Un an et demi sans convention
Moyens de pression chez le Syndicat des pompiers de Saint-Lazare
Devant la lenteur des négociations avec la Ville, le Syndicat des pompiers de Saint-Lazare met en branle une série de moyens de pression. Ainsi, depuis 14h ce jeudi, les membres de la brigade tiennent une action de visibilité, notamment en portant le pantalon cargo au motif d’armée.
« Notre objectif est de nous faire voir des élus et des citoyens. On veut faire comprendre à la population qu’elle paie pour des taxes, mais n’a pas nécessairement les services auxquels elle peut s’attendre d’avoir. Là, nous commençons avec les pantalons d’armée, mais s’il faut aller faire de porte-à-porte, on le fera », explique le président du Syndicat, Alexandre Bonnier.
Sans convention collective depuis le 31 décembre 2019, le Syndicat des pompiers de Saint-Lazare négocie depuis environ un an avec la Ville. « Le conseil veut le statu quo sur tout. On demande, entre autres, une augmentation salariale de 2.75%, une prime de garde externe et de la garde en caserne les jours de semaine. Malheureusement, la Ville refuse toutes nos demandes », indique le président.
Celui-ci ajoute: « Il y a environ un mois et demi, la Ville nous a fait une offre. Nous sommes revenus avec une contre-offre et tout a été refusé ».
Coupures et climat toxique
Alexandre Bonnier déplore non seulement le manque d’ouverture de la part de l’administration municipale, mais également, les coupures budgétaires des dernières années et le climat toxique qui règne au sein du service.
« Ce n’est vraiment pas plaisant de venir travailler. Les relations entre les cadres et les pompiers sont très tendues. Pour notre part, nous avons toujours dit que si les communications venant des cadres étaient courtoises, nous serions courtois aussi. Par contre si ça dégénère, les moyens de pression prendront de l’ampleur », ajoute M. Bonnier.
Si la question salariale est un enjeu, celle des investissements en formation et en équipement est aussi grandement discutée. « La Ville n’investit pas dans le service incendie. Ils ont coupé de moitié le temps de formation mensuelle. Au niveau de l’équipement, on ne peut même pas avoir de séchoirs pour nos bunkers. En ce moment, on doit faire sécher nos habits de combats sur des conteneurs installés dans la caserne. Ça prend pratiquement deux jours pour sécher ».
La sécurité des citoyens avant tout
« Les citoyens de Saint-Lazare doivent comprendre qu’ils paient des taxes, mais qu’ils n’ont pas nécessairement les services auxquels ils sont en droit d’avoir. Nous sommes tous des pompiers à temps partiel. Nous avons tous un autre emploi. Il n’est pas rare qu’il y ait des journées où aucun pompier ne soit à la caserne. Pourtant, les gens sont pratiquement toujours à la maison depuis le début de la pandémie », explique Alexandre Bonnier. « Voilà pourquoi on juge nécessaire d’avoir des pompiers en caserne, de jour. Encore faut-il que cela soit tentant pour les pompiers d’y aller », ajoute-t-il.
Pour ce faire, le président du Syndicat estime que l’instauration d’une prime pour la garde interne serait la façon de faire.
« Ceci dit, il est important que les citoyens sachent que malgré les moyens de pression, leur sécurité n’est aucunement en jeu. Nos équipes répondront toujours aux appels d’urgence, malgré nos actions de revendication », conclut Alexandre Bonnier.
Néomédia a tenté de joindre l’administration de la Ville de Saint-Lazare afin d’en savoir plus la lenteur des négociations. Malheureusement, nos messages sont demeurés sans réponse.
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