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Un Torontois veut aider sa famille à fuir Gaza

durée 07h30
23 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Nahed El-Khalidy, un résidant de Toronto qui a un fils hospitalisé à Gaza, estime que la trêve annoncée récemment entre Israël et le Hamas est une bonne nouvelle, même s'il est trop tard pour sauver la vie de sa fille.

El-Khalidy dit que sa fille Caroline, âgée de 27 ans, a été tuée lundi lorsqu'une frappe aérienne israélienne a touché un bâtiment près de chez elle à Gaza. L'explosion, qui a grièvement blessé son fils Mahmoud, âgé de 17 ans, est survenue un jour après que l'adolescent eut été refoulé à la frontière égyptienne alors qu'il tentait avec d'autres membres de sa famille de s'enfuir au Canada.

Il a affirmé que son fils avait besoin de soins médicaux qui ne sont pas actuellement accessibles à Gaza en raison des pénuries de médicaments et d'électricité, et il souhaite que le gouvernement canadien l'aide.

«Il a besoin d'une opération chirurgicale de toute urgence, maintenant, a-t-il soutenu en entrevue mercredi. Il a besoin d'oxygène et il n'y en a pas (...) il ne peut pas ouvrir les yeux, il ne peut pas bouger les mains.»

La trêve de quatre jours annoncée mercredi permettra de libérer des dizaines d'otages israéliens détenus par des militants du Hamas, ainsi que des Palestiniens emprisonnés en Israël. Cela apportera également un afflux important d’aide au territoire assiégé. La logistique du cessez-le-feu, qui devrait commencer jeudi matin, était toujours en train d'être élaborée mercredi soir.

«Ce sera une bonne chose», a indiqué M. El-Khalidy à propos du cessez-le-feu, ajoutant qu'il permettra aux gens d'apporter plus facilement de l'eau et des médicaments aux patients hospitalisés comme son fils.

Nahed El-Khalidy, un comptable qui a travaillé comme professeur d'université à Gaza avant de déménager au Canada il y a trois ans, a dit que tous les membres de sa famille – à l'exception de Mahmoud – figuraient sur une liste de personnes ayant des liens avec le Canada autorisées à entrer en Égypte dimanche.

En tant que résident permanent canadien, M. El-Khalidy a déclaré qu'il avait contacté Affaires mondiales Canada et qu'on lui avait dit que son fils devrait de toute façon se rendre à la frontière et que les autorités canadiennes l'aideraient à traverser la frontière avec sa famille.

Cependant, selon M. El-Khalidy, les Égyptiens refusaient de permettre à Mahmoud de traverser et ne permettaient pas aux autres d'entrer sans pot-de-vin. «Ils ont essayé de ramener toute ma famille à Gaza, a-t-il relaté. Finalement, ma femme a dû payer de l'argent à des soldats égyptiens à la frontière pour lui permettre, ainsi qu'à mes filles, d'entrer.»

Caroline et l'un des autres fils de M. El-Khalidy, Mohammed, sont restés avec Mahmoud, tout comme leurs six enfants. Il a ajouté que Mohammed et plusieurs enfants avaient également été blessés dans l'explosion.

L'aînée des trois enfants de Caroline, une fillette de six ans, a été la plus grièvement blessée et est également hospitalisée, a indiqué M. El-Khalidy. Il a dit qu'il avait parlé avec l'enfant hier par téléphone et qu'elle lui avait demandé pourquoi il ne l'avait pas encore amenée au Canada. «Elle a peur, elle a peur», a-t-il confié.

Il a déclaré qu'il n'avait pas pu joindre les membres de sa famille à Gaza mercredi, et la dernière fois qu'il s'est entretenu avec eux, on lui a dit que l'armée israélienne avait ordonné à tout le monde de quitter l'hôpital où son fils était soigné. «Que va-t-il arriver à mon fils et à mes petits-enfants ? C'est très horrible», s'est-il désolé.

M. El-Khalidy a déclaré que sa femme et six de ses enfants qui ont traversé la frontière égyptienne doivent maintenant trouver 17 000 $ – une somme que sa famille n'a pas – pour acheter un billet d'avion vers le Canada.

Selon lui, les États-Unis et l'Australie ont fait davantage pour aider les membres des familles de leurs résidents à quitter Gaza, et il souhaite que le Canada fasse de même. «J'ai besoin que le gouvernement canadien amène mes enfants, mes fils et mes filles ici immédiatement», a-t-il déclaré.

Affaires mondiales n’a pas répondu à une demande de commentaires mercredi après-midi.

Jacob Serebrin, La Presse Canadienne