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Roberge demande une enquête sur des chandails des Voltigeurs uniquement en anglais

durée 18h00
28 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le ministre de la Langue française du Québec a indiqué jeudi qu'il demandera à l'Office québécois de la langue française de mener une enquête après que le chef du Parti québécois s'est plaint de l'absence totale de français sur des T-shirts et des chandails à capuchon des Voltigeurs de Drummondville en vue des séries éliminatoires de la LHJMQ.

En fin d'après-midi mercredi, Paul St-Pierre Plamondon a dénoncé sur la plateforme X les mots «2024 Gilles-Courteau Trophy Playoffs» imprimés sur les T-shirts et les chandails à capuchon portés par les joueurs des Voltigeurs de Drummondville, qui vont participer aux séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ).

Le Trophée Gilles-Courteau est remis chaque année aux champions de la LHJMQ.

M. St-Pierre Plamondon a aussi publié mercredi sur X une deuxième photo montrant des joueurs des Saguenéens de Chicoutimi assis dans une salle, avec derrière eux des slogans de motivation uniquement en anglais.

«La LHJMQ est la ligue QUÉBÉCOISE responsable du développement de nos jeunes joueurs québécois, écrit le chef péquiste sur X. Sa langue commune et officielle devrait être le français.»

Jeudi, le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a déclaré que cela n'avait aucun sens que des équipes du Québec n'arborent que de l'anglais sur leurs chandails ou dans leurs vestiaires. Le ministre a estimé que cet usage «ne respectait pas, à tout le moins», l'esprit de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, et qu'il comptait porter plainte à l'OQLF plus tard dans la journée.

La ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, a indiqué jeudi qu'elle n'avait pas le pouvoir d'imposer le français à une ligue privée, mais elle a appelé la LHJMQ à agir de bonne foi. «Nous sommes au Québec et nous voulons que nos jeunes joueurs parlent français», a déclaré Mme Charest.

Le directeur des communications de la LHJMQ avait répondu mercredi à M. St-Pierre-Plamondon que la ligue avait soulevé la question auprès des Voltigeurs de Drummondville. Raphaël Doucet a attribué l'affaire à une erreur humaine et il a soutenu que les chandails «auraient dû être en français, ou du moins bilingues».

Dans un communiqué, la direction des Voltigeurs de Drummondville a indiqué jeudi après-midi que de nouveaux vêtements seront produits et distribués à l’ensemble de ses joueurs au cours des prochains jours.

«Le français a et sera toujours d’une importance capitale dans notre organisation, écrit David Boies, directeur des opérations des Voltigeurs. Nos communications, nos réseaux sociaux, nos relations avec partisans et partenaires se font uniquement en français.»

Il précise que la LHJMQ est «une ligue qui opère dans quatre territoires et dans certains cas précis, l’interaction avec les joueurs et l’affichage est faite de façon à représenter ce bilinguisme».

La ligue compte 18 équipes, dont six dans les provinces de l'Atlantique. L'ancienne «Ligue de hockey junior majeur du Québec» a d'ailleurs changé récemment son nom pour remplacer «majeur» par «Maritimes».

La LHJMQ «n'était pas au courant»

En fin d'après-midi, jeudi, la LHJMQ a précisé dans un communiqué qu'elle «n'était pas au courant de l'initiative des Voltigeurs» et qu'elle avait immédiatement demandé à l'équipe de Drummondville «de rectifier la situation».

La ligue assure que le français est la langue officielle de la LHJMQ, en soulignant par exemple que «toutes les communications officielles de la LHJMQ se font en français» et que «les Assemblées des Membres (propriétaires) se déroulent en français, avec une traduction en simultané pour les membres anglophones».

«La LHJMQ se servira de cette situation pour rappeler à ses 12 équipes québécoises l’importance du français dans leurs opérations quotidiennes», conclut la direction de la ligue.

Raphaël Doucet soulignait de son côté mercredi que les joueurs de la LHJMQ proviennent de partout dans le monde et que l'anglais est souvent utilisé pour communiquer avec eux. La ligue a également comme objectif de préparer ses joueurs «aux circuits professionnels dans lesquels la langue d'usage, sans exception, est l'anglais».

«Nous devons ainsi les plonger dans un environnement similaire à ceux des autres circuits dans lesquels ils rêvent d'évoluer», a plaidé M. Doucet.

Le chef péquiste s'était dit insatisfait de cette réponse, jeudi matin. Il a déploré devant les journalistes un manque de considération et de respect de la langue québécoise «dans la ligue qui développe nos joueurs québécois, dans notre sport national».

Plus tard sur X, il s'est réjoui du «geste concret» posé par le gouvernement à la suite de son interpellation auprès du ministre Roberge jeudi matin et il a déclaré que son parti attendrait avec intérêt les conclusions de l'enquête de l'OQLF.

Interrogé jeudi matin par les journalistes lors de son passage à Henryville, en Montérégie, le premier ministre François Legault a lui aussi affirmé que cette affaire n'était «pas acceptable».

«Écoutez: on a au Québec une langue officielle, qui est le français, donc les chandails de la Ligue de hockey junior majeur (sic) du Québec devraient être en français», a-t-il estimé.

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne