Les mises en chantier résidentielles dans la région de Vaudreuil-Soulanges, incluse dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), ont bondi de 296 % en 2024 par rapport à 2023, atteignant 928 unités. De ce nombre, 349 chantiers sont déjà complétés. C’est ce que révèle la plus récente note de l’Observatoire du Grand Montréal, un service de la CMM.

Cette forte augmentation marque une reprise notable de la construction résidentielle après deux années de repli, dans un marché désormais dominé par les logements locatifs.

C'est à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot que l'on observe la plus forte hausse, avec un impressionnant 615 % d’augmentation entre 2023 et 2024. Vaudreuil-Dorion suit de près, avec une croissance de 573 %. À l’inverse, Hudson a vu son nombre de mises en chantier reculer de 42 % au cours de la dernière année.

Le logement locatif en pleine expansion

Dans un contexte de pénurie de logements, les mises en chantier de logements locatifs ont connu une progression marquée de 641 %, pour atteindre 808 mises en chantier en 2024, et ce, uniquement dans les municipalités de Vaudreuil-Soulanges incluses dans la CMM.

Selon les données obtenues par Néomédia, il s’agit du total annuel le plus élevé depuis 2019. Au total, 2 072 mises en chantier ont été recensées dans la région entre 2019 et 2024. Malgré cette embellie, l’enjeu de la pénurie de logements demeure bien réel.

« Puisqu’il s’écoule généralement près de trois ans avant que les logements mis en chantier ne soient disponibles, la reprise des mises en chantier notée en 2024 dans le Grand Montréal ne sera pas immédiatement visible sur le terrain. L’accélération de la production résidentielle demeure donc essentielle pour lutter contre la crise du logement, qui frappe la région métropolitaine, comme la majorité des grands centres urbains, depuis plusieurs années déjà », explique-t-on dans le rapport publié par la CMM.

Recul pour les maisons individuelles

Du côté de la construction de maisons individuelles, la tendance est différente : une hausse modérée de 13 % a été observée entre 2023 et 2024. Cependant, la tendance générale est à la baisse depuis 2019. Cette année-là, 228 maisons individuelles avaient été mises en chantier, contre seulement 79 en 2024. Le même recul s'observe pour les jumelés et les maisons en rangée.

Un projet abordable porteur d’espoir

Dans ce contexte, l’arrivée de nouveaux logements abordables dans la région est accueillie comme une bouffée d’air frais. Douze logements destinés aux familles à revenu modeste verront le jour à Vaudreuil-Dorion d’ici l’été 2025, dans le cadre d’un partenariat impliquant le gouvernement du Québec, Desjardins, la Ville de Vaudreuil-Dorion et l’organisme communautaire Toit d’Abord.

Situé sur la rue Saint-Michel, l’immeuble offrira des unités de deux et trois chambres, dont quatre seront entièrement adaptables. Les loyers mensuels projetés s’élèveront à environ 1 090 $ pour un 4 ½ et 1 288 $ pour un 5 ½, bien en dessous des prix du marché.

Pour Geneviève Lachance, présidente de Toit d’Abord, ce projet constitue un jalon important :

« Ce projet-vitrine, avec ses loyers bien en dessous des prix du marché, est conçu avec soin pour répondre concrètement aux besoins des ménages à revenu modeste. [...] Ce modèle fondé sur la solidarité, l’innovation sociale et la pérennité de l’abordabilité représente un jalon important dans notre lutte collective contre la crise du logement. »

Ce premier projet de logements abordables dans la région a même valu à la Ville de Vaudreuil-Dorion le prix Joseph-Beaubien de l’Union des municipalités du Québec en 2024. Le maire Guy Pilon se réjouit de cette avancée et espère voir d'autres initiatives similaires éclore dans les municipalités voisines. Des démarches sont déjà en cours à Saint-Lazare et à Hudson, où les villes ont récemment acquis des terrains en vue de projets semblables.

Un effort collectif nécessaire
Rappelons que la CMM estime qu’il faut construire au moins 3 000 logements sociaux et abordables par année pendant 10 ans pour répondre aux besoins des ménages du Grand Montréal. Un financement adéquat et pérenne des gouvernements du Canada et du Québec sera nécessaire pour atteindre cet objectif.