Lancement d'un appel d'offres
Qualité de l'air dans les écoles: Québec veut des lecteurs de CO2 dans toutes les classes
Pour assurer un suivi de la qualité de l'air dans l'ensemble des écoles de la province, le ministère de l'Éducation à lancé un appel d'offres dans le but d'installer, dans toutes les classes préscolaires, primaires et secondaires ainsi qu'en formation professionnelle et à l'éducation des adultes, un lecteur de dioxyde de carbone (CO2).
Les données ainsi recueillies permettront de s'ajuster pour offrir le meilleur des environnements aux élèves et au personnel scolaire. Élaborée conjointement avec un comité technique composé d'un expert en ventilation et en qualité de l'air ainsi que de représentants des réseaux de l'éducation, cette vaste opération sera réalisée dès cet automne.
Rappelons que conformément à la demande du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), le Centre de services scolaire des Trois-Lacs (CSSTL) a procédé à un échantillonnage des taux de CO₂ dans différentes classes, et ce, dans chacun de ses établissements en début d’année 2021. Lors de l’échantillonnage, pour chacune des classes testées, les taux de CO₂ ont été mesurés à trois reprises durant une période de cours; avant le début du cours, au milieu du cours et avant la fin du cours.
Ces tests visaient à déterminer si des mesures correctives étaient nécessaires. Le MEQ mentionne que les concentrations de CO₂ en deçà de 1 500 parties par million (ppm) sont acceptables, mais vise une cible de 1 000 ppm.
Les résultats disponibles sur le site Web du CSSTL permettent de constater que sur plus de 200 locaux échantillonnés au moins 170 d’entre eux ont enregistré des mesures au-delà des 1000 parties par million (PPM) recommandées par le gouvernement. Certaines classes ont même démontré des résultats allant à plus de 2000 ppm.
« Sachant qu’à l’extérieur, les concentrations du CO₂ se situent entre 350 et 450 parties par million (ppm) et que toutes les formes de vie qui respirent émettent du CO₂ à chaque expiration, on doit s’attendre à ce que les concentrations de CO₂ à l’intérieur, soient supérieures à ce qu’on observe à l’extérieur. Comme le CO₂ est émis par tous les élèves d’une classe, le fait de connaître sa concentration est un excellent indicateur de l’apport d’air frais dans un espace intérieur. Les concentrations de CO₂ généralement rencontrées dans les classes ne présentent pas de risque direct sur la santé des occupants », pouvons-nous lire sir le site Internet du CSSTL.
Un processus d’envergure
Le Ministère devait franchir plusieurs étapes avant le lancement de cet appel d'offres afin de s'assurer de trouver les solutions les plus adéquates. L'installation de plusieurs dizaines de milliers de lecteurs de concentration de CO2, de température et de taux d'humidité relative dans toutes les écoles du Québec est un processus d'envergure, qui requiert l'élaboration de protocoles et de directives d'interventions et la collaboration de diverses expertises de pointe.
Le Ministère a ainsi mis sur pied une structure de gouvernance, composée de trois comités :
- un comité stratégique, pour convenir des orientations, formé de représentants du Ministère, de l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), de l'Association québécoise des cadres scolaires, de la Fédération des centres de services scolaires du Québec et de l'Association des directions générales scolaires du Québec;
- un comité technique, pour analyser les enjeux sur le terrain et faire des recommandations, composé de représentants du Ministère, de la Fédération des centres de services scolaires du Québec, du réseau des centres de services scolaires et des commissions scolaires ainsi que de l'IRSST;
- un comité tripartite, mis à contribution pour commenter la démarche, formé de représentants :
- du ministère de l'Éducation;
- du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l'Institut national de santé publique du Québec;
- de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail et de l'IRSST.
Le Ministère a retenu les services de l'expert indépendant Ali Bahloul, professeur associé et chercheur à l'IRSST, pour l'épauler dans l'élaboration des protocoles d'installation et d'utilisation des lecteurs. Avant de se lancer dans cette opération d'envergure, il a également réalisé deux projets pilotes qui ont été utilisés dans la préparation du devis technique de l'appel d'offres.
Ainsi, une fois les lecteurs reçus, et dans les semaines qui suivront, les lecteurs seront installés dans les écoles. En fonction des résultats de l'étude dévoilée le printemps dernier, une priorité d'installation sera accordée, aux écoles où les installations sont ventilées naturellement.
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