Lettre ouverte par Tania Campeau-Cyr
Vivre avec l’infertilité

Par Salle des nouvelles
À toi, qui vis ou qui a déjà vécu cette épreuve plus difficile à surmonter, tu n’es pas seul. Ce qui t’arrive n’est pas de ta faute, et surtout, sache que c’est correct.
Pendant les premières années, ce que je ressentais n’étais que colère, envie, tristesse et incompréhension. Chaque fois que l’on m’apprenait une nouvelle grossesse, je ne pouvais m’empêcher d’en vouloir au monde entier.
Mais un jour, je me suis rendue compte que j’étais en train de me pourrir la vie avec cette négativité, en plus de vivre déceptions par-dessus déceptions. Je devrais trouver la lumière au bout du tunnel et d’en sortir.
Dans ces prochaines lignes, je t’apporterai quelques trucs qui m’ont aidée à rendre mon parcours plus léger, en espérant adoucir le tien.
Arrêt de culpabiliser
Personne ne décide d’avoir des problèmes à procréer ou d’être infertile. Ce n’est ni la faute de ton/ta conjoint(e), ni de la tienne. Tu as déjà beaucoup à gérer durant ce parcours, ne te rajoute pas ce poids de plus à porter sur tes épaules.
Facile à dire, tu me répondras. Mais crois-moi, lorsque tu auras saisi cela, tu auras fait un énorme as vers la paix intérieure.
Diminue ton anxiété
Connu de tous, le stress est l’ennemi premier de la santé et de la fertilité. La naturopathie a un effet extraordinaire sur la relaxation, le laisser aller et la gestion d’émotions.
Il existe plusieurs types de traitements, tels que la massothérapie,
acupuncture, réflexologie et bien d’autres. De plus, tu peux aussi inclure la fertilité des tes sessions, n’est-ce pas merveilleux? De mon côté, prendre du temps de qualité pour moi-même m’a énormément aidé dans mon cheminement.
Parles-en avec tes semblables
Je sais, tu n’en peux plus d’entendre ton entourage te dire des choses tels que : « Arrêtes d’y penser, et ça va arriver » ou bien « Ce n’est pas grave, tu es encore jeune ».
Tu as l’impression qu’ils ne te comprendront pas, et tu as probablement raison. Mais n’oublie pas que la plupart des gens essaient seulement de t’aider, donc la meilleure chose à faire est de les remercier (cela devrait freiner la conversation), et de te tourner vers d’autres personnes qui vivent sensiblement la même chose que toi pour en discuter.
Tu pourras constater qu’il y a beaucoup plus de monde que tu ne le crois dans ce bateau. Par exemple, il existe plusieurs groupes de fertilité sur internet où tu pourras poser des questions et échanger sur le sujet.
Le seul hic avec cette alternative sont les annonces de grossesses. Même si ce sont de bonnes nouvelles, cela peut évoquer pour certains une source de motivation, ou bien de découragement. Encore une fois, écoute toi, fais-le seulement si tu crois en tirer du positif.
Accueilles tes émotions
Tu ne peux t’empêcher de ressentir de la colère ou de la tristesse à chaque fois qu’une amie t’annonce une grossesse? Tu as une boule dans la gorge lorsque tu aperçois une femme enceinte ou simplement une famille dans la rue? Cela ne fait pas de toi une mauvaise personne, mais un être humain.
Le désir d’avoir un enfant est probablement l’un des plus fort qu’il existe, il est donc naturel de ressentir de fortes émotions également. Et par-dessus tout, tu en as le droit. Ne t’en fais pas, cet état d’esprit laissera tranquillement place à la sérénité.
Retires toi si tu en ressens le besoin
Ça fait mal de voir défiler des photos de famille sur les réseaux sociaux, et ce tous les jours. Ça te rappelle ce que toi tu n’as pas, du moins pas encore. Il y a aussi tous ces fameux showers auxquels on ce sens obligés d’être présent malgré soi.
Pour ma part, j’y suis allée une dizaine de fois à contre cœur. Puisqu’à cet épisode de notre parcours je ne me sentais pas prête émotionnellement à y faire face, j’aurais dû dire « non ».
J’aurais dû respecter mes limites. Expliquer aux futurs parents que je suis heureuse pour eux, mais que c’est simplement trop. Il est primordial de se respecter tout au long de cette aventure. Tu as tous les droits de vivre ta peine, tout comme les autres de vivre leurs joies.
Trouve-toi un projet
Que tu sois seul ou en couple, il n’y a rien de mieux que de s’investir dans un projet pour se changer les idées. Mon conjoint et moi, par exemple, avons entamé des rénovations dans la maison.
Nous avons aussi adopté un chiot, qui sut mettre un énorme baume sur nos cœurs fracassés.
Un défi de plus petite envergure tel que du jardinage ou même se remettre en forme fera amplement l’affaire.
Un jour à la fois
Peut-être te sens tu au bout du rouleau aujourd’hui, mais demain est un autre jour. Chaque matin, je me regarde dans le miroir et je me bombarde de pensées positives.
Je choisis de passer une belle journée, et cela fonctionne presqu’à tous les coups. Tu as aussi la force de te lever du bon pied et de vivre ta vie malgré les embûches qu’elle t’apporte.
Je te souhaite sincèrement d’avoir ton miracle un jour, mais en attendant de donner la vie, n’oublie pas de vivre la tienne.
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