Affichage public en français
Français sur les enseignes: difficile de se conformer
Depuis le 1ᵉʳ juin 2025, de nouvelles règles relatives à l’affichage public sont entrées en vigueur. Afin d’être conforme, le français doit être prédominant sur les bannières visibles de l'extérieur.
Dans la région de Vaudreuil-Soulanges, plusieurs grandes marques doivent encore s’ajuster, pensons à Canadian Tire, Best Buy, Yellow et plus encore, mais des commerçants locaux doivent aussi apporter les modifications nécessaires.
Un impact ressenti par les boutiques locales
C’est le cas d’un homme de Vaudreuil-Dorion qui a reçu un appel de l’Office québécois de la langue française (OQLF) il y a environ une semaine : « On m’a dit que je devais ajouter du français à mon enseigne alors que 60 % des mots dans celle-ci sont déjà en français ».
Le gérant du magasin déplore que les Subway et Dairy Queen de ce monde n'aient pas l’air soumis à la même réglementation.
« La ville avait approuvé mon enseigne, j’ai dépensé des milliers de dollars pour la faire et là je dois ajouter des choses qui vont encore me couter des sous ». déplore le gestionnaire. En effet, l’impact financier sur les commerçants locaux est substantiel. D’autant plus qu’ils doivent assumer seuls ces coûts, aucune aide financière n’étant prévue pour les soutenir.
Les commerces ne sont pas tous impactés de la même façon : « Quand j’ai fait faire mon affichage, on m’a dit que si j’ajoutais boutique en tout petit devant le nom de ma marque, c’était suffisant », témoigne la gérante d’une boutique de mode à Vaudreuil-Dorion qui n’a jamais été contactée par l’OQLF.
Ces commerçants ont désiré rester sous le couvert de l'anonymat de peur d'être contactés par l'OQLF après la publication de cet article.
Accompagnement et application graduelle de la réglementation
À noter que l’usage exclusif d’une autre langue que le français est permis lorsqu’il s’agit d’un patronyme (un nom de famille) ou d'un toponyme (un nom donné à un lieu géographique). McDonald's, Duke & Devine’s et Meubles Ravenhill à Hudson sont donc épargnés par la réglementation.
Il faut aussi savoir que les entreprises touchées n’ont pas à franciser leur nom, mais pourraient ajouter un descriptif ou un slogan en français à celui-ci. Idem pour les magasins reconnus qui doivent aussi se conformer.
Il faut rappeler que le français et l’anglais par exemple ne peuvent pas être utilisés de manière équivalente sur une enseigne. La loi stipule que le français doit être prédominant, c’est-à-dire qu’il « doit avoir un impact visuel beaucoup plus important par rapport aux autres langues utilisées », peut-on lire sur la page de l’OQLF.
Bien que la réglementation soit en vigueur depuis le mois de juin, les agents de la protection de la langue française ne devraient pas débarquer chez votre commerçant local pour lui coller une amende.
« On a une certaine souplesse, quand quelqu’un porte plainte, on entre en contact avec l’entreprise et on l’accompagne afin que son affichage soit conforme. […] C'est assez rare qu’un dossier soit transféré au directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) », indique Nicolas Trudel, directeur des communications de l’OQLF.