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Trudeau rencontre Zelensky au G7: la Russie et la Chine au coeur des discussions

durée 07h12
21 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a vivement réprimandé la Russie à la fin du Sommet des dirigeants du G7, au Japon, qui a été marqué par l’arrivée du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui espérait renforcer le soutien à son pays.

Le soutien des alliés a été crucial pour la survie de l’Ukraine dans le contexte de l'invasion russe, et les pays qui réclament un cessez-le-feu doivent reconnaître que la Russie est carrément à blâmer, a déclaré M. Trudeau dimanche à Hiroshima.

«Si nous n’avions pas offert un soutien militaire important, l’Ukraine ne serait pas debout aujourd’hui», a déclaré Justin Trudeau lors d'une conférence de presse à la fin du Sommet des dirigeants du G7.

Le président ukrainien est arrivé à Hiroshima samedi après que les pays du G7 aient annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie et invité les pays partenaires du Sud au sommet, dans l’espoir de construire des alliances plus larges face aux menaces géopolitiques de la Russie.

Au cours du sommet de trois jours, les États-Unis ont confirmé qu’ils permettront aux alliés occidentaux d’envoyer des avions de chasse américains pour soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine.

Lorsqu’on lui a demandé comment le Canada pourrait appuyer cet effort, M. Trudeau a répondu que l’effort continu des Forces canadiennes pourrait inclure la formation des pilotes.

«Nous ne sommes certainement pas opposés à aider de toutes sortes de façons», a précisé le premier ministre.

M. Trudeau, qui a rencontré le président ukrainien dimanche matin, a déclaré que la présence physique du président Zelensky à Hiroshima a fait une différence.

Le sommet du G7 a aussi accueilli des dirigeants d’économies émergentes comme l’Inde, le Brésil et l’Indonésie, ainsi que des représentants de pays moins développés. Certains de ces pays dépendent plus économiquement de la Russie et hésitent davantage à critiquer ses actions.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a aussi rencontré Justin Trudeau dimanche, a demandé un cessez-le-feu et a proposé un groupe de nations, y compris le Brésil, pour négocier la paix.

En même temps, il a refusé de fournir des armes à l’Ukraine. Le président brésilien a attribué une partie du blâme à l’Ukraine pour l’invasion de la Russie et a déclaré que les États-Unis et l’Europe stimulent les combats.

Le premier ministre canadien n'a pas commenté l'approche de certains dirigeants face au conflit, et il n’est pas intervenu à ce sujet lors de ses discussions avec Lula da Silva. M. Trudeau a cependant dénoncé les suggestions d'un cessez-le-feu négocié puisque, selon lui, la Russie pourrait simplement mettre fin à la guerre en arrêtant son incursion.

«Ce n’est pas un cessez-le-feu qui est nécessaire. C’est la paix. Et cette paix ne peut être atteinte que si la Russie décide de mettre fin à son invasion continue d’un voisin souverain », a déclaré le premier ministre.

La présence des dirigeants du G7 à Hiroshima, une ville dévastée par une bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale, était aussi l'occasion pour eux de s'engager à tracer une nouvelle voie pour la non-prolifération nucléaire.

«La plupart d’entre nous ne se souviennent pas d’une époque où le monde était menacé par la guerre nucléaire», a dit M. Trudeau lorsqu’on lui a demandé si la visite des dirigeants à un monument commémoratif d’Hiroshima avait teinté leurs discours.

«La guerre froide a pris fin il y a longtemps et le danger de la guerre nucléaire est malheureusement oublié par beaucoup».

Selon M. Trudeau, la rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie, les menaces de la Corée du Nord et l’incertitude entourant l’Iran ont fait ressortir la nécessité de se souvenir des dangers de la prolifération nucléaire.

«Nous devons prendre très au sérieux les menaces qui pèsent actuellement sur la paix et la sécurité mondiale», a -t-il déclaré.

Des discussions sur la Chine

La controverse entourant les allégations d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales du Canada ayant dominé la conversation politique au pays, les dirigeants du G7 ont également accepté d’ajouter un libellé sur l’ingérence étrangère à leur communiqué conjoint.

«L’ingérence étrangère est une réalité dans toutes nos démocraties. Ce n’est rien de nouveau», a affirmé M. Trudeau lors de son point de presse, bien qu’il n’ait pas donné de détails sur la teneur des discussions autour de la table des leaders.

«Il y avait une compréhension claire et un soutien que c’est quelque chose que nous devons faire face», a-t-il dit.

Justin Trudeau croit que les démocraties doivent donc trouver un équilibre lorsqu’il s’agit de relations plus larges avec la deuxième plus grande économie du monde.

«Nous ne pouvons pas simplement choisir d’ignorer l’existence de la Chine», a-t-il souligné.

Pourtant, les dirigeants du G7 ont accepté d’essayer de réduire leur dépendance économique face à la Chine.

«La sécurité économique signifie avoir différentes options, avoir de la résilience dans nos chaînes d’approvisionnement. C’est en fin de compte une bonne chose pour le monde entier», a déclaré M. Trudeau.

La participation du premier ministre Justin Trudeau au sommet du G7 fait suite à sa première visite officielle en Corée du Sud, où les deux pays ont conclu des ententes sur les minéraux critiques et la mobilité des jeunes.

Dans le cadre de son plan visant à contrebalancer l’influence croissante de la Chine dans la région, le Canada cherche à renforcer ses liens avec des pays comme la Corée du Sud et le Japon.

Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne