Une urgence pédiatrique privée ouvrira ses portes dans les Laurentides


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Par La Presse Canadienne, 2023
MONTRÉAL — Les services privés de soins de santé continuent de prendre de plus en plus de place au Québec. Cette fois, c’est à Saint-Eustache qu’une nouvelle urgence pédiatrique privée va s’installer en bénéficiant d’un contrat de cinq ans – conclu de gré à gré – avec le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides.
Le CISSS des Laurentides a publié un avis d’intention sur la plateforme du Système électronique d’appels d’offres du gouvernement du Québec (SEAO) le 30 mars dernier pour annoncer son projet de conclure une entente avec l’entreprise UP centre d'urgences pédiatriques.
Selon les informations disponibles, l’urgence privée de Saint-Eustache doit accueillir ses premiers patients au plus tard le 12 juin prochain. Elle devra être ouverte 12 heures par jour, 365 jours par année. L’adresse enregistrée au Registre des entreprises du Québec (REQ) situe la future urgence au 375, avenue Mathers, à Saint-Eustache.
À moins qu’une autre clinique privée ne se manifeste au plus tard ce mercredi pour démontrer qu’elle est en mesure d’offrir des services équivalents, le contrat devrait être officialisé dès le lundi 17 avril. La nouvelle urgence pédiatrique aura alors moins de deux mois pour accueillir ses premiers patients.
Afin de justifier sa décision de procéder par contrat de gré à gré avec cette clinique privée, le CISSS parle d’un «modèle d’affaires unique» qui «a donné d’excellents résultats dans la région de la Montérégie». Le premier centre UP se trouve dans les installations de la Clinique Dix30 dans le bien connu développement commercial du même nom.
D’après les informations disponibles sur le portail web du centre UP, ses cofondateurs sont deux médecins et un gestionnaire. Le Dr Alexander Sasha Dubrovsky occupe le rôle de président de l’entreprise selon le REQ. La Presse Canadienne a tenté d’obtenir une entrevue avec le pédiatre, mais il a décliné notre demande.
Même réponse du côté du CISSS des Laurentides, où l’on nous a répété à plusieurs reprises qu’on ne pouvait pas parler aux personnes impliquées dans le dossier par «manque de disponibilité». Il n’a donc pas été possible d’obtenir plus d’information sur les détails de l’entente.
Par courriel, le service des communications du CISSS a expliqué que ce projet avait pour objectif de «désengorger les urgences» dans les Basses-Laurentides. On ajoute que malgré de nombreuses mesures mises en place, dont le Guichet d’accès à la première ligne (GAP), l’achalandage demeure élevé dans les urgences.
Les autorités de santé des Laurentides arguent également que la démographie justifie l’ajout d’un service «complémentaire».
«Il faut savoir que les jeunes de 0 à 17 ans représentent 20 % de la population totale de la région, soit la plus grande population de jeunes au Québec», souligne le CISSS dans sa réponse écrite. Sur SEAO, l’établissement ajoute que la croissance de cette population s’élève à 4,3 % d’ici 2025, soit bien plus que la moyenne de 2,8 % pour l’ensemble du Québec.
Aide financière de Québec
Dans cette démarche, le ministère de la Santé et des Services sociaux a accordé une aide financière au CISSS des Laurentides. Ce budget devrait couvrir «la location d’espaces, les ressources humaines et matérielles et autres dépenses», révèle le CISSS. La clinique UP est pourtant enregistrée comme une entreprise privée.
L’entente entre la clinique et le CISSS est prévue pour une durée de cinq ans à laquelle s’ajoute la possibilité d’une prolongation pour cinq années supplémentaires. On estime que l’urgence privée pourrait recevoir 40 000 visites de patients lors de la première année d’opération, puis 50 000 visites l’année suivante et 60 000 visites lors des années trois, quatre et cinq.
Ces patients seront notamment réorientés par les hôpitaux de la région. On parle par exemple de cas d’enfants ou d’adolescents qui arrivent à l’urgence avec des fractures ne nécessitant pas de chirurgie, pour faire soigner une plaie ou pour faire traiter une infection courante.
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Ugo Giguère, La Presse Canadienne