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Une éclosion d'E. coli dans des garderies albertaines met en lumière des lacunes

durée 19h38
15 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

TORONTO — Une épidémie d'E. coli qui a rendu des centaines de personnes malades a mis en lumière les lacunes entourant la sécurité alimentaire dans les garderies, ont déclaré des experts, alors que la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est engagée à envisager de nouvelles réglementations applicables dans les cuisines communes.

Il y a eu 337 cas d'infection bactérienne confirmés en laboratoire à la suite de l'épidémie survenue à Calgary. Bien qu'une enquête soit en cours, les responsables posent l'hypothèse que la source de l'épidémie provient d'une cuisine commune — Fueling Minds — qui dessert les garderies locales.

«Je sais que les parents veulent des réponses, et moi aussi, a lancé Mme Smith lors d'une conférence de presse vendredi. C'est pourquoi nous procédons à une révision de toutes les cuisines communes qui desservent les garderies. Nous étudierons la réglementation et apporterons des modifications si nécessaire.»

Un porte-parole des garderies a déclaré dans un courriel cette semaine que les garderies subiraient un nettoyage et une stérilisation approfondis avant de rouvrir, et que la nourriture serait «fournie par les parents ou achetée par des prestataires externes».

Le Canada est en train de renforcer son système de garderies grâce à de nouveaux investissements du gouvernement fédéral, et jusqu'à présent, malgré tout, la nourriture n'a jamais fait partie des échanges à ce sujet, a déploré la directrice exécutive de l'organisation à but non lucratif Childcare, Martha Friendly.

Différentes provinces ont adopté certaines règles concernant la nourriture qui doit être fournie dans les garderies: certaines exigent que les garderies fournissent de la nourriture aux enfants, tandis que d'autres exigent seulement qu'elles servent de la nourriture, qui peut être emballée par les parents.

Dans les provinces qui exigent que les garderies fournissent de la nourriture — qu'elles l'obtiennent d'une cuisine centrale ou qu'elles la préparent sur place —, les règles de santé publique concernant la manipulation de cette nourriture s'appliquent généralement dans la garderie, a noté Mme Friendly.

Mais dans les provinces où il n'est pas obligatoire que les garderies fournissent de la nourriture, comme l'Alberta, il n'y a pas de réglementation stricte concernant la manipulation des aliments, a-t-elle nuancé.

David Farnell, PDG de la garderie torontoise Real Food for Real Kids (RFRK), a déclaré que son entreprise dispose de nombreuses procédures pour garantir que les repas et collations sont sans danger pour les enfants, et que beaucoup d'entre elles vont au-delà de ce que la province oblige.

Cela s'accompagne d'un coût supplémentaire, dit-il, mais il est nécessaire de le faire pour limiter les risques.

Son entreprise prépare des repas pour 14 000 enfants chaque jour et des collations pour 65 000 à 70 000 personnes, a mentionné M. Farnell. RFRK utilise des tampons d'adénosine triphosphate (ATP) pour tester les restes de matière organique après le nettoyage des surfaces, afin de garantir que les bactéries ne se développent pas et que les virus ne persistent pas.

RFRK utilise également plusieurs types de désinfectants et, au plus fort de la pandémie de COVID-19, a ajouté une autre étape: un jet qui empêche les virus de coller aux surfaces, qui est efficace pendant 30 jours. Cette mesure est appliquée encore aujourd'hui.

M. Farnell croit que les parents devraient poser des questions à ce sujet à leur garderie.

«Le parent devrait toujours se demander quelles sont les pratiques en matière de sécurité alimentaire en place et s'il y a un suivi qui est fait pour mesurer leur efficacité.»

Vendredi, 12 enfants étaient toujours hospitalisés en raison de l'épidémie à Calgary, dont 10 souffrent du syndrome hémolytique et urémique, une complication affectant le sang et les reins. Six d’entre eux étaient dialysés.

Nicole Thompson, La Presse Canadienne