Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Un consentement de la C.-B. et des Premières Nations exigé pour un projet de pipeline

durée 15h44
19 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Les députés libéraux de la Colombie-Britannique ont déclaré mercredi que l'interdiction des pétroliers sur la côte nord de la province ne pouvait être modifiée sans le consentement du gouvernement provincial et des Premières Nations.

Le «Globe and Mail» rapporte que le gouvernement fédéral est en pourparlers avec l'Alberta au sujet de la construction d'un nouveau pipeline, et qu'il envisage d'autoriser une partie du trafic des pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique.

Jonathan Wilkinson, député libéral de la Colombie-Britannique et ancien ministre fédéral de l'Environnement, a affirmé qu'«un certain nombre de choses» devraient se produire avant que l'interdiction des pétroliers puisse être modifiée, notamment des discussions avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et les Premières Nations côtières.

«Le premier ministre a clairement indiqué que les projets devraient bénéficier du soutien des autorités compétentes dans les régions où ils sont réalisés. Je pense donc qu'il faudrait avoir des discussions avec le premier ministre», a déclaré M. Wilkinson.

«En ce qui concerne les Premières Nations, il faut un soutien important. Il n'est pas nécessaire qu'il soit unanime. Ce n'était pas le cas pour Trans Mountain. Mais il faut un soutien important et, à l'heure actuelle, je ne pense pas que ce soit le cas», a-t-il ajouté.

Gurbux Saini, un autre député libéral de la Colombie-Britannique, a déclaré avant la réunion hebdomadaire du caucus qu'«il n'y aura pas de pipeline» à moins que les Premières Nations et le gouvernement de la Colombie-Britannique ne donnent leur consentement.

En se rendant à la réunion du caucus, mercredi, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a déclaré qu'il ne voulait pas préjuger de l'issue des discussions avec l'Alberta.

La réponse de M. Champagne n'excluait pas la possibilité d'autoriser le trafic de pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique.

«Les Canadiens comprennent désormais le lien entre la sécurité énergétique, la sécurité économique et la sécurité nationale. Je pense que les gens comprennent que nous vivons dans un monde différent. Je suis certain qu'avec la technologie, cela peut se faire de manière très responsable», a-t-il soutenu.

Corey Hogan, député libéral de l'Alberta, a quant à lui appelé à un débat national sur l'exploitation des ressources.

«Comme le disent le premier ministre et la première ministre de l'Alberta, il faut parvenir à un accord sur tous ces points et veiller à ce que nous puissions développer notre secteur énergétique tout en restant respectueux de l'environnement et en atteignant nos objectifs de zéro émission nette», a déclaré M. Hogan.

La ministre de l'Environnement, Julie Dabrusin, n'a pas répondu aux questions à son arrivée à la réunion du caucus, tandis que le ministre des Ressources naturelles, Tim Hodgson, n'a pas répondu aux questions à sa sortie de la réunion.

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a vivement critiqué la volonté de l'Alberta de construire un nouveau pipeline vers la côte et a souligné qu'aucun acteur du secteur privé ne soutenait ce projet.

Le député conservateur de la Colombie-Britannique Brad Vis a affirmé que la province devrait être «l'endroit le plus riche du monde» et que c'est à cause du gouvernement néo-démocrate qu'elle ne l'est pas.

«Je pense que M. Eby doit se réveiller. Notre province est en train de prendre du retard», a-t-il lancé.

Un projet dénoncé par le Bloc et les verts

Le Bloc québécois s’oppose fermement à ce projet. «La COP 30 n’est même pas terminée qu’on apprend que le gouvernement Carney et l’Alberta travaillent à concrétiser un projet de pipeline de sables bitumineux pour produire encore plus de gaz à effet de serre. Pire, les libéraux proposent de nouveaux reculs en matière de réglementations environnementales pour que le projet devienne réalité», a déploré Patrick Bonin, porte-parole du parti en matière d’environnement et de changements climatiques, dans une déclaration écrite.

«Encore une fois, quand on gratte le vernis environnemental des libéraux, on découvre que leur seule ambition est pour le développement des industries pétrolières et gazières. En bons récipiendaires du prix du "Fossile du jour", décerné au Canada par les ONG à la COP 30, ils tentent même de nous faire avaler qu’un nouveau pipeline, ça fait partie de la transition énergétique! C’est de l’hypocrisie crasse. Au lieu de faire de l’écoblanchiment, ils devraient cesser de ralentir les pays qui veulent avancer», a-t-il ajouté.

La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, a elle aussi critiqué vivement ce projet.

«L’idée d’enlever le moratoire contre les grands pétroliers sur la côte de la Colombie-Britannique, c’est absolument fou. C’est l’eau marine la plus dangereuse du monde. L’idée d’avoir un grand pétrolier dans l’eau dangereuse, ce n’est pas possible, jamais», a-t-elle dit en mêlée de presse à Ottawa.

David Baxter, La Presse Canadienne

app-store-badge google-play-badge