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Entrevue avec Vincent-Guillaume Otis, acteur et porte-parole de la cause

Déficience intellectuelle: déconstruire les mythes en cette 33e Semaine québécoise

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24 mars 2021
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

La 33e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle est en cours jusqu’au 27 mars. Dans le cadre de celle-ci, Néomédia a pu s’entretenir avec une des personnalités artistiques qui s’impliquent depuis 2010 auprès de la Société québécoise de la déficience intellectuelle dans l’optique de faire changer les choses.

Vincent-Guillaume Otis est l’un des visages les plus connus en ce moment au Québec puisqu’il personnifie Patrick Bissonnette, sergent-détective dans District 31. La quotidienne écrite par Luc Dionne attire plus de 1 million de téléspectateurs du lundi au jeudi depuis sa mise en ondes.

Sur le plan personnel, Vincent-Guillaume Otis est familier avec la déficience intellectuelle. Son frère Jean-Sébastien compose avec cette limitation fonctionnelle depuis sa naissance il y a maintenant 42 ans. « Quand je suis entré à l’École nationale de théâtre du Canada en 1999, je me suis promis que si je devenais connu ou populaire j’épouserais une cause. C’est un cadeau de faire ce métier-là et je me dis qu’il fallait que j’utilise ma tribune au profit d’une cause. C’est ma façon de redonner au monde ce que mon frère m’a donné. Comme je suis chanceux et que je participe à l’une des émissions les plus écoutées en ce moment, j’avais envie d’associer mon nom à la Société québécoise de la défiance intellectuelle », raconte-t-il en entrevue téléphonique.

C’est en 2010 que Anik Larose, l’actuelle directrice de cet organisme, entre en contact avec Vincent-Guillaume Otis pour lui demander d’être porte-parole. À l’époque Mme Larose venait de voir le film Babine dans lequel Vincent-Guillaume Otis donnait vie à un personnage vivant avec une déficience intellectuelle.

« Je n’avais pas dit à personne que mon frère vivait avec une déficience intellectuelle. Pas par honte, mais plutôt parce que je ne voulais pas me servir de ça pour avoir du capital de sympathies. Je voulais attendre la sortie du film pour m’en servir comme tremplin de discussions. C’est ce qui s’est produit. Aujourd’hui, je suis chanceux puisque ma carrière a pris son envol et que je peux utiliser ma renommée pour faire changer les choses », ajoute-t-il.

Déconstruire les préjugés

Le thème de la 33e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle est la déconstruction des préjugés envers les personnes qui vivent avec cette limitation fonctionnelle. « Plusieurs croient que les gens comme mon frère ne peuvent pas vivre en couple, occuper un emploi ou encore rester en appartement. C’est faux. Jean-Sébastien a longtemps demeuré dans un logement supervisé et il travaille depuis plusieurs années déjà au Cégep de Limoilou à Québec sur la maintenance. Il est un bel exemple. L’objectif de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle est de faire réfléchir les gens, d’initier le dialogue. Souvent, quand nous avons des préjugés face à quelque chose, c’est dû à la méconnaissance de ce sujet. Il est donc important d’en parler, de poser des questions. »

La Société québécoise de la déficience intellectuelle invite les employeurs a embauché des personnes atteintes de cette limitation fonctionnelle. « Souvent, en milieu de travail, ces personnes sont des excellentes ressources. Elles sont assidues, positives, de bonne humeur et leur sourire est contagieux. Cette attitude peut faire toute la différence sur l’attitude du reste de l’équipe. »

Enfin, est-ce que Vincent-Guillaume Otis a l’impression que le message passe de plus en plus? « Nous sommes sur la bonne voie. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire sur le plan politique. Les organismes qui supportent les gens ayant une déficience intellectuelle sont toujours sous-financés. Par exemple, le gouvernement refuse que les gens trisomiques soient sur la liste prioritaire de vaccination pour la COVID-19 alors que c’est le cas dans plusieurs pays du monde. Ces personnes ont 4 fois plus de chance d’attraper la maladie et 10 fois plus de chance d’en mourir que nous », poursuit-il.

Il cite aussi en exemple le manque de ressources pour les personnes souffrant de déficience intellectuelle âgée de plus de 21 ans. « Rien n’a changé. Oui, nous en parlons plus et mieux, mais il reste du travail à faire. »

En terminant, il conseille aux gens qui côtoient une personne déficiente au quotidien d’aller vers elle. « Acceptez qu’ils méritent autant leur place que vous dans la société.  Traitez-les normalement et apprenez à vivre avec eux. »

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