Engouement pour les semences dans Vaudreuil-Soulanges
Le jardinage volera encore la vedette cet été
Même si plusieurs avaient été pris de court au printemps dernier et avaient improvisé un potager, certains ont adopté la passion de l’activité. Quoi de plus satisfaisant que de produire soi-même sa nourriture ? Comme prévu, la popularité pour le jardinage ne se saura pas étouffée et l’année 2021 risque de connaître de nouveaux records. Discussion avec deux entrepreneurs locaux.
Les centres de jardinage de la région ont commencé dans les dernières semaines à sentir à nouveau un engouement du retour à la terre. Certains, comme la Ferme Coopérative Tourne Sol, à Les Cèdres, anticipent même des ruptures de stock. « On a quatre à cinq fois plus de demandes pour les semences en ce moment. On imaginait que ça allait arriver parce que l’année passée au mois de mars, on a vendu six fois plus qu’à l’habitude », témoigne Daniel Brisebois, propriétaire de l’entreprise. Pour ce dernier, c’est du jamais vu au mois de janvier même s’il s’était préparé.
« Je pense qu’on pourrait même vendre plus, mais on a déjà des ruptures de stock sur notre site web. C’est difficile pour nous de garder notre inventaire à jour », soutient-il. M. Brisebois indique que les deux prochains mois seront particulièrement intenses à cause de la demande habituelle en cette période de l’année.
L’entreprise de la région a même cessé sa production de semis pour l’année. Elle se consacrera pleinement aux sachets de semence et à sa production maraîchère. D’ailleurs, près de 95% des 500 paniers bios livrés par semaine sont déjà réservés pour la saison à venir, affirme M. Brisebois.
Des répercussions dans l’industrie
« En voyant que cette année les gens ne voyagent pas et passent plus de temps à la maison, on a fait nos achats en conséquence dans tous les articles. L’industrie de l’horticulture a pris les bouchées doubles pour qu’on soit capable de fournir à la demande », précise Patrick Van Den Abeele, propriétaire du Centre jardin Vaudreuil-sur-le-Lac. Ce dernier a d’ailleurs commencé à se préparer dès le mois de septembre.
M. Abeele prévoit toutefois des ruptures de stock. Il estime toujours avoir les grands classiques comme des tomates ou des carottes, mais lorsqu’un client veut une espèce plus rare ou bio, le rendement est moins important, donc il y en a moins sur les étalages. « Les produits ne poussent pas plus vite d’une année à l’autre. Il faut s’attendre à ce qu’il manque certaines variétés. Le temps que les choses se replacent peut-être que l’engouement va diminuer un peu [dans les prochaines années], mais on va être un deux ou trois ans à s’en remettre de cette forte augmentation-là », ajoute-t-il. Les producteurs de terreaux ou bien d’engrais ont de la difficulté à répondre à la demande.
« On a un gros inventaire qui est rentré. Si les gens sont raisonnables dans leur achat, il va y en avoir pour tout le monde [...] Des tomates, il y a une limite à en planter une quantité astronomique, mais on en a vu l’année passée qui ont planté de grandes quantités et ce n’est pas aussi simple que ça. Cette année, il faut juste prendre le temps de calculer ce qu’on met dans son potager, combien on en veut, les dimensions et ne pas trop le charger », recommande Patrick Van Den Abeele. La tendance semble être présente un peu partout dans la province, donc mieux vaut faire ses commandes à l’avance.
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