Un site naturel à haute valeur historique
Des citoyens militent pour la sauvegarde du site de Sandy Beach à Hudson
Alors que le maire de Hudson, Jamie Nicholls, indique travailler avec la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour mettre en place un projet qui assurerait la protection du site de Sandy Beach, un regroupement de citoyens espère voir un réel engagement de la part du conseil municipal.
« Nous faisons pression auprès du conseil municipal afin que celui-ci évalue l'option de conserver intégralement le site. Nous avons présenté diverses options de financement public (CMM, organisme de conservation...) au conseil municipal de Hudson afin que la ville fasse l'acquisition des lots », a laissé savoir, en entrevue avec Néomédia, David Pharand, membre du regroupement, SandyBeach Wetland Protection Group.
M. Pharand et les quelque 550 membres du groupe formé sur Facebook militent contre la construction de plus de 210 maisons à proximité de la plage Sandy Beach.
Bien que le projet n’ait toujours pas obtenu toutes les autorisations de la Ville, celle-ci précise que le terrain est une propriété privée et que rien ne peut forcer le propriétaire à vendre.
En entrevue avec Néomédia, le maire de Hudson indiquait que la Ville possédait déjà le deux tiers du lot, comprenant la plage, et que cette portion du terrain serait conservée. « En fait, une partie du terrain fait l’objet d’une servitude à perpétuité. C’est donc dire que nous sommes propriétaires de plus de deux tiers du terrain », laissait-il savoir. Malgré tout, M. Pharand et ses comparses estiment que la Ville peut faire plus pour assurer la protection des lieux.
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Un site naturel à haute valeur historique
Selon une étude mandatée par la Ville et déposée, en janvier 2020, par la firme Eco2urb, le site de Sandy Beach figure parmi les milieux naturels à haute valeur historique et a été inclus dans le plan de conservation proposé par la firme. « Site de la gare historique et de la plage qui était jadis très fréquentée par des touristes et des marchands. Une verrerie d’une certaine notoriété s’y situait anciennement, ainsi qu’une compagnie de production de glace (J. Nicholls, comm. pers. 2019) », pouvons-nous d’ailleurs lire dans ladite étude.
Le site figure également sur la liste des lieux à conserver de niveau 1. Selon la même étude d’Eco2hub:
« Une évaluation de la qualité de l'eau de la rivière Viviry réalisée par KM en 2016 en partenariat avec COBAVER-VS et la chaire Liber Ero en conservation de la biologie, détenue à l'époque par Martin J.Lechowicz, a mis en évidence le rôle essentiel que les espaces verts le long de la rivière jouent dans la filtration de l'eau (Martins et al. 2016b). L’indice de la qualité bactérienne et physicochimique (IBPQ), une mesure de la santé de la rivière, était le plus élevé en amont de la rivière Viviry et a considérablement diminué à mesure que l'eau traversait les milieux résidentiels de la ville. Ce phénomène était associé à l'accumulation de phosphore et de particules en suspension dans l’eau provenant du ruissèlement des eaux en milieu urbain. Cependant, la qualité de l'eau s'est améliorée à l'embouchure de la rivière Viviry après avoir été filtrée par les marais et les marécages autour de la plage Sandy Beach. Sans ces milieux humides, la qualité de l'eau continuerait vraisemblablement à diminuer au fur et à mesure qu'elle se déplacerait vers l’embouchure de la rivière, où elle se déverserait, sans être filtrée, dans la rivière des Outaouais. Les milieux humides riverains fournissent de multiples services écosystémiques à Hudson, agissant comme tampon contre les inondations et le ruissèlement des eaux, soulignant davantage leur importance pour la conservation. Ainsi, tous les projets de développement proposés le long de la rivière 102 Viviry ou près des eaux en amont de celle-ci, incluant ceux des municipalités voisines, devraient prendre toute précaution afin d’éviter des effets en cascade sur l'intégrité environnementale de la portion située en aval.
« Au-delà du fait que c’est endroit cher aux yeux de la population, écologiquement, le site a une importante diversité écologique. Ce n’est pas l’endroit pour y construire plus de 200 maisons », ajoute M. Pharand.
L’implication de la CMM
« Nous sommes en discussion avec la CMM (Communauté métropolitaine de Montréal), afin de mettre en place un projet dans le cadre du programme de la Trame bleue et verte », ajoute M. Nicholls. Sans pouvoir dire en quoi ledit projet consiste, le premier magistrat reste tout de même réaliste qu’en cette année d’élections municipales, il est peu probable qu’une décision soit prise dans les prochains mois.
De son côté, David Pharand doute que des communications avec la CMM aient été entreprises. « Suite à nos nombreuses interactions avec la ville de Hudson, il a été clair que la ville n'allait pas contacter la CMM. Lors des séances du conseil municipal, le maire nous a dit que la ville n'allait pas explorer les options d'achat avec l'aide de la CMM et d'organismes de conservation. De plus, la ville demande à nous, un groupe de citoyens, d'approcher le propriétaire des terrains pour lui demander un prix de vente. La ville ne veut pas discuter avec le propriétaire afin d'évaluer une option d'achat. Nous serions très surpris que la ville ait entamé un projet avec la CMM sans en parler avec le propriétaire », indique le militant qui ajoute, du même souffle que le dossier ne fait pas l’unanimité au sein du conseil municipal.
D’autres actions pourraient être prises
Si pour l’instant le regroupement de citoyens mise sur la communication et la coopération avec la Ville, M. Pharand soutient que d’autres actions pourraient être prises pour faire entendre les voix des militants.
D’ailleurs, une première action a été prise il y a quelques semaines alors que des militants se sont rendus au IGA afin de faire connaître, à la population, les enjeux actuels et ainsi récolter des signatures. Selon M. Pharand, près de 500 personnes ont signé ledit document.
« Pour l’instant, nous souhaitons pousser et améliorer les discussions avec la Ville. Nous souhaitons travailler avec le conseil pour prendre la meilleure décision. Ceci étant dit, nous n’excluons pas l’idée de mettre en place des actions citoyennes plus importantes pour nous faire entendre », laisse savoir M. Pharand. Ainsi, le 11 avril prochain, le regroupement tiendra un rassemblement, dans le plus grand respect des mesures sanitaires. « Nous allons partir du Centre communautaire et nous déplacer par la suite question de nous faire voir et entendre de tous », conclut-il.
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Cet endroit gagnera à être protégé au bénéfice de l’environnent et au bien-être des citoyens de Hudson et des environs!