Les Cèdres
Une maison datant des années 1930 est sauvée de la démolition
C'est avec soulagement que Carla Labrosse, une résidente de Les Cèdres a appris que le permis de démolition qui avait été délivré le 28 mars dernier et qui permettait la démolition de sa résidence a été cancellé.
L'histoire remonte à décembre 2018 alors que les locataires du duplex situé sur le chemin du Fleuve (1234 et 1238) à Les Cèdres, deux mères monoparentales, ont reçu un avis d'éviction du propriétaire. « Nous nous sommes fait dire que le propriétaire souhaitait changer l'affectation du terrain de résidentielle à commerciale », explique Mme Labrosse, locataire du 1234 chemin du Fleuve qui habite les lieux depuis maintenant 10 ans. « Au mois de février, la maison a été vendue comme projet à de nouveaux propriétaires. Nous avons contesté à la Régie du Logement et avons gagné notre cause. Selon la Régie, l'avis d'éviction avait été servi en mauvaise foi et nous pouvons habiter la maison jusqu'au 30 juin 2020. »
Or, la municipalité a tout de même accordé un permis de démolition complète et en a avisé les locataires le 28 mars. Selon la règlementation, toute personne qui s'oppose à un tel avis dispose de 30 jours pour se prononcer. « J'ai donc fait circuler une pétition expliquant pourquoi la maison ne pouvait être détruite. J'ai réussi à avoir 200 signatures, incluant celle de mon conseiller municipal, M. Louis Thauvette », poursuit Mme Labrosse.
Protéger le patrimoine
Si Mme Labrosse et sa voisine espèrent ne pas devoir déménager, leur démarche pour conserver la maison va bien au-delà de cet enjeu. « Nous sommes grandement préoccupées par la perte d'une maison ancestrale. » Selon les documents obtenus par Mme Labrosse et dont Néomédia a obtenu copie, la résidence pourrait avoir été construite dans les années 1930, voire même avant.
Située en plein coeur du noyau villageois, elle présente de nombreuses caractéristiques typiques de son époque, principalement à l'intérieur. Il y a quelques années, la municipalité a procédé à l'inventaire de son patrimoine bâti et la résidence du 1234 chemin du Fleuve en fait partie, selon ce qu'a confirmé, à Néomédia, Jimmy Poulin, directeur général de la Municipalité.
« Le conseil va réévaluer le caractère patrimonial du bâtiment et va voir s'il est possible de le restaurer. Une analyse devra être faite afin de comparer les coûts de la restauration et la valeur patrimoniale réelle du bâtiment. Si la restauration est envisagée, les nouveaux propriétaires devront se soumettre aux critères du plan d’implantation et d’intégration architecturale de la municipalité », de dire M. Poulin.
Si les locataires des 1234 et 1238 chemin du Fleuve ont remporté cette première manche, la partie est loin d'être terminée pour elles. « En effet, même si le permis de démolition a été annulé, les nouveaux propriétaires peuvent toujours s'y opposer. Ils devront toutefois démontrer une analyse plus profonde et des arguments forts pour convaincre le conseil », conclut le directeur général.
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