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Trudeau père a conseillé de ne pas révoquer la citoyenneté d'un criminel de guerre

durée 16h32
2 février 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Un rapport sur la façon dont le Canada a traité des criminels de guerre nazis suggère que des considérations politiques ont joué un rôle clé dans la décision, en 1967, de ne pas dépouiller de sa citoyenneté canadienne un homme pourtant reconnu coupable de crimes de guerre en Union soviétique.

Des documents non caviardés récemment rendus publics montrent que lorsqu'il était ministre de la Justice, Pierre Elliott Trudeau a conseillé de ne pas tenter de révoquer la citoyenneté de cet homme.

Le ministre Trudeau prévenait que cette révocation pourrait susciter une peur généralisée chez tous les Canadiens naturalisés. Il estimait aussi que rien dans la Loi sur la citoyenneté n'obligeait quelqu'un à divulguer tous les actes passés qui pourraient remettre en question sa nature.

Alti Rodal, qui avait rédigé le rapport pour les travaux de la Commission d'enquête sur les criminels de guerre, en 1985, a qualifié cet argument d'«abstrait et artificiel». Il soulignait alors qu'on avait attribué à cet homme le massacre de plus de 5000 Juifs.

Les pages non expurgées du rapport montrent que M. Rodal et des fonctionnaires des Affaires extérieures estimaient à l'époque que les avis du ministre Trudeau étaient motivés par des arguments politiques plutôt que juridiques.

B'nai Brith Canada et plusieurs autres organisations juives canadiennes ont salué jeudi la publication de nouvelles pages, non expurgées, du rapport Rodal.

Le rapport avait été d'abord publié, sous une forme très caviardée, en 1987, grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Plus de détails ont été publiés l'été dernier à la suite d'une nouvelle demande d'accès de B'nai Brith Canada. 

Cette nouvelle version, presque complète, du rapport Rodal rend publiques 15 pages qui étaient auparavant «classifiées», a expliqué jeudi la directrice des communications du ministre fédéral de l'Immigration, Aïssatou Diop.

La Presse Canadienne