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SAAQclic: le français a ajouté une «complexité», selon une ex-responsable chez IBM

durée 12h13
1 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — La langue a représenté «un grand défi» dans le développement de la plateforme SAAQclic alors qu'une bonne partie du travail a été menée de l'Inde, selon une ancienne responsable chez IBM.

Martine Gagné a poursuivi son témoignage mercredi matin devant la commission Gallant, qui enquête sur les déboires de la transformation technologique de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).

Mme Gagné a évoqué que le bassin d'employés francophones dans la province pouvant mener le projet informatique de la société était limité. Selon elle, en raison de la quantité importante de développement à faire dans le cadre du projet, il n'y avait pas la «disponibilité sur le marché en français au Québec».

Le consortium formé des firmes SAP et LGS, appartenant à IBM, n'avait alors d'autre choix que de se tourner vers des ressources à l'étranger.

«La force de frappe venait de l’Inde principalement», a indiqué celle qui est retraitée de chez IBM.

Cette situation a entraîné un enjeu de traduction.

«Le français a ajouté un niveau de complexité. D'être obligé de traduire des spécifications du français en anglais pour l'envoyer là-bas (en Inde), puis d'avoir des traducteurs en simultané, c'était quelque chose. On se promenait sur le plancher et on se croyait aux Nations unies. Il y avait tout le monde avec leur casque», a raconté Mme Gagné.

«On n'avait pas le choix parce qu'on n'avait pas la force de frappe en français qui était nécessaire. Ce n'était pas évident pour les équipiers», a-t-elle poursuivi.

Le commissaire Denis Gallant a fait remarquer que les documents d'appel d'offres de la SAAQ étaient clairs à savoir que «le français était une donnée très importante».

«On soumissionne sur un projet gouvernemental québécois où est-ce que (le français) est la langue commune. C'est peut-être une vue de l'esprit de l'avoir sous-estimée», a affirmé M. Gallant.

Mme Gagné a assuré que le consortium avait pris en compte les exigences linguistiques et avait estimé les coûts qui s'y rattachent.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne

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