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Une pétition pour faire bouger les choses

L’accès à des toilettes mixtes dans les écoles encore difficile dans la région

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9 septembre 2021
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

La mère d’un enfant transgenre, fréquentant l’école secondaire Soulanges à Saint-Polycarpe, a lancé la semaine dernière une pétition pour un meilleur accès à des toilettes mixtes. Elles se font encore rares dans certains établissements de la région.

« Je ne m'étais même pas questionnée sur les toilettes avant d’appeler à l’école. J’ai téléphoné pour qu’on utilise son nouveau nom pour la prochaine année scolaire, et on m’a demandé dans quelle toilette il irait », explique la mère, désirant garder l’anonymat pour son enfant. 

Elle dit être restée bouche bée. « C’est là que mon interrogation a commencé à germer », mentionne-t-elle. 

La direction de l’école secondaire Soulanges lui aurait proposé l’utilisation d’une toilette du personnel, près du secrétariat, qui est barrée. Cela implique que pour aller à cette toilette, un élève doit demander la clé à la secrétaire si elle est à son bureau, l’utiliser si personne d’autre ne l’occupe, et retourner la clé, le tout dans une pause de 15 minutes.

« C’est une seule toilette. Quand je l’ai dit à mon fils, il m’a dit, tu me niaises, une toilette dans toute l’école au complet », raconte-t-elle. 

La direction aurait expliqué au parent que la toilette reste barrée, car la clé peut ouvrir d’autres locaux dans l'école. La mère se questionne alors pourquoi ne pas tout simplement changer la serrure.

Sur ce sujet, le Centre de services scolaire des Trois-Lacs (CSSTL) affirme le contraire. « À l’école secondaire Soulanges, il est offert aux élèves d’utiliser une toilette individuelle et ce, sans qu’une clé soit requise », assure par courriel Marie-Claude Barrette, directrice du Service du secrétariat général et des communications du CSSTL. 

La mère réitère la situation qu'elle a décrite. Elle admet cependant ne pas avoir fait de démarches auprès du CSSTL. « Je pourrais le faire, mais mon but, ce n’était pas de me faire répondre que c’est un processus, mais plutôt de faire réagir les gens dans la communauté », précise-t-elle.

Un manque d'adaptation? 

La région accueillera bientôt deux nouvelles écoles secondaire et l'installation de toilettes mixtes est exclue des plans selon le CSSTL. 

« Il n’y a pas pour l’instant de toilettes identifiées non-genrées parce que nous concevons des écoles qui permettront à leur future communauté de faire les choix qui répondront à leurs besoins [...] Dans tous les cas, nous nous assurons tout de même de bien desservir les élèves et répondre à leurs besoins en nous adaptant à chaque situation », indique Mme Barrette. 

La mère à l'origine de la pétition déplore ce manque de vision, considérant que plusieurs écoles et établissements se dotent actuellement de ce genre d'installations. « Vous faites des journées de sensibilisation LGBTQ+, mais vous ne faites aucune action. Vous le savez qu’il y a plusieurs personnes dans cette situation et c’est la seule option que vous leur offrez? », questionne-t-elle. 

Comme solution pour les vieux bâtiments, cette dernière propose entre autres de transformer l’une des toilettes des filles en toilette mixte. « Celle des gars, c’est plus difficile avec les urinoirs, mais les filles, avec les cabines, c’est mieux. Il suffit de changer la pancarte à l’entrée », considère-t-elle. 

Difficile de changer de nom

Pour la mère, il reste encore beaucoup de chemin à faire. Elle donne en exemple les fiches d’inscription qui sont basées sur les genres masculin et féminin. Cela pourrait empêcher son enfant de participer à un sport d’équipe avec le genre qu’il s’identifie. 

Pour ce qui est des changements de nom, il doit être modifié sur l’acte de naissance avant de le faire à l’école. Même si elle avait appelé la direction pour qu’on utilise son nouveau nom, il reste que des enseignants l’ont malgré tout interpellé par son ancienne désignation cette année. 

Même si son enfant se considère comme un étant un garçon, il affiche toujours des attributs féminins puisqu’il ne peut prendre d’hormones avant l’âge de 16 ans. L’uniforme évite les suspicions superflues, mais il reste que d’autres élèves peuvent poser des questions. 

« Déjà, l’adolescence, c’est assez compliqué. Je me dis que c’est peut-être con juste une toilette, mais ça fait une différence », conclut-elle. 

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