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Une député provinciale ontarienne refuse d'enlever son keffieh au Parlement

durée 21h39
25 avril 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Jeudi, une députée a refusé d'enlever son keffieh à Queen's Park, ce qui a mené à une ordonnance lui demandant de quitter l'Assemblée législative et à son refus subséquent de bouger.

Sarah Jama, qui siège comme élue indépendante dans Hamilton-Centre après avoir été expulsée du caucus du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario l'année dernière, portait un keffieh sur ses épaules pendant la période des questions.

C'était la deuxième fois cette semaine que Mme Jama portait le foulard à l'intérieur de l'Assemblée législative. Elle a affirmé qu'elle continuerait à le porter. 

Un keffieh est une écharpe à carreaux généralement portée dans les pays arabes et qui symbolise désormais la solidarité avec les Palestiniens.

Le président de l'Assemblée législative, Ted Arnott, a interdit le foulard en mars après avoir reçu une plainte, affirmant que la pièce était portée pour faire une déclaration politique, ce qui est contraire aux règles de l'Assemblée. Les quatre chefs de parti, dont le premier ministre Doug Ford, ont demandé au président d'annuler l'interdiction.

Jeudi, Mme Jama n'était pas autorisée à voter à l'Assemblée législative, ni à participer à des comités ou à présenter des motions.

«Vous devez quitter la chambre», a déclaré Ted Arnott.

Mais Mme Jama ne bougeait pas. Le greffier et le sergent d'arme ont tous deux parlé avec elle, mais personne n'a tenté de la faire sortir de force.

M. Arnott a déclaré plus tard qu'il ne voulait pas aller aussi loin. «Je n'avais aucun moyen de la faire expulser sans recourir à la force physique», a-t-il relaté. «Je n'étais pas prêt à faire ça ou à l'ordonner.»

Mme Jama, qui a de la famille palestinienne, a dit que de porter le keffieh était la moindre des choses pour démontrer sa solidarité. «La répression contre les Palestiniens et le racisme anti-palestinien dans cet endroit doivent continuer à être dénoncés», a-t-elle clamé. «Et je pense qu'il appartient à nous tous de combattre l'injustice avec nos pieds et nos mains, avec notre langue, avec nos paroles et notre cœur.»

La cheffe du NPD, Marit Stiles, a tenté à deux reprises d'obtenir un vote unanime pour annuler l'interdiction du président sur les keffiehs. Ils ont été rejetés après que quelques députés progressistes-conservateurs ont refusé de voter pour la motion.

Mme Stiles a déclaré que le keffieh est un vêtement culturel et a une fois de plus appelé le gouvernement «à faire ce qu'il faut». «Les gens viennent ici du monde entier et apportent avec eux leurs traditions et leur culture et cet endroit dans lequel je me trouve en ce moment est la maison du peuple, nous devrions pouvoir porter fièrement ces vêtements ici», a-t-elle affirmé.

Le chef intérimaire du Parti libéral de l'Ontario, John Fraser, a présenté jeudi une autre motion demandant au gouvernement de présenter une tierce motion pour supprimer l'interdiction. Encore une fois, plusieurs conservateurs l'ont refusé.

M. Fraser a déclaré que le gouvernement devait soumettre la question à un vote, plutôt que les partis d'opposition proposent des motions de consentement unanime qui échoueraient chaque fois – la progressiste-conservatrice Robin Martin a déclaré qu'elle continuerait à soutenir l'interdiction.

«Cela doit être soumis à un vote au sein de l'Assemblée législative, a déclaré M. Fraser. Il ne peut pas y avoir seulement une, deux ou trois personnes qui disent non. Nous vivons dans une démocratie.»

Liam Casey, La Presse Canadienne