliaux sur les territoires de Vaudreuil- Soulanges, du Suroît et du Haut-Saint- Laurent.

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