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Un enfant montre son amour pour les Blue Jays avec sa prothèse oculaire

durée 12h44
18 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

TORONTO — Logan Dorna, huit ans, encourage les Blue Jays lors de leur parcours en séries éliminatoires en arborant leur logo sur sa prothèse oculaire.

L'œil gauche de Logan a été retiré à l'Hôpital pour enfants malades de Toronto après un diagnostic de rétinoblastome, un cancer de l'œil, à l'âge de six mois.

Matthew Milne, oculariste au sein de l'équipe de cancérologie oculaire de l'hôpital, a fabriqué le premier œil artificiel de Logan alors qu'il était bébé et le remplace environ tous les deux ans à mesure qu'il grandit.

Lorsque Logan est venu voir M. Milne il y a quelques semaines pour sa prochaine prothèse oculaire, il avait une idée précise en tête.

«Je voulais avoir cet œil spécial parce que j'aime jouer au baseball et j'aime aussi le regarder», a-t-il dit lors d'une entrevue vidéo avec ses parents depuis leur domicile de Richmond Hill, en Ontario, vendredi.

M. Milne, qui peint les yeux artificiels à la main, a fabriqué celui de Logan avec un iris doré et des coutures de baseball.

Il a peint le logo des Blue Jays sur le dessus de l'œil. Contrairement à l'or et aux coutures, il est impossible de le rendre visible aux autres, car le dessus est rentré dans l'orbite.

Mais Logan sait qu'il est là et peut le montrer aux autres lorsqu'il remplace cet œil par une deuxième prothèse oculaire «ordinaire». Celle-ci a un iris marron assorti à son œil voyant.

Elle porte également une peinture spéciale sur le dessus qui reflète ses centres d'intérêt: un personnage de la série de jeux vidéo «Zelda».

M. Milne encourage ses jeunes patients à choisir des images amusantes pour le dessus de leurs prothèses oculaires.

«Lorsqu'on est confronté à un problème très adulte comme le rétinoblastome, je veux toujours donner aux enfants la possibilité de personnaliser quelque chose pour eux-mêmes, de rendre cela amusant», a-t-il expliqué.

Taline Dorna, la mère de Logan, explique que son fils porte son œil des Blue Jays «à chaque match des Jays, car il est convaincu que cela leur porte un peu plus chance».

Le thème sportif célèbre également les efforts que Logan a accomplis cet été, lorsqu'il a commencé à jouer au baseball, explique-t-elle.

«Avec sa vision monoculaire, la perception de la profondeur est vraiment déficiente. Alors, chaque fois qu'il frappe la balle (…), cela lui donne un regain de confiance», raconte la mère de Logan.

Quand il n'est pas au bâton, le moment préféré de Logan dans le jeu, il est «généralement au champ droit, mais parfois au centre et à gauche», explique-t-il.

Taline Dorna et Serge, le père de Logan, espèrent que le fait que leur fils assume son œil artificiel inspirera d'autres enfants différents à être fiers et à se sentir acceptés.

«C'est ce que nous avons toujours souhaité pour lui (…) qu'il n'y ait aucune stigmatisation sociale liée au fait d'avoir une prothèse oculaire, car c'est une différence tellement visible, explique Mme Dorna. Nous voulons qu'il se sente toujours en confiance et qu'il n'ait pas honte de qui il est, car cela fait partie de son identité.»

La prothèse oculaire de Logan est reliée aux muscles oculaires, ce qui lui permet de bouger en synchronisation avec son œil qui voit lorsqu'il regarde autour de lui, même s'il n'y voit pas, explique M. Milne.

Le rétinoblastome est rare: on a recensé 15 cas chez des enfants de 14 ans et moins en 2019. Il s'agit toutefois du type de cancer de l'œil le plus courant chez les enfants et on le détecte souvent avant l'âge de deux ans, selon le site internet de la Société canadienne du cancer.

L'ablation de l'œil cancéreux permet d'empêcher la tumeur de se propager ailleurs. Après l'ablation de l'œil de Logan, il n'a eu besoin d'aucun autre traitement, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie, explique sa mère.

Il se rend maintenant à la clinique ophtalmologique de SickKids pour des examens une fois par an et consulte M. Milne tous les deux ou trois mois pour l'entretien de sa prothèse oculaire.

Nicole Ireland, La Presse Canadienne

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