2026-2046
La CMM dévoile son Plan métropolitain d'aménagement et de développement
Le conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a franchi une étape décisive en adoptant, le lundi 3 juin, la version finale du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) 2026-2046. Ce plan guidera les orientations d’aménagement du Grand Montréal pour les deux prochaines décennies.
Fruit de plus de deux ans de consultations et de réflexion, le nouveau PMAD est désormais soumis au gouvernement du Québec afin d’être évalué pour sa conformité aux orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire.
Une vision à long terme pour un territoire durable
Articulé autour de trois grandes orientations — la création de milieux de vie complets, la mobilité durable et la protection des milieux naturels — le PMAD propose des cibles ambitieuses pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Parmi celles-ci, notons que :
70 % des nouveaux logements devront être construits à proximité du transport collectif structurant ;
20 % des logements devront être locatifs hors marché ;
50 % des déplacements devront être réalisés en transport actif ou collectif ;
35 % du territoire métropolitain devra être couvert par la canopée ;
30 % du territoire devra bénéficier de mesures de conservation.
Pour la présidente de la CMM et mairesse de Montréal, Valérie Plante, ce plan est porteur d’avenir : « L’adoption du nouveau PMAD est une étape importante pour le Grand Montréal, dont le développement sera guidé par cet outil ambitieux pendant les 20 prochaines années. [...] Le PMAD donne aussi au Grand Montréal des cibles pour améliorer sa résilience. Ces améliorations profiteront directement à la population de la région métropolitaine. »
Redéfinir l’aménagement urbain et la mobilité
Afin de limiter l’étalement urbain et de maximiser les infrastructures existantes, la CMM mise sur la densification des secteurs déjà desservis par le transport collectif. En ce sens, 75 000 logements pourraient voir le jour dans des espaces stratégiques de redéveloppement, souvent constitués de vastes stationnements sous-utilisés.
En matière de mobilité, la CMM compte réduire l’auto-solo en bonifiant le réseau cyclable intermunicipal, en améliorant l’accessibilité piétonne et en plaidant pour un financement stable et prévisible du transport collectif. Chaque année, la congestion coûte environ 6 milliards de dollars au Grand Montréal.
Massimo Iezzoni, directeur général de la CMM, insiste sur l’importance de cette cohérence régionale : « Le nouveau PMAD est le fruit de travaux exhaustifs [...] Il repose sur les données les plus récentes et la connaissance des réalités du terrain. Grâce à notre outil de monitorage Métris et à l’Agora métropolitaine, nous allons nous assurer de suivre avec attention l’atteinte de nos cibles. »
Environnement et qualité de vie au cœur du plan
La CMM prévoit la conservation de nouveaux milieux naturels et la transformation d’espaces comme des golfs en espaces verts, dans le but de préserver 30 % du territoire métropolitain d’ici 2030. Le PMAD propose également des mesures pour augmenter la résilience face aux changements climatiques et diminuer la pollution visuelle et lumineuse.
Prochaines étapes : mobilisation des MRC
Une fois le PMAD en vigueur, les MRC et les agglomérations auront deux ans pour adapter leurs schémas d’aménagement, suivis de six mois pour les municipalités qui devront ajuster leur règlementation.
Le plan inclut aussi des mesures fixes, comme la désignation de secteurs de planification intégrée aménagement-transport (PIAT) et la protection des zones agricoles, ainsi que des recommandations modulables selon les réalités locales.
Enfin, un suivi régulier sera assuré par l’outil Métris et l’Agora métropolitaine, tenue tous les deux ans, afin d’évaluer les progrès accomplis et d’alimenter la réflexion sur les politiques futures.
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