Pour la suite des procédures
Délit de fuite à Rigaud: l'accusé sera remis en liberté ce mercredi
C’est ce mardi 10 juin que le dossier de Brian Poirier, ce quinquagénaire résident en Ontario responsable d’un délit de fuite survenu à Rigaud le 24 mai dernier, revenait en Cour. L’homme subissait, devant la juge Mylène Grégoire de la Cour du Québec, son enquête sur remise en liberté. L’homme pourra être libre en attendant la suite des procédures.
Il devra toutefois se conformer à plusieurs conditions strictes pour regagner sa liberté. « En plus de la caution de 2 000$ versée par votre mère, vous devrez aussi déposer la même somme. Il vous faudra être présent à toutes les étapes de votre dossier à la Cour, et ne pas changer d’adresse sans obtenir l’aval du Tribunal ou du poursuivant. Vous devez aussi déposer, au greffe du Palais de justice, votre passeport et votre permis de conduire avant votre mise en liberté. Une fois par semaine, le lundi entre 8h et 17h, il faudra vous présenter au poste de police de la MRC de Vaudreuil-Soulanges Est, à Vaudreuil-Dorion pour signer un registre, et ce, dès le 16 juin prochain. Enfin, il vous est interdit de conduire tout véhicule à moteur, au Canada, pendant toute la durée des procédures», lançait la magistrate à l’attention de l’accusé.
Soulignons aussi que ce dernier ne peut entrer en contact avec les victimes et deux autres personnes proches du dossier, soit son oncle et une amie de ce dernier.
La principale question a laquelle la magistrate devait répondre était la suivante: l’accusé peut-il être remis en liberté en attendant la suite des procédures judiciaires? La confiance du public envers l’administration de la justice serait-elle minée si tel est le cas?
Rappelons que le quinquagénaire fait face à quatre chefs d'accusation, soit délit de fuite et conduite dangereuse causant des blessures pour chacune des victimes, soit Julie Gagnon et Mario Rocha. Les procureurs au dossier sont Me Émilie Boissonneault-Trottier pour le ministère public et c’est Me Dominik Robinson qui représente l’accusé.
Une arrestation trois jours après les faits
Les faits qu’on lui reproche se sont produits le 24 mai dernier sur le chemin du Haut-de-la-Chute, à Rigaud, alors que les deux victimes participaient à un événement sportif caritatif. Ils étaient à quelques minutes à peine de terminer le parcours de 160 kilomètres auquel ils prenaient part depuis déjà quelques heures.
C’est trois jours plus tard, soit le 27 mai dernier, que l’accusé a contacté la centrale 911 de la Sûreté du Québec afin de se dénoncer aux policiers. À cet instant, l’homme, sanglotant, précise à l’intervenant au bout du fil qu’il pensait avoir frappé un chevreuil et que c’est pour cette raison qu’il ne ce serait pas immobilisé pour vérifier. Plus tard dans une conversation avec un enquêteur, il confirme que la voiture utilisée lors de l’incident appartient à sa mère, mais qu’il en est le conducteur principal.
Des images d’une caméra de surveillance située à 300 pieds du lieu de l’impact n’a pas capturé le moment de la collision, mais elle a toutefois enregistré le son produit par l’accident. « Des témoins interrogés par les policiers dans les heures qui ont suivi, on apprend que le conducteur a fait des dépassements, alors qu’il roulait, selon les estimations d’un témoin, au moins 120 kilomètres heure. La vitesse maximale sur cette route est de 80 km heure», informait Me Boissonneault-Trottier.
Selon elle, l’une des deux victimes a quitté les soins intensifs la semaine dernière, mais demeure toujours hospitalisée pour traiter des fractures aux vertèbres, à la cheville gauche, l’omoplate gauche et une commotion cérébrale. Elle a aussi subi une déchirure complète du muscle du fessier, blessure pour laquelle elle a du passer sous le bistouri. « Cette victime a été projetée à une trentaine de mètres du lieu de l’impact.»
À la suite de l’impact, des témoins ont trouvé un rétroviseur arraché sur la scène de la collision. Ce dernier comportait un numéro de série, ce qui a permis d’orienter les recherches des policiers quant à la marque de véhicule impliquée.
Des antécédents lointains
Cette dernière a déposé à la magistrate les antécédents judiciaires de l’accusé qui datent de 1992. « À mon avis, le public, une personne raisonnable et bien informée des principes de loi, dont la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire, ne sera pas choqué de savoir que M. Poirier est remis en liberté sous des contractions strictes dans l’attente de la suite des procédures», ajoutait la juge Grégoire.
Elle indiquait que la mère de l’accusé, qui s’est portée garante de ce dernier, « avait les qualités requises pour s’assurer qu’il reste les conditions imposées par la Cour en foi de quoi, tous les deux perdront leur dépôt de 2 000$ dans le dossier. Pour eux, cette somme est importante, puisque sa mère travaille encore à 75 ans, et qu’il (Brian Poirier) précisait au Tribunal « vivre de paie en paie.»
Mme Grégoire a précisé que l’accusé n’avait pas cherché à dissimuler la voiture à la suite de l’accident, comme le soutenait le ministère public. « Il ne l’a pas mise dans un endroit clos, n’a pas tenté de la faire réparer ou de la maquiller. Il a permis aux autorités de le saisir pour procéder aux analyses du dossier», disait-elle dans sa décision.
Par contre, elle a qualifié d’invraisemblable la version de l’accusé. « Ce n’est pas à cette étape-ci qu’on va analyser cette défense, mais à mon sens, l’excuse n’est pas crédible.»
Le dossier de l’accusé reviendra à la Cour le 14 juillet prochain en présence de l’accusé.
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