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Trans Mountain aide à lutter contre les changements climatiques, selon Dawn Farrell

durée 16h48
9 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

L’expansion du pipeline Trans Mountain, qui permet aux pétrolières canadiennes de produire des quantités records de pétrole, est un projet qui contribue à lutter contre les changements climatiques, selon Dawn Farrell, nommée par Mark Carney à la tête du Bureau des grands projets.

Pendant des années, Patrick Bonin, qui était porte-parole de Greenpeace, a pourfendu le projet d’expansion du pipeline Trans Mountain, dont la PDG était Dawn Farrell.

Mais jeudi, c’est à titre de dirigeante du Bureau des grands projets (BGP) du gouvernement fédéral que Mme Farrell a eu maille à partir avec Patrick Bonin, qui lui, est maintenant député bloquiste de Repentigny.

Mme Farrell était invitée à témoigner lors de la deuxième séance d’un comité parlementaire qui se penche «sur l’efficacité, les améliorations possibles et la capacité du Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada à atteindre ses cibles conformément aux engagements envers l’Accord de Paris».

Lors du début de son témoignage, Dawn Farrell a expliqué que pour déterminer si un projet est d'importance nationale, le bureau qu’elle dirige doit notamment évaluer si celui-ci contribue «à la croissance propre» et aux «objectifs climatiques» du Canada.

«Quelle est votre expertise au niveau des changements climatiques» et pour évaluer «les émissions de gaz à effet de serre des grands projets?», a demandé Patrick Bonin à Mme Farrell qui était interrogée par des députés pour la première fois depuis son entrée en fonction au mois d'août.

S’en est suivi un échange où le bloquiste a interrompu la dirigeante à quelques reprises.

«Mon expertise vient de 35 ans dans le domaine de l'électricité, de deux ans dans la construction d'un pipeline et de plus de 40 ans à travailler sur des politiques de changement climatique» et «je suis économiste de formation, je suis PDG de formation», a-t-elle répondu.

Le député bloquiste a ensuite demandé à la dirigeante du BGP si elle croyait que «le projet de pipeline de sables bitumineux Trans Mountain» était «un bon projet pour lutter contre les changements climatiques».

La «réponse est oui», a déclaré Mme Farrell en fournissant l’explication suivante: «La majeure partie du pétrole extrait de l'Alberta et destiné à l'Asie est "craquée" pour produire du naphta, qui entre dans la fabrication de produits pétrochimiques utilisés dans les voitures électriques, pour électrifier le réseau électrique asiatique», ce qui, a-t-elle ajouté, contribue à lutter contre les changements climatiques.

Le pipeline Trans Mountain ne fait pas partie des «grands projets» que doit évaluer le Bureau. Son expansion, sous la supervision de Mme Farrell, a augmenté la capacité de transport du réseau d'oléoducs de 300 000 à 890 000 barils par jour.

Plus de 500 projets à examiner

La séance du comité parlementaire sur l’environnement jeudi a été ponctuée d’échanges corsés sur différents sujets comme l’impact des projets de gaz naturel liquéfié sur le climat ou encore sur le salaire annuel de 700 000 $ de Dawn Farrell.

Celle-ci a par ailleurs expliqué que 500 projets attendaient déjà d'être examinés par son bureau, dont neuf sont actuellement en cours d'évaluation.

Le député conservateur Branden Leslie a indiqué avoir entendu dire que le gouvernement informait les parties prenantes que les nouveaux pouvoirs prévus dans le projet de loi sur les grands projets pourraient être utilisés pour contourner l'interdiction des pétroliers au large de la côte nord de la Colombie-Britannique, et il a demandé à Mme Farrell si cela était vrai.

Dawn Farrell a transmis la question à son équipe, et la directrice Sarah Jackson a répondu qu'il n'y avait pas d'exemption «automatique» à l'interdiction des pétroliers.

Mais lorsque le député conservateur a insisté pour savoir si l'interdiction des pétroliers s'appliquerait à un nouveau pipeline approuvé par son bureau, Mme Jackson a répondu qu'elle ne pouvait pas parler de projet hypothétique.

La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, fait pression pour qu'un nouveau projet de pipeline soit soumis au bureau de Dawn Farrell d'ici le printemps.

La première ministre albertaine souhaite que le gouvernement fédéral abandonne certaines lois environnementales, y compris l'interdiction des pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique.

Des séances initiées par le Bloc québécois

L’étude sur «l’efficacité, les améliorations possibles et la capacité du Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada à atteindre ses cibles conformément aux engagements envers l’Accord de Paris» est une initiative du député Patrick Bonin.

Celui-ci, qui est vice-président du comité permanent de l’environnement et du développement durable, a fait adopter une motion contraignante pour forcer cette étude.

Une troisième séance est prévue le 20 octobre.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

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