Première assemblée générale du Regroupement des amis de la rivière Rigaud
Des citoyens se mobilisent pour l’avenir de la rivière Rigaud

Par Félix Sabourin, Journaliste
Le mercredi 4 juin se tenait à Rigaud la toute première assemblée générale du Regroupement des amis de la rivière Rigaud, une initiative citoyenne visant à améliorer l’état de cette rivière emblématique.
Plus d’une vingtaine de personnes étaient présentes, dont Charles Meunier, venu à titre de citoyen et non en tant que conseiller municipal.
Lors d’une allocution, M. Meunier a rappelé les objectifs fondamentaux du groupe : « Notre mission est de mobiliser la population dans le but de surveiller, protéger et valoriser la rivière Rigaud et son bassin versant. »
Des préoccupations de longue date
Il a souligné qu’en collaboration avec le COBAVER-VS, plusieurs campagnes d’échantillonnage de l’eau ont été menées depuis 2018. Mais les préoccupations remontent à bien plus loin.
En 1983, une première analyse officielle de la rivière Rigaud avait déjà révélé une concentration importante de coliformes fécaux dans l’eau.
« La meilleure, c'était l’implantation de la station d’épuration, qui n’existait pas à l’époque. Les eaux usées sont traitées, même si aujourd’hui, la station a pas mal atteint sa limite », explique François Meunier, membre de l’équipe ayant participé à cette première analyse.
Selon lui, environ 80 % de l’eau de la rivière Rigaud provient de l’Ontario. « Déjà l’eau qui arrive de l’Ontario est assez chargée en nutrients, alors il faut sensibiliser là-bas aussi », ajoute-t-il.
Il insiste sur le rôle des berges et de la rétention des sols dans la santé du cours d’eau : « Il y a beaucoup de lessivage des sols agricoles qui tombent dans la rivière, c’est ça qui donne la couleur brune à la rivière. »
Toutefois, il reconnaît que les pratiques agricoles ont évolué positivement depuis : « Les pratiques ont changé depuis 1983, on fait plus attention aux berges et aux rives. Ça s’améliore beaucoup déjà. »
Une nouvelle campagne d’analyses à venir
L’un des objectifs du regroupement est de relancer une campagne d’échantillonnage afin de comparer les données actuelles à celles de 1983. « Nous avons hâte de faire de nouvelles campagnes de mesure pour pouvoir comparer », indique-t-on.
Aucune date précise n’a cependant été annoncée concernant la tenue de cette nouvelle analyse. En l’absence de données officielles récentes, il demeure difficile d’évaluer précisément l’état actuel de la rivière.
« Les échantillons récoltés il y a deux ans étaient très sporadiques, donc plus ou moins fiables. Cependant, je peux affirmer que l’eau de la rivière n’est pas baignable, il y a encore trop de pollution », note François Meunier.
Il précise : « La norme pour les coliformes fécaux est de 200 cellules par 100 ml, et les campagnes d'échantillonnage révélaient un taux de 1000 cellules et plus par 100 ml. C’est encore un gros problème à régler. »
Des démarches interprovinciales envisagée
Le regroupement souhaite désormais élargir son action en communiquant avec le ministère de l’Environnement de l’Ontario. « On veut prendre avec avec le ministère de l’Ontario, mais aussi avec d’autres organismes qui sont eux aussi inquiétés par la situation. On veut faire démarrer les choses et ce soir c’était la première étape. »
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