Un sondage Léger révèle que la moitié des Canadiens appuient un nouveau pipeline

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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — La moitié des Canadiens se disent favorables à la construction d’un nouvel oléoduc de bitume reliant l’Alberta à la Colombie-Britannique, indique un sondage récent.
Le sondage Léger, mené en ligne et dont la marge d'erreur est inconnue, indique un appui particulièrement fort en Alberta, auprès des hommes, des Canadiens âgés et des électeurs conservateurs.
Le premier ministre Mark Carney a signé le mois dernier un protocole d'entente avec le gouvernement de l'Alberta, établissant un accord visant à œuvrer à l'approbation d'un projet d'oléoduc.
Le sondage Léger a interrogé 1548 Canadiens entre le 5 et le 7 décembre sur leur position personnelle concernant un oléoduc de bitume financé par le secteur privé, reliant l'Alberta à la côte de la Colombie-Britannique. Cet oléoduc vise à accroître l'accès du Canada aux marchés énergétiques situés hors de l'Amérique du Nord. Parmi les 50 % de répondants qui appuient le projet, 24 % se disent tout à fait favorables et 26 % plutôt favorables.
Un répondant sur cinq se dit neutre, 17 % s'y opposent et 13 % ne savent pas.
Deux répondants sur trois en Alberta et la moitié en Ontario et en Colombie-Britannique sont favorables à la construction d'un nouvel oléoduc. C'est au Québec que le soutien est le plus faible (37 %).
Les hommes sont plus enclins à appuyer le projet (58 %) que les femmes (42 %).
Les personnes de 55 ans et plus sont également plus favorables (56 %). Le soutien au projet atteint 49 % chez les 35 à 54 ans et 41 % chez les 18 à 34 ans.
Le sondage indique que les électeurs conservateurs sont les plus susceptibles d'appuyer le projet (71 %), comparativement à 54 % chez les libéraux et 23 % à la fois chez les bloquistes et les néo-démocrates.
Le sondage interrogeait les Canadiens sur l'importance des nouveaux oléoducs pour l'avenir économique du Canada.
45 % des répondants ont déclaré que les oléoducs sont «extrêmement» ou «très» importants, tandis que 34 % les ont jugés «modérément» ou «peu» importants. 7 % ont affirmé qu'ils ne sont «pas du tout importants».
49 % des répondants se disent convaincus que de nouveaux oléoducs peuvent être construits dans le respect des droits des Autochtones, 51 % estiment qu'ils pourraient l'être dans le respect des droits des collectivités locales et 53 % qu'ils pourraient l'être dans la protection de l'environnement. 56 % des répondants disent être persuadés que de nouveaux oléoducs peuvent être construits au Canada dans le respect des gouvernements provinciaux, grâce à la consultation et à la participation à la prise de décision.
Andrew Enns, vice-président exécutif de Léger pour le Centre du Canada, a déclaré à La Presse Canadienne que les Canadiens semblent incertains quant à la façon dont le projet pourrait être mené à bien.
«Lorsque j’analyse les données, je constate de nombreux conflits potentiels entre les attentes et le déroulement des événements, a affirmé M. Enns. Je crois que les Canadiens commencent à s'inquiéter, voire à perdre patience, quant à la capacité du gouvernement à concrétiser ces grandes annonces.
«Il y aura de nombreuses négociations et des rebondissements intéressants avant que le projet ne se concrétise», a-t-il ajouté.
On a demandé aux répondants à quel point il était important que les communautés autochtones de la Colombie-Britannique appuient le projet d'oléoduc avant le début des travaux. 68 % des répondants ont indiqué que c'était important, tandis que 21 % ont soutenu que ce n'était pas important.
On a également demandé aux répondants s'ils appuieraient ou s'opposeraient à une procédure accélérée pour un projet d'oléoduc si le gouvernement fédéral le désignait comme un projet d'«intérêt national».
55 % des répondants se sont dits favorables à une telle procédure, tandis que 26 % s'y opposeraient. À 73 %, les électeurs conservateurs étaient plus enclins à appuyer une procédure d'approbation accélérée en vertu du projet de loi C-5 — Loi sur une seule économie canadienne — comparativement aux électeurs libéraux (61 %).
Selon M. Enns, ces résultats démontrent que les Canadiens sont toujours très soucieux de stimuler l'économie nationale.
«Un oléoduc semble s'inscrire dans ces plans», a-t-il assuré.
L'organisme professionnel du secteur des sondages, le Conseil canadien de la recherche, indique qu'il est impossible de calculer une marge d'erreur pour les sondages en ligne, car ils ne reposent pas sur un échantillonnage aléatoire de la population.
Catherine Morrison, La Presse Canadienne