La compétition avait lieu en Saskatchewan
Un Lazarois participe aux Olympiades canadiennes des métiers et des technologies
À la fin mai, l’enseignant du programme Mécanique d’engins de chantier au Centre de formation professionnelle Paul-Gérin-Lajoie de Vaudreuil-Dorion, Francis Laferrière, s’est envolé pour la Saskatchewan. À ses côtés, on retrouvait un de ses étudiants, Frédéric Séguin, de Saint-Lazare qui a pris part à la finale canadienne des Olympiades canadiennes des métiers et des technologies 2025.
Au cours des derniers jours, Néomédia a pu rencontrer les deux principaux intéressés pour faire le bilan de cette aventure tenue à Régina.
Le jeune homme de 19 ans qui réside à Saint-Lazare s’est inscrit au programme Mécanique d’engins de chantier qu’il terminera dans quelques semaines. « On a un nouveau programme cette année qui permet aux étudiants qui le souhaitent d’obtenir une double certification en ajoutant environ quatre mois à leur cursus scolaire. C’est le chemin qu’a décidé de prendre Frédéric. Il sera donc diplômé en Mécanique de véhicules lourds routiers», indique d’entrée de jeu M. Laferrière.
Il y a quelques mois, Frédéric a décidé de s’inscrire aux Olympiades régionales au Centre de formation professionnelle Paul-Gérin-Lajoie par défi personnel. « C’est sur une base volontaire, donc j’avais envie de me dépasser et de me surpasser, car dans cette compétition il faut trouver des solutions à des problèmes. C’est un bon défi en soi», ajoute le futur diplômé.
Trois niveaux de compétition
Pour les non-initiés, précisons qu’il existe quatre niveaux auxquels peuvent participer les personnes qui désirent s’inscrire aux Olympiades des métiers et des technologies, soit local, régional, national et international.
« Comme nous sommes le seul centre de la région, Frédéric s'est qualifié d'emblée lors du volet local. Lors du volet régional, qui pour nous, se tient avec des candidats issus de la Montérégie. Il y avait environ 10 candidats dans la course et Frédéric a terminé au premier rang, ce qui lui a permis de participer aux Olympiades québécoises qui réunissaient des candidats des quatre coins de la province. Encore une fois, Frédéric a pris la première place, ce qui l’a conduit aux Olympiades canadiennes qui se tenaient à Régina. Des représentants de presque toutes les provinces et territoires y prenaient part. Là-bas, nous étions confiants de pouvoir monter sur le podium, mais malheureusement, ça n’a pas été le cas. Le grand gagnant des épreuves va se rendre aux mondiaux prévus à Shanghai en 2026 », raconte M. Laferrière.
Pour Frédéric, c’était une première visite dans cette province des Prairies, mais aussi son baptême de l’air. « Ça a bien été. On est restés six jours là-bas et cinq nuits. Nous avions deux jours de compétition, à raison de six épreuves de deux heures chacune réparties sur deux jours. Le tout devant le public. On avait une pause de trente minutes entre les épreuves. Les thématiques des épreuves étaient les systèmes moteurs, les systèmes hydrauliques, les systèmes électriques, les groupes motopropulseurs, les systèmes de direction, des freins et du train de roulement et les pratiques en milieu de travail. Il fallait avoir des connaissances sur tous ces sujets», résume-t-il.
Les problèmes posés lors des épreuves étaient complexes, et surtout, étaient faits pour ne pas être résolus. « Certains oui, mais d’autres, les juges voulaient jusqu’où les participants pouvaient se rendre dans la résolution du problème. L’objectif était de voir quelles priorités allaient être établis par le participant. Dans certains cas, Frédéric a pu terminer, mais dans d’autres non. C’était fait comme ça», informe M. Laferrière.
Provenant d’une province où la langue officielle est le français, Frédéric a pu avoir accès, à Régina, à deux interprètes en cas de besoin et à des documents bilingues. « Ça s’est bien passé. Si j’avais une question, je pouvais faire appel au traducteur pour la poser et obtenir une réponse en français, on voyait que tout était bien organisé.»
Une centaine d’heures d’entraînement
Pour bien se préparer à cette compétition nationale, Frédéric et M. Laferrière ont passé une centaine d’heures ensemble. « On a essayé de voir tous les cas de figure par thématique et de réviser les notions liées à celles-ci. Ce n’est pas évident, car on ne connait pas la teneur des épreuves, alors on tente de se préparer du mieux possible. On se retrouvait après l’école ou pendant les cours, car on s’est rendus à quelques reprises chez des concessionnaires de la région pour apprendre comment utiliser leurs systèmes», précise le pédagogue.
Ces visites en entreprise étaient plus que nécessaires. Une partie des points accordés par les juges lors des épreuves concerne la recherche d’informations effectuée par le participant. « Il ne faut pas dire que cette pièce-là ne fonctionne pas, il faut savoir pourquoi et être capable d’utiliser le logiciel du fabricant pour comprendre pourquoi c’est le cas », image Frédéric.
Embarqué dans l’aventure des Olympiades en février dernier, Frédéric en garde un souvenir positif. « C’était une expérience enrichissante. Je la recommande à tout le monde. J’ai appris beaucoup de choses, notamment comment bien gérer mon stress. J’ai aussi fait de belles rencontres sur place. C’était le fun de pouvoir discuter avec des gens qui partagent la même passion que nous.»
Pour bien perforer aux Olympiades, il faut posséder certaines qualités, selon M. Laferrière. « Il faut être capable de rechercher rapidement la bonne information et aimer trouver des solutions. On doit être curieux et persévérant en plus d’être assez calme. Il faut garder la tête froide et ne pas paniquer aux moindres pépins. On doit aussi ne pas se laisser intimider par la présence des spectateurs qui observent nos faits et gestes.»
Le duo souhaite remercier les entreprises qui les ont reçu dans leurs locaux. « On a eu un beau support de l’industrie. Certains sont des anciens élèves de notre programme et c’est plaisant de voir qu’ils sont toujours ouverts à nous accueillir. Ils nous ont aussi prêté certains outils. Merci à Équipe Québec qui a défrayé mes coûts de déplacement et d’hébergement et merci au Centre de formation qui a fait de même pour ceux de M. Laferrière», partage Frédéric qui a pu compter sur la présence de ses parents lors de la compétition qui se tenait à des milliers de kilomètre du domicile familial de Saint-Lazare.
Au cours des prochaines semaines, le jeune homme, qui aura deux diplômes en poche, va travailler au garage familial aux Cèdres et au club de golf Whitlock où il occupe le poste de gestionnaire de flotte. « Il conjugue ses occupations professionnelles avec son apprentissage depuis des mois, en plus de la préparation pour les Olympiades canadiennes. Je ne serai pas malheureux que les choses se calment un peu», conclut-il en terminant.
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