Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chantal
Patrimoine menacé : des travaux mis sur pause à l'église Sainte-Jeanne-de-Chantal
Privée de subventions, la Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chantal se voit contrainte de suspendre temporairement plusieurs chantiers, dont celui de la restauration des fenêtres de l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal située à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot.
Dans les dernières semaines, l’aide financière accordée à la Fondation par le Conseil du patrimoine religieux du Québec a été suspendue sans préavis. « On nous a dit que les coffres du Programme d’aide financière en restauration du patrimoine religieux étaient à sec. Nous sommes conscients que des coupures budgétaires sont nécessaires, mais il est regrettable qu’on agisse sans évaluer les conséquences à long terme », déplore Richard Mainville, président de la Fondation.
Rappelons qu'en juin dernier, le ministère de la Culture et des Communications du Québec a annoncé la suspension des programmes d'aide financière en restauration et en requalification du patrimoine religieux.
Dans les derniers jours, la présidente du Conseil, Caroline Tanguay, s’est rendue sur le site de l’église à l’invitation de la Fondation. Elle était accompagnée de la députée provinciale de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, afin de constater de visu l’ampleur des besoins.
Un projet évalué à 150 000 $
Selon M. Mainville, le projet de restauration des fenêtres est le plus critique : « C’est un travail spécialisé qui doit être réalisé par un artisan certifié. Si c’est mal fait ou retardé trop longtemps, les dommages pourraient être importants. » Le coût estimé du chantier s’élève à environ 150 000 $, un montant impossible à assumer sans soutien financier.
D’autres travaux, jugés moins urgents, sont également sur pause. Il s’agit notamment de la peinture du toit, de la construction d’une rotonde pour accueillir les artisans et de la restauration de trois petites portes. « Pour celles-ci, nous avons choisi de payer de notre poche. Les travaux seront donc réalisés prochainement », précise-t-il.
L’inquiétude du temps qui passe
Au-delà de la coupure immédiate, c’est l’incertitude à long terme qui inquiète le président de la Fondation. « Si l’aide revient dans quatre ou cinq ans, les dommages auront empiré, les coûts de matériaux auront grimpé, et il sera difficile de mobiliser les bénévoles. On risque de ne plus avoir l’élan nécessaire pour reprendre les travaux là où on les a laissés. »
Un travail de valorisation entamé depuis 20 ans
Fondée en 2005, la Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chantal a pour mission de préserver le patrimoine religieux de la paroisse du même nom, dont les origines remontent au XVIIIe siècle. Cela inclut l’église, le presbytère, la chapelle du Souvenir ainsi que deux cimetières. Elle s’emploie aussi à valoriser ce site historique auprès du grand public.
« Cela fait 20 ans que nous travaillons à mettre en valeur ce site patrimonial, à préserver cette magnifique église et à la faire rayonner. Nous allons continuer. Il faut simplement passer au travers de la phase critique des fenêtres. Ensuite, nous pourrons respirer un peu », conclut Richard Mainville.