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Trudeau répond aux premiers ministres qui s'opposent à la hausse de la taxe carbone

durée 20h58
26 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau s’oppose aux premiers ministres qui lui demandent d’annuler une prochaine augmentation du prix fédéral sur le carbone, affirmant qu’ils n’ont pas proposé de meilleures idées pour lutter contre les changements climatiques.

Dans une réponse aux sept dirigeants provinciaux mardi, M. Trudeau a déclaré que la dernière fois qu'ils ont discuté de la question en 2022, leurs gouvernements n'avaient pas proposé de solutions alternatives ou n'étaient pas en mesure de respecter les normes fédérales en matière de réduction des émissions.

«Nous avons clairement indiqué que nous sommes ouverts à travailler avec toutes les provinces et tous les territoires qui souhaitent établir leurs propres systèmes de tarification (à condition qu'ils atteignent ou dépassent la référence nationale)», indique la lettre.

Les premiers ministres de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador ont tous demandé au premier ministre Trudeau de renoncer à l'augmentation prévue le 1er avril.

Le prix du carbone devrait augmenter de 15 $ la tonne, passant de 65 $ à 80 $. Cette augmentation devrait ajouter environ trois cents au prix d'un litre d'essence.

Les dirigeants citent l’inflation et le coût de la vie élevé comme raisons de ralentir. La plupart ont également demandé à témoigner devant un comité de la Chambre des communes sur la question, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, devant se présenter par visioconférence mercredi.

M. Trudeau a soutenu dans sa lettre qu'il est essentiel de dissiper l'«idée fausse» selon laquelle le système canadien de tarification du carbone est un moteur important de l'inflation, car de nombreux facteurs entrent en jeu.

«Selon la Banque du Canada, le prix du carbone n'est responsable que d'environ 0,1 point de pourcentage de l'inflation annuelle», écrit-il.

Il a déclaré que son gouvernement reste ouvert à travailler avec les provinces qui offrent un «système crédible» de tarification du carbone, à condition qu'il respecte les normes fédérales.

«Nous restons ouverts aux propositions de systèmes crédibles de tarification de la pollution qui reflètent les réalités uniques de vos régions et répondent aux normes nationales.»

Les pressions de M. Trudeau contre les premiers ministres ne sont que le dernier chapitre de la bataille qui dure depuis des années avec les dirigeants conservateurs provinciaux au sujet de la politique climatique phare du gouvernement libéral.

Cette politique a subi des pressions considérables au cours des derniers mois, alors que les préoccupations liées à l'abordabilité dominent le programme politique et que le chef conservateur Pierre Poilievre fait campagne sans relâche pour dire «non à la hausse».

M. Poilievre mobilise des soutiens depuis des mois, organisant des rassemblements d'un océan à l'autre, collectant des fonds et vendant des chandails du parti avec sa promesse de «supprimer la taxe» si les conservateurs formaient le prochain gouvernement.

Alors qu'il figure en bonne place dans les sondages, le chef conservateur peut même souligner la solidarité de l'autre côté de l'allée politique, alors que le seul chef provincial libéral, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, demande une pause à M. Trudeau.

Le premier ministre a défendu sa politique en soulignant que les Canadiens reçoivent un chèque trimestriel pour compenser le prix du carbone à la consommation, une remise particulièrement généreuse pour les ménages à faible revenu.

Lui et ses ministres ont critiqué à plusieurs reprises M. Poilievre pour avoir colporté des slogans simples sans fournir son propre plan pour lutter contre les changements climatiques.

Le chef conservateur n’a fourni que peu de détails jusqu’à présent, notamment sur la question de savoir s’il maintiendrait en place le prix du carbone pour les grands émetteurs, qui devrait représenter la réduction la plus significative des émissions.

Il s'est engagé à favoriser les nouvelles technologies et à accélérer les processus d'approbation des projets propres.

Stephanie Taylor, La Presse Canadienne