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Lettre ouverte

Écrire notre histoire de vie en ces temps de crise

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15 avril 2020
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Par Salle des nouvelles

Par Chantal Darcy

Assise avec mon café à regarder la pluie qui tombe, je réfléchis. Le 13 mars, sans prévenir, après 15 ans d’activité, mon entreprise a dû, de force, prendre une pause puisque je perdais tous mes contrats. Ayant comme clients les garderies, les écoles et les milieux familiaux, je ne pouvais poursuivre mes activités.

Au début, je n’avais nul le temps de réfléchir à mon entreprise et je n’anticipais aucunement la suite des choses. Vive le TDAH! Je voulais en profiter pour faire mon ménage du printemps tout en faisant l’école à la maison pour mes quatre filles, 2e année, 5e année, 1re et 5e secondaire. Inconsciemment, je faisais tout pour me distraire.

Cela me permettait d’oublier que je n’avais plus de contrat, plus d’emploi et que la pression financière reposait uniquement sur mon chum, François. Tous les matins, mon mari se levait très tôt pour aller reconduire Catherine, ma fille, au travail et lui-même aller exercer son emploi. Dans mon fond intérieur, je remerciais la vie, car le salaire de mon amoureux nous permettait de rester zen dans cette situation imprévisible.

Depuis deux semaines, mon chum est à la maison avec nous, car la compagnie a fermé suite aux recommandations du gouvernement. Tel un super héros, il est revenu à la maison gonflée de courage ne démontrant aucunement ses inquiétudes en énonçant que des solutions et en nous démontrant que ÇA VA BIEN ALLER!

Nous faisons l’école à la maison tous les matins pour que nos après-midis puissent être libres pour profiter du grand air.

J’ai recommencé à courir et m’entrainer tous les jours pour me permettre de garder une santé mentale, pour évacuer le stress et l’angoisse et pour avoir un moment à moi afin de garder un équilibre entre la femme et la mère.

Le soir, je prends le temps de réfléchir à notre vie, au changement que la pandémie apporte à ma famille et je dois avouer qu’avec du recul, il y a beaucoup de points positifs.

Pour ceux qui me connaissent, j’ai souvent dit que ma richesse était ma famille et qu’on devait se valoriser par nos accomplissements et non par nos biens matériels.

Aujourd’hui, je dois prêcher pour ces citations, car ils prennent tout leur sens vu la situation.

Avec mon hyperactivité, je surchargeais mon emploi du temps avec des projets. Je me valorisais à travers mon travail beaucoup plus que dans mon rôle de mère. Contrairement à ce que je prévoyais pour le confinement, l’atmosphère dans la maison est généralement joviale et les moments de chicane, même si nous sommes toujours ensemble, sont beaucoup moins nombreux.

J’ai réalisé que c’était nos horaires surchargés par les activités, le sport de compétition, les devoirs et la création d’une atmosphère oxygénante dans la maison qui étaient notre source principale de conflit. J’ai souvent souhaité que ma vie se mette sur pause pour prendre le temps de profiter et savourer chaque moment. J’ai failli passer à côté de l’opportunité que la pandémie m’offrait, car au début je vivais dans le futur afin de me faire des scénarios et des plans ce qui m’angoissait davantage. François m’a dit un soir : « On vit au jour le jour Chantal. »

On ne connait pas l’avenir, mais nous pouvons bâtir le présent! Ses mots m’ont fait prendre conscience que mes souhaits s’étaient réalisés, que ma vie professionnelle s’était mise sur pause pour laisser toute la place à ma vie familiale.

Maintenant, nous pouvons passer deux à trois heures chaque soir à table au souper à discuter de tout de rien. Je regarde ma famille, le cœur rempli joie et de gratitude. Je comprends que nous avons transmis de belles valeurs à nos filles et que mon cœur est toujours amoureux de l’homme assis au bout de la table. Peu importe la situation dans laquelle elles seront, mes filles auront la force d’avancer, car le bonheur se trouve dans leurs cœurs et elles ont le courage de parler de leurs sentiments.

J’ai une pensée pour les nouvelles familles. Je suis avec my love depuis 20 ans. Les tempêtes et les marrées que nous avons traversées, nous ont permis de renforcir notre couple, d’apprendre à communiquer et de travailler sur nous.

Je crois que c’est le temps idéal pour faire le bilan de notre vie personnelle, professionnelle, familiale et amoureuse, de reprendre les guides de notre vie et devenir l’acteur principal de celle-ci au lieu d’être le spectateur qui subit.

Je crois que nous sortirons tous grandis de la pandémie. Avec nos horaires surchargés, la pression sociale, la demande de plus en plus grandissante, notre rôle de parent était mis de côté. Trop souvent pour se déculpabiliser, on jetait le tort sur les éducatrices, les enseignants…

Au final, c’est à nous les parents d’élever nos enfants. De leur apprendre à dormir seul, d’aller à la toilette, de dire merci, de débarrasser sa place… C’est notre désinvestissement parental qui trop souvent ternissait la vie sociale de nos enfants. En période de confinement, si la vie va mal, il n’y a que nous à blâmer.

Je crois que la vie ne sera plus jamais celle qu’on a connue. Elle deviendra, je l’espère, celle qu’on aura voulue!

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