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Lettre ouverte

Achat de l'aréna de la Cité-des-Jeunes: Une intention qui répond aux besoins du plus grand nombre ?

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8 février 2023
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

L’annonce du possible achat de l’aréna de la Cité-des-Jeunes, à Vaudreuil-Dorion, par les villes de l’île Perrot apporte son lot de questionnements dans la population, mais aussi, auprès de divers acteurs du milieu culturel de l’île.

Dans une lettre ouverte cosignée par Julie de Belle, poète Kafé Poe, Diane Howard, citoyenne résidant à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Daniel Bertolino, C.M., O.Q., président, Théâtre de l’île Perrot et Daniel Constantineau, directeur général, Orchestre Galiléo, l’instigatrice de la missive, la chercheuse historienne de l’île Perrot et  auteure Lise Chartier, questionne les élus municipaux.

« Le but avec ma lettre est d’avoir des réponses, mais aussi d’apporter une réflexion. Quelle est la démarche derrière ce projet ? À qui ont pensé les élus ? Pourquoi acheter quelque chose qui est à l’extérieur de l’île ? » explique en entrevue à Néomédia, Lise Chartier.

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La semaine dernière, la Ville de L’Île-Perrot a annoncé qu’elle se retirait du projet, après que l’ensemble du conseil municipal se soit prononcé contre. « J’espère sincèrement que la décision de la Ville de L’Île-Perrot va inciter les autres villes à réfléchir », ajoute Mme Chartier.

Voici l’intégralité de la lettre acheminée aux élus des quatre villes constituant l’île Perrot.

Une intention qui répond aux besoins du plus grand nombre ? Voici nos questions.

L’intention exprimée l’avant-veille de Noël par les villes de Pincourt et de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot de déposer une promesse d’achat conditionnelle pour l’aréna Cité-des-Jeunes, situé à Vaudreuil-Dorion, inquiète un grand nombre de personnes parmi les 40 000 citoyens qui demeurent dans l’île Perrot. Et probablement, beaucoup d’autres, aussi.

Est-il acceptable et souhaitable que des administrations publiques acquièrent d’un organisme privé un édifice situé hors territoire ? Quelles seront les conséquences au point de vue de la taxation locale et de l’impôt foncier qui deviendra due à Vaudreuil-Dorion ? Est-ce que les conseils municipaux ont adopté une résolution annonçant leur intention ?

Qui sera responsable de l’administration des locaux et des services qui y sont offerts ? Qu’arrivera-t-il si l’une des municipalités souhaite se dégager de cette entente ? Quel groupe de citoyens veut-on privilégier par cette démarche ? Qui paiera l’emprunt : les utilisateurs ou les contribuables ? Quels revenus en tirent les actuels propriétaires ? Pour quelle raison souhaitent-ils se départir de ce lieu ? Les citoyens ont-ils été ou seront-ils consultés ? Quels seront les coûts de mises à niveau d’une installation privée en devenant propriété publique ?

Comment ce projet se révèle-t-il équitable par rapport aux autres organismes de l’île Perrot qui ne disposent pas de lieux permanents ? Comment cette proposition réglera-t-elle l’actuelle pénurie de locaux adéquats pour répondre aux besoins d’organismes culturels, communautaires et même sportifs qui doivent, pour organiser et tenir leurs activités, faire la tournée des quatre villes, des quatre églises, des salles d’écoles et de quelques rares locaux privés ouverts au public ?

Contrairement à beaucoup d’autres municipalités du Québec, la très grande majorité des organismes socio-culturels œuvrant dans l’île ne disposent d’aucun lieu convivial et permanent pour échanger, se connaître, entreposer leurs biens et favoriser la continuité de leurs missions respectives auprès des cohortes de bénévoles qui en assurent le fonctionnement.

Le secteur de l’animation culturelle est particulièrement touché par la pénurie de locaux qui incite les bénévoles, les artisans et les organisateurs d’activités artistiques et créatives à reporter leurs projets, quand ce n’est pas simplement les abandonner.

Que ce soit les archives et documents de références pour les créateurs, les costumes et décors des comédiens, les chevalets et partitions des musiciens et des peintres, etc., aucune des quatre villes de l’île Perrot n’est en mesure de fournir des lieux d’accueil et d’échanges permanents. Nulle part dans l’île n’existe un centre qui favorise la continuité, la stabilité et la créativité des artisans et des bénévoles liés aux secteurs socioculturels en leur assurant un lieu d’épanouissement. Pas de salles de répétition, de loges, d’entreposage, de scènes dignes de ce nom.

N’est-il pas possible que les quatre municipalités de l’île Perrot se concertent pour une fois et planifient pour leurs concitoyens un centre multifonctionnel qui répondra pour les 50 prochaines années aux besoins d’une population en forte croissance ? Pourquoi ne pas s’unir dans un projet d’avenir pour répondre aux besoins du plus grand nombre ?

L’investissement que représente l’achat d’un aréna à l’extérieur du territoire de l’île Perrot réglera à très court terme un problème spécifique pour un groupe particulier d’individus et leurs familles. Mais à quel prix et pour combien de temps ? Sur une période de 25 ans, que vaudra cet édifice des années 1970, dont l’actuel propriétaire souhaite se départir depuis peu sans en évoquer les raisons.

Cet aréna, situé à l’extérieur de l’île Perrot, aura besoin de beaucoup d’amour, nécessitera l’embauche de personnel administratif et d’entretien dont il faudra assumer les salaires. Et quelles sont les retombées économiques pour les commerces de l’île Perrot qui assumeront par leurs taxes le coût de cette acquisition dans la municipalité voisine.

Deux décisions pas si lointaines incitent à faire preuve de beaucoup de prudence dans l’acquisition d’installations de ce type. Il y a plus ou moins 40 ans, la piscine olympique de Pincourt et le centre communautaire de L’Île-Perrot avaient été créés et gérés par des OBNL jusqu’à ce que ces villes en prennent possession et y investissent du temps de leur personnel et des fonds publics pour en assurer la survie. Par bonheur, ces installations desservent les gens à proximité dans notre île, ce qui n’est pas le cas de l’actuel projet.

Ne serait-ce pas une bonne occasion de réfléchir à la pertinence de s’unifier pour mieux planifier les services et les infrastructures pour l’ensemble de la population de l’île?

Signataires :

Lise Chartier, chercheuse et historienne de l’île Perrot, auteure « L’île Perrot, rurale et urbaine, 350 ans, et membre de plusieurs organismes liés à la culture 

Julie de Belle, poète Kafé Poe

Diane Howard, citoyenne résidant à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot

Daniel Bertolino, C.M., O.Q., président, Théâtre de l’île Perrot

Daniel Constantineau, directeur général, Orchestre Galiléo

 

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