Il meurt en inhalant de l’azote dans un silo à Saint-Polycarpe
Un septuagénaire est décédé après avoir inhalé de l’azote dans un silo d’une ferme de Saint-Polycarpe.
L’incident est survenu le 4 septembre, vers 10h30, à la ferme Belcourt. « Mon frère Henri venait à l’occasion nous donner un coup de main. Ce matin-là, on effectuait des voyages de luzerne dans le silo afin de l’ensiler», a expliqué le frère du défunt et propriétaire, Adrien André, en entrevue à Néomédia Vaudreuil-Soulanges.
Les trois premiers voyages se sont déroulés normalement. Lors du quatrième, n’étant pas sûr s’il y avait assez de place dans le silo, Henri André a proposé d’aller voir dans le silo. « Il est resté à l’extérieur pour la vidange du quatrième voyage. En sortant sur le panier à l’extérieur du silo, il nous a fait signe à mon fils que tout était correct. On a fait un autre voyage avant qu’on arrête pour terminer car il n’y avait plus de place », a poursuivi avec émotion, M. André.
Par la suite, durant une heure, Henri André a aidé à son neveu à préparer la machinerie pour l’ensilage du maïs. À la fin de cette opération, le défunt s’est plaint d’étourdissements. Comme il avait pris son petit déjeuner tôt ce matin-là, il décida d’aller manger. Après son dîner, il a mentionné ne pas se sentir bien.
Il est retourné à son domicile de Coteau-Lainding, situé à une vingtaine de kilomètres de Saint-Polycarpe. À son arrivée chez lui, Henri André est allé prendre une douche. Toujours étourdi, il a décidé d’aller se reposer. Incapable de dormir, son état se détériore et M. André a de plus en plus de difficulté à respirer. C’est alors que sa conjointe contacte les services d’urgence.
« Dès son arrivée à l’hôpital du Suroit, il est mis dans le coma. On le transfère deux jours plus tard à Montréal. Il est décédé le 11 septembre », s’est remémoré son frère Adrien, encore sous le choc.
Un mois après les tristes évènements, M. André n’en revient toujours pas de ce qui est arrivé à son frère. « Aller dans le silo pour vérifier la quantité de foin, c’est une opération qu’on a fait de milliers de fois en plus de 40 ans sur cette ferme. C’est du jamais vu », a-t-il ajouté.
Pour Adrien André, il ne fait aucun doute que les températures extrêmes, que l’on a connu cet été, ont eu un impact sur le triste incident. « En raison de la sécheresse, les plants étaient très stressés. Il y avait plus d’azote dans les plantes. En raison de la chaleur et de l’épaisseur du foin dans les champs, l’azote n’était pas complètement évaporé dans le foin», croit-il.
Enquête de la CNESST
À la suite du décès d’Henri André, une enquête a été ouverte par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
« Deux enquêteurs se sont rendus sur place. Plusieurs éléments seront analysés afin d’établir les causes de cet accident, dont les circonstances, les méthodes de travail sécuritaires, la supervision adéquate, les équipements sécuritaires, la formation adéquate etc. », a précisé à Néomédia Vaudreuil-Soulanges, Claudia Matteau, porte-parole de la CNESST.
Les conclusions de cette enquête devraient être connues dans environ six mois.
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