Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Un professeur plaide coupable d'attouchements sexuels sur des mineures

durée 14h46
7 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Un enseignant d'une école primaire de Montréal a plaidé coupable à plusieurs crimes à caractère sexuel impliquant cinq jeunes filles.

Dominic Blanchette a plaidé coupable mardi à huit chefs d'accusation, dont contacts sexuels, possession de pornographie juvénile, leurre d'enfants et exploitation sexuelle.

Ses crimes ont eu lieu entre septembre 2017 et mai 2022, date à laquelle il a été arrêté.

Des documents judiciaires indiquent que M. Blanchette, âgé de 28 ans, qui enseignait dans l'arrondissement de Montréal-Nord, a utilisé son influence en tant qu'enseignant et entraîneur de basket-ball pour amadouer et exploiter sexuellement un total de cinq filles de cinquième  et sixième année.

Échanges explicites

C'est la mère d'une des victimes qui a découvert le pot aux roses en retrouvant, sur la tablette électronique de sa fille, une conversation intime sur Snapchat dans laquelle l'accusé décrivait un fantasme sexuel l'impliquant lui, la jeune victime et une de ses camarades de classe. Des photos intimes d'un homme adulte nu se photographiant dans le miroir d'une salle de bain ont aussi été retrouvées dans l'appareil électronique.

La dame a alors reconnu l'enseignant de sa fille, qu'elle avait rencontré à quelques reprises dans le cadre de rencontres de parents à l'école. 

Elle a par la suite confronté M. Blanchette, qui a d'abord nié entretenir une liaison avec son élève ou détenir un compte Snapchat. Il aurait attribué le récit du fantasme à un autre élève et affirmé que son égoportrait avait été volé par l'élève, ce qui a dissuadé la mère de famille de porter plainte.

Les jours suivants, M. Blanchette et son élève ont tout de même poursuivi leurs échanges à caractère sexuel, qui se retrouveront dans la messagerie texte d'un des téléphones cellulaires de la mère. 

Cette fois, la dame a dénoncé l'enseignant à la police.

Lors de son arrestation et de son interrogatoire, en mai 2022, Dominic Blanchette a reconnu certains faits et exprimé des remords. Il a pris sur lui l'entière responsabilité de la relation entretenue avec la victime et a exprimé des craintes face aux conséquences de ses gestes, aussi bien pour lui que pour la jeune fille.

Il avait toutefois indiqué n'avoir fait qu'une seule victime.

Enquête

Au cours de l'enquête, les policiers ont appris que Dominic Blanchette entretenait des liens très étroits avec ses élèves de sexe féminin, avec qui il communiquait via diverses plateformes numériques.

Ces échanges, au départ anodins, finissaient par prendre une tournure romantique et sexuelle. Des échanges de photos intimes ont été effectués de part et d'autre.

L'enquête a aussi permis d'apprendre que le professeur amenait plusieurs de ses protégées au restaurant sur l'heure du dîner, les sortait du service de garde en fin de journée et a passé du temps seul à seul avec elles. 

Plusieurs victimes ont témoigné avoir subi des attouchements aux seins, aux fesses ou dans le cou de la part de Dominic Blanchette. Bon nombre d'épisodes se sont déroulés lors d'un camp organisé par l'école, dans le cadre duquel M. Blanchette était surveillant.

À l'une de ses victimes, qui a tenté de prendre ses distances avec lui, l'accusé lui a dit «qu'elle aurait sa mort sur la conscience». 

Rapport présentenciel

En juin 2022, après une deuxième vague de plaintes, l'accusé a indiqué à l'enquêtrice qu'il avait du mal à dormir en pensant à ce qu'il avait fait. Il a indiqué avoir un «plan pour trouver quelle prison avait la meilleure thérapie».

L'affaire reviendra devant le tribunal en juillet pour une audience de détermination de la peine, au cours de laquelle ses victimes témoigneront.

La poursuite, représentée par Me Annabelle Sheppard, a demandé qu'entre-temps, un agent de probation produise un rapport présentenciel sur l'accusé, ainsi qu'une évaluation sexologique.

L'accusé est pour sa part représenté par Me Laurence Juillet.

———

Cette dépêche a été rédigée avec l'aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Marie-Ève Martel, La Presse Canadienne