Susan Holt fait le point sur une année 2025 mouvementée pour le Nouveau-Brunswick

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Par La Presse Canadienne, 2025
FREDERICTON — Avec une augmentation salariale pour les infirmières, un accord de 270 millions $ pour les médecins et 11 nouvelles cliniques de soins collaboratifs, la première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, affirme que son parti a passé l'année à poser les fondations du système de santé et que les patients devraient commencer à en voir les résultats en 2026.
Il y a eu «tellement de moments importants» en 2025, a déclaré la première ministre lors d'une récente entrevue où elle revenait sur sa première année complète en fonction.
Après avoir remporté les élections d'octobre 2024, les libéraux ont tenu leur promesse de verser 10 000 $ aux infirmières permanentes avant la fin de l'année. En octobre 2025, le gouvernement de Mme Holt a signé un nouveau contrat avec les infirmières, qui prévoyait une augmentation salariale de 12,5 % sur quatre ans et une augmentation des primes pour les gardes de nuit et les fins de semaine.
La première ministre a ensuite mis en œuvre sa promesse électorale d'ouvrir dix cliniques de soins collaboratifs cette année, et a annoncé la semaine dernière l'ouverture d'un onzième centre de soins primaires de ce type.
«Nous savions que c'était une promesse ambitieuse. Le gouvernement précédent avait promis quatre (cliniques) et n'avait pas pu tenir son engagement», a remarqué Mme Holt.
En novembre, la Société médicale du Nouveau-Brunswick a voté en faveur d'un nouvel accord de 270 millions $ qui incite les médecins à travailler dans des cliniques fonctionnant en équipe.
«Ce sont là quelques-uns des changements qui vont transformer les fondements des soins de santé au Nouveau-Brunswick et sur lesquels nous pourrons ensuite nous appuyer», a-t-elle déclaré.
Deux grands défis
L'année écoulée n'a pas été sans difficulté, a déclaré Mme Holt. Parmi les plus grands défis figuraient les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur les produits canadiens et la saison estivale historique des feux de forêt.
Le Nouveau-Brunswick est considéré comme l'une des provinces canadiennes les plus touchées par les droits de douane américains, en grande partie en raison de son secteur forestier, qui dépend depuis toujours des entreprises américaines.
Selon les prévisions provinciales de la CIBC publiées en octobre, le Nouveau-Brunswick et le Québec connaissent deux des plus fortes baisses des échanges commerciaux en raison des droits de douane.
«Le défi économique a certainement été l'un des plus grands défis auxquels nous avons été confrontés, en partie parce qu'il n'avait pas été prévu. En 2024, nous avions imaginé la même tendance de croissance économique et du PIB que celle que nous avions observée jusqu'alors», a expliqué Mme Holt.
Le Nouveau-Brunswick a signé des protocoles d'accord sur le libre-échange et la mobilité de la main-d'œuvre avec quatre provinces et a mis en place un nouveau programme de prêts pouvant atteindre 5 millions $ pour aider les entreprises à maintenir leurs activités, entre autres mesures de soutien aux travailleurs et aux entreprises.
Le gouvernement de Mme Holt a présenté un budget de 14,3 milliards $ déficitaire en raison de l'augmentation du financement des soins de santé et de la création d'un fonds de réserve pour faire face aux menaces tarifaires des États-Unis.
La première ministre a souligné que l'autre défi majeur de cette année a été la saison des feux de forêt, qui a vu 448 incendies brûler sur plus de 34 kilomètres carrés de forêt.
En 2024, 281 incendies de forêt ont brûlé 2,3 kilomètres carrés au Nouveau-Brunswick, et la moyenne sur dix ans de la province est de 256 incendies sur 4,6 kilomètres carrés de forêt.
«L'ampleur et l'étendue des incendies ont vraiment mis à rude épreuve tous les acteurs de notre système. Mais ils se sont mobilisés et ont fait face à des incendies comme nous n'en avions pas vu depuis des générations, ce qui a eu un effet d'entraînement», a déclaré M. Holt.
Les conditions de sécheresse qui ont conduit aux incendies ont entraîné des difficultés pour le secteur agricole, a expliqué la première ministre. «Nous constatons une diminution de la taille des pommes, des bleuets et des canneberges, ainsi que des rendements de nombreux producteurs agricoles. Cela représente également un défi pour l'économie.»
Coût de la vie
Mme Holt a affirmé qu'elle continuait à se concentrer à soutenir le secteur agricole et qu'elle cherchait toujours des moyens de réduire le coût de la vie.
Elle a expliqué que l'une des mesures prises par le gouvernement à cet effet consistait à s'attaquer aux prix de l'essence. Lors de la campagne électorale de 2024, elle s'était engagée à supprimer la partie de la taxe sur le carbone touchant au diesel et l'essence, mais cette décision a été annulée au début du mois par l'autorité de régulation de l'énergie de la province.
Cependant, Mme Holt a déclaré: «Nous ne voulions pas abandonner.»
L'organisme de réglementation de l'énergie de la province fixe le prix maximal à la pompe dans toute la province. Mme Holt a affirmé qu'un membre de son équipe avait découvert que l'organisme de réglementation utilisait de l'essence conventionnelle dans sa formule de fixation des prix, alors que «tous les détaillants d'essence» de la province vendent du E10, un mélange d'essence ordinaire et d'éthanol moins coûteux.
Le cabinet de Mme Holt a approuvé un décret le 12 décembre afin de modifier le prix utilisé dans la formule. Le lendemain matin, «nous avons vu le prix de l'essence ordinaire baisser de 7,9 cents», a rapporté Mme Holt.
La première ministre a déclaré que cette mesure était importante pour réduire les dépenses quotidiennes dans une province rurale comme le Nouveau-Brunswick, où se déplacer en voiture pour aller au travail, à l'école, et tout le reste «n'est souvent pas un choix».
«Nous n'allions pas nous arrêter, et nous ne nous arrêterons pas. Nous allons constamment chercher des moyens de faire en sorte que les Néo-Brunswickois ne paient pas une cent de plus pour l'essence, et qu'ils paient des tarifs corrects et compétitifs pour les services qu'ils achètent ici.»
— Par Lyndsay Armstrong à Halifax
La Presse Canadienne