Les conseils d’une experte locale
Quand commencer ses semis?
La zone géographique de Vaudreuil-Soulanges en comparaison avec le reste du Québec saura peut-être en réjouir plus d’un, face à l’impatience de plusieurs d’amorcer le printemps et la saison estivale. Situés dans le sud de la province, les habitants de la région du Suroît peuvent dès lors commencer à préparer leur jardin.
Même si le temps de l’année le plus opportun pour planter à l’extérieur est à la mi-mai, les plus passionnés et avides de jardinage peuvent prendre de l’avance en débutant des semis à l’intérieur. Avec des ruptures de stock à prévoir en raison de l’engouement pour le jardinage cette année, mieux vaut se préparer à l’avance.
Dès la moitié du mois de mars, certaines plantes peuvent amorcer leur croissance dans la maison. Par exemple, il est possible de commencer les pousses d’asperges, de céleri, de thym, d’oignon, de poireau et de persil à la mi-mars.
Les plants de piments, de cerises de terre et d’aubergine devront attendre la fin du mois. À la mi-avril, bon nombre de fruits et légumes peuvent être plantés à l’intérieur, soit le brocoli, le chou-fleur, le concombre, la laitue frisée, la laitue pommée, les choux de Bruxelles et les tomates.
Il est toutefois inutile de semer le plus tôt possible. « Si on part les semis trop tôt, il va falloir les transplanter à l’intérieur dans un pot plus grand avant de les transplanter à l’extérieur. La problématique qui peut y avoir c’est que tu vas avoir trop de semis et cela va occuper trop de place chez vous », explique Maria Alibrando de la pépinière Cité-des-Jeunes. Voilà l’erreur de tout débutant. Il est préférable d’attendre un peu.
Les conseils d’une experte
Pour débuter ses semis, il faut d’abord avoir l’équipement nécessaire. Parmi le matériel requis, on compte les semences, du terreau, des étiquettes, une cuillère, un plateau, un dôme et un pulvérisateur. Le dôme peut par exemple être le couvercle en plastique d’un paquet de poulet rôti ou de salade.
Néanmoins, pour Mme Alibrando, le secret réside dans la terre utilisée. « Le substrat est toujours le plus important. C’est ce qui va vous assurer une réussite », indique-t-elle. Cette dernière recommande une terre adaptée aux semis qui n’est pas aussi lourde qu’une terre à jardin.
Pour ce qui est des contenants, ceux-ci peuvent être récupérés d’un ancien pot de yogourt, un contenant pour œufs ou encore, une barquette en plastique dans lesquelles on vient percer quelques trous pour assurer le drainage. Même si des ensembles de départ sont vendus dans les pépinières, Mme Alibrando précise qu’il n’y a pas de recette parfaite.
La conseillère en horticulture ajoute que l’autre élément clé est la qualité des semences. La germination pourrait être plus difficile si elles sont vieilles. Marie Alibrando préconise les semences bio. Elle souligne que la quantité de ces dernières est aussi importante, d’où la nécessité de suivre les indications sur les sachets.
Pour ce qui est des plantes de la famille du concombre, il est important de préciser qu’elles ne peuvent être repiquées. Un pot biodégradable est privilégié pour ce type de légume.
Semer à l’intérieur en 10 étapes
1. Mélanger le terreau avec de l’eau tiède jusqu’à ce que le mélange soit uniforme et humide. On dispose ensuite le mélange dans de petits pots d’une dizaine de centimètres et on ne le remplit pas jusqu’au rebord.
2. Selon le type de semence, la profondeur des graines peut varier. Il est important de vérifier sur le sachet. Suivre les indications et faire un trou avec un crayon à la profondeur adéquate.
3. Trois graines par trous sont appropriées avant de les recouvrir d’une fine couche de terreau. Des étiquettes ne seront pas de trop afin de bien identifier chaque semis.
4. Vaporiser un peu d’eau avant de les couvrir d’un dôme en plastique transparent et de placer le tout à un endroit chaud et peu éclairé.
5. Il est aussi important de soulever le dôme quelques minutes par jour afin d’éviter la formation de maladies fongiques. Évitez que les gouttelettes de condensation se forment et tombent dans les semis.
6. Après la germination, c’est-à-dire quand deux petites plantules apparaissent, il faut enlever le dôme pour éviter une surabondance d’humidité.
7. Placer les jeunes pousses devant une fenêtre au sud-est préférablement et exercer une rotation d’un côté deux fois par semaine pour éviter qu’elles ne poussent que dans une seule direction. Une source d’éclairage supplémentaire à environ 20 cm des plants est souhaitée. Il faut un minimum de 14 heures de lumière par jour.
8. Il est important pendant cette période de s’assurer que le terreau ne s’assèche pas trop longtemps, sans les noyer pour autant. Dès qu’il redevient sec, on peut mouiller à nouveau. Cela peut se faire par immersion avec un plateau ou avec un vaporisateur, sans lancer de l’eau directement sur les pousses.
9. L’application d’engrais peut s’amorcer à ce moment selon les indications du produit. Il est aussi possible de repiquer dans des pots plus gros pour leur donner plus d’espace ou d’éclaircir en supprimant les pousses plus faibles.
10. Quand la température extérieure est adéquate et qu’il n’y a plus de risques de gel, les semis doivent passer par des étapes d’acclimatation, soit deux jours à l’ombre, deux à la mi-ombre et deux au soleil. On les sort de la maison graduellement pendant une dizaine de jours avant de les planter dans le jardin à l’extérieur.
Il est important de rappeler que les conseils d’un expert en la matière ainsi que la littérature horticole ne seront pas de trop pour vous accompagner. En raison de l’incertitude du climat au Québec pour la transplantation dans le jardin, « mieux vaut commencer tard que trop tôt », comme le dit Maria Alibrando.
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