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« Je me sentais comme une criminelle alors que tout ce que je voulais c’est aider. » - Cathy Lévesque

Une grand-maman s'improvise brigadière et se fait empêcher d’aider

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5 septembre 2020
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

« Ça me rend toute à l’envers », lance d’entrée de jeu, Cathy Lévesque cette résidente de Saint-Clet, grand-maman de six enfants qui, ce vendredi, s’est fait intercepter par les policiers alors qu’elle agissait en tant que brigadière à l’angle de la route 201 et de la rue des Loisirs.

Pour Cathy Lévesque, la sécurité des enfants de son quartier est une priorité. Jugeant l’intersection de la route 201 et de la rue des Loisirs dangereuse, particulièrement aux heures de pointe, Mme Lévesque a adressé la situation à la ville ce mercredi. « Les voitures roulent très vite. Mercredi, un petit de la maternelle a failli se faire frapper. C’est épouvantable », explique Mme Lévesque.

« J’ai parlé avec la Municipalité et j’ai demandé s’ils ne pouvaient pas me prêter un dossard et un panneau d’arrêt, pour que je puisse, comme les brigadiers scolaires, faire traverser les enfants. La Municipalité a refusé. En fait, on m’a dit d’écrire une lettre et de faire approuver le tout par le conseil », poursuit-elle. 

Considérant la situation plutôt urgente Cathy Lévesque s’est donc tournée vers d’autres ressources, pour finalement débourser, de sa poche, plus de 450 $ en équipement. « Je me suis équipée de la tête aux pieds avec le dossard, les pantalons et le panneau d’arrêt », indique-t-elle. C’est donc vêtu de vêtements de sécurité, son panneau d’arrêt à la main que Cathy Lévesque s’est postée à l’intersection, jeudi matin pour faire traverser de façon sécuritaire une douzaine d’enfants de 5 à 12 ans. 

« J’ai pris la peine de discuter avec les jeunes pour leur expliquer les règles de sécurité près de la voie ferrée, leur rappeler comment traverser de façon sécuritaire quand ils sont à vélo. Ils étaient contents, ils se sentaient en sécurité. Une maman est même venue me remercier en personne, émue, par mon geste », indique celle qui a opéré pendant une quinzaine d’années une garderie, à Saint-Clet. 

Mme Lévesque constate également que les voitures ralentissent, que les automobilistes sont plus prudents. « J’étais contente, je voyais que je faisais une différence. »

Une initiative, loin de faire l’unanimité

Vendredi, l’heure de la fin des classes sonne. Cathy Lévesque attend les jeunes au coin de la rue, prête à leur permettre de se rendre à la maison en toute sécurité. « Soudainement, une voiture de police est venue se garer à côté de moi. La policière est sortie et m’a dit que je n’avais pas le droit d’être là, que des plaintes avaient été faites et que je devais partir sur le champ sans quoi, je m’exposais à une amende de 300$ », explique la dame. Selon Cathy Lévesque, c’est la Ville qui aurait mandaté les policiers.

« Je me sentais comme une criminelle alors que tout ce que je voulais c’est aider. »

« On ne peut pas s’improviser brigadière comme ça. Il faut des autorisations du ministère des Transports, des études doivent être faites pour voir si le besoin est vraiment nécessaire », explique Daniel Beaupré, maire de Saint-Clet. « Nous n’avons jamais eu de problème à cette intersection-là, et l’école n’a jamais fait de demandes à la Municipalité pour qu’un ou une brigadière soit sur place. »

Selon le maire, la proximité de la voie ferrée représente également une problématique. « Imaginez qu’au même moment où Mme Lévesque fait traverser les enfants, un camion soit obligé de s’immobiliser sur la voie ferrée et qu’un train arrive. C’est pour ça, entre autres, qu’il faut des autorisations du ministère des Transports. Il y a plusieurs éléments à considérer. »

Considérant la situation, M. Beaupré ajoute que des discussions pourraient avoir lieu à ce sujet à la table du conseil, mais que rien ne garantit que des mesures seront prises. « Pour le moment, je ne sais pas si quelque chose va se faire. Nous allons en discuter à la Municipalité, mais ça ne garantit rien », poursuit le maire.

Des enfants reconnaissants

« Je suis vraiment déçue et peinée de la situation », explique avec émotions Cathy Lévesque en entrevue avec Néomédia. « Tout ce que je voulais, c’était d’aider et d’assurer la sécurité des enfants. J’ai fait les démarches et investi mes sous pour finalement me faire pratiquement traiter comme une criminelle. Ce qui me brise le plus le coeur c’est que voyant que je n’étais pas en poste, les enfants sont venus cogner à ma porte pour savoir pourquoi je n’étais pas là pour les faire traverser », conclut-elle.

 

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