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« On voit sans surprise que les besoins des entreprises semblent être une priorité pour créer de la richesse, bien plus que d'investir dans les services à la population »

Budget 2025: Le communautaire laissé pour compte

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8 avril 2025
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Le budget provincial 2025 présenté le 25 mars dernier laisse le milieu communautaire sur sa faim. Pour Sébastien Legros, directeur général de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Vaudreuil-Soulanges, les annonces faites par le gouvernement Legault sont largement insuffisantes pour répondre aux besoins criants du terrain.

« C'est très décevant, on se rend compte que les besoins sociaux ne sont pas vraiment pris au sérieux », déclare-t-il. « Nous sommes préoccupés par la situation actuelle et celle qui s'en vient avec le risque d'une récession. L'accès aux besoins de base et au logement, entre autres, sont des enjeux qui nous préoccupent beaucoup. »

Une campagne de mobilisation nationale
À l’instar des autres CDC à travers la province, celle de Vaudreuil-Soulanges participe actuellement à une campagne de sensibilisation sous le slogan « Le Québec est K.O. ». L’objectif : rappeler au gouvernement que le milieu communautaire souhaite se relever, mais qu’il a besoin de moyens concrets.

Selon Sébastien Legros, le Réseau québécois de l’action communautaire autonome a évalué qu'une augmentation de 2,6 milliards de dollars est nécessaire pour répondre adéquatement aux besoins des organismes. Or, le budget présenté cette semaine prévoit seulement 22,9 millions, pour l’ensemble du Québec.

Des miettes pour les groupes communautaires
Le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), pourtant considéré comme central pour la pérennité du réseau, n’a été bonifié que de 10 M$. Une somme dérisoire, selon M. Legros.

« Quand on répartit ça sur l'ensemble des groupes communautaires, en moyenne, chacun devrait recevoir 3000$. Quand tu veux embaucher quelqu'un de plus ou rehausser les conditions de travail, 3 000$, ça disparait très vite ».

Des fonds spécifiques pour certains secteurs (famille, haltes-garderies, maisons d’hébergement) ont aussi été annoncés, mais ceux-ci étaient déjà prévus, précise-t-il. « Ce n’est rien de nouveau. »

La stagnation du financement des organismes communautaires compromet également la capacité des organismes à maintenir leur personnel.

« Quand les salaires sont de 30 à 40 % moins élevés que dans le secteur public, les employés finissent par partir. Il faut toujours réengager, et disons qu'il n’y a pas un afflux de nouvelles personnes dans le communautaire. »

Une coupure majeure pour l’intégration des immigrants
Autre élément inquiétant selon M. Legros : une coupure de 4,2 M$ visant les organismes qui soutiennent l’intégration des personnes immigrantes.

« Notre région a accueilli beaucoup de nouveaux arrivants dans les dernières années. Il reste à voir comment ces organismes seront impactés. »

Le logement social toujours absent
En matière de logement, le constat est tout aussi alarmant. Aucune nouvelle mesure significative n’a été annoncée pour accélérer la construction de logements sociaux, alors que la crise s’aggrave.

« Il n’y a eu aucun logement social construit dans Vaudreuil-Soulanges depuis 1993 », déplore M. Legros. « Malgré ça, on se contente de faire du logement abordable. »

Une étude menée il y a cinq ans évaluait à 1 500 le nombre de logements sociaux manquants pour la seule région de Vaudreuil-Soulanges — un chiffre qui ne tient même pas compte de la pandémie ni de la récente vague d'immigration qui a touché la région.

Une pression croissante sur les services de première ligne
L’augmentation fulgurante des demandes d’aide alimentaire et l’évolution du profil des bénéficiaires — de plus en plus de familles et de travailleurs — illustrent l’essoufflement du système.

Et pendant que les organismes tirent la sonnette d’alarme, les choix gouvernementaux semblent ailleurs.

« On voit sans surprise que les besoins des entreprises semblent être une priorité pour créer de la richesse, bien plus que d'investir dans les services à la population », souligne M. Legros.

« Si une récession survient, les gens vont revenir massivement vers les services communautaires, qui sont des services de première ligne. Ce budget nous envoie un certain signal d’abandon », conclut Sébastien Legros.

 

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