La Punaise de l'érable négondo
Un petit insecte qui fait beaucoup jaser cet été
Plusieurs personnes à travers le Québec ont remarqué une hausse marquée de la Punaise de l’érable négondo cet été. À quoi attribuer cette présence accrue ? Selon Marie-Ève Andrée, préposée aux renseignements entomologiques à l’Insectarium de Montréal, plusieurs facteurs environnementaux et comportementaux expliquent la prolifération de cet insecte, sans toutefois représenter de danger pour les humains ou les arbres.
En entrevue avec Néomédia, Marie-Ève Andrée explique que, pour confirmer une hausse réelle de la population, il faudrait procéder à un inventaire systématique comparant différentes régions du Québec sur plusieurs années.
« Pour être certains qu’il y en ait plus, il faudrait procéder à un inventaire systématique et comparer entre les différentes régions du Québec et à travers plusieurs années avant d’en arriver à cette conclusion. » précise-t-elle, ajoutant qu’aucun inventaire n’a été réalisé sur cette espèce cette année.
Elle s’est donc appuyée sur les données de la plateforme participative iNaturalist, qui permet à des citoyens de signaler leurs observations. « Cette année, il y en aurait beaucoup plus que les années précédentes. » mentionne-t-elle.
Elle souligne que ces statistiques ne sont pas issues d’études scientifiques officielles, mais qu’elles offrent néanmoins un bon aperçu de la situation. « J’ai comparé les données des années 2020 à 2025 et on observe effectivement une prolifération à travers les années. »
Des conditions favorables
La prolifération de la Punaise de l’érable s’explique notamment par des conditions climatiques favorables, comme les périodes plus sèches, auxquelles elle réagit positivement.
De plus, l’érable à Giguère, arbre de plus en plus fréquent en milieu urbain et périurbain, favorise la reproduction de cet insecte et pourrait contribuer à l’augmentation de ses populations.
Une perception d’invasion à nuancer
Toutefois, Marie-Ève Andrée nuance la perception d’invasion généralisée : « C’est sûr que si on observe un rassemblement de Punaises de l'érable près d’où on habite, il est possible de penser qu’elles se trouvent partout, alors qu’il s’agit d’un effet beaucoup plus localisé. »
Portrait de la Punaise de l’érable Négondo
Elle appartient au groupe des Hémiptères et à la famille des Rhopalidae. « Enfants, elles sont plutôt rouges et en grandissant elles deviennent plus noires et développent des ailes. » explique Mme Andrée.
Les femelles pondent leurs œufs sur les érables à Giguère, mais aussi sur les frênes, dans les interstices de l’écorce ou sur les feuilles, près des samares au printemps.
À maturité, les larves éclosent et se nourrissent de la sève, des feuilles et des graines, notamment les samares des érables.
Selon Marie-Ève Andrée, elles ne causent généralement pas de dommages importants . « Dans la plupart des cas, nous ne pensons pas que les punaises aient un impact important sur les arbres sur lesquels elles se nourrissent. »
Inoffensive, mais peu appréciée
Bien qu’inoffensives, leur présence en grand nombre peut être incommodante. Il arrive qu’elles se rassemblent par centaines, voire milliers, sur un même site. « Elles ne vont pas piquer les humains, ni les animaux. Elles ne s’attaquent pas aux cultures et ne prolifèrent pas à l’intérieur des maisons, mais elles risquent de s’y réfugier pour se protéger de l’hiver. »
Prévenir leur intrusion dans les maisons
Pour limiter l’intrusion de la Punaise de l’érable à la maison, il est conseillé de vérifier l’étanchéité des moustiquaires et d’en installer devant les bouches d’aération.
Où trouver de l’information supplémentaire
Pour toute question sur la Punaise de l’érable Négondo ou d’autres insectes, il est possible de communiquer avec le service de renseignements entomologiques de l’Insectarium de Montréal.