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Reconnaissance de l'État de la Palestine: le NPD ravive ses appels

durée 18h12
22 mai 2024
The Canadian Press, 2024
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3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

OTTAWA — L'annonce par trois pays, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne, qu'ils reconnaîtront l'État palestinien à court terme amène les néo-démocrates à raviver leurs appels pour que le Canada fasse de même, ce à quoi le premier ministre Justin Trudeau répond «au bon moment».

La nouvelle sortie du Nouveau Parti démocratique (NPD) survient deux mois après que la formation politique eut renoncé à des pressions qu'elle exerçait en ce sens lors de l'adoption d'une motion aux Communes.

Se présentant devant les journalistes, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a reproché mercredi aux libéraux de ne pas emboîter le pas aux quelque 140 pays ayant reconnu la Palestine en tant qu'État.

«Le Canada devrait prendre cette position. Justin Trudeau devrait prendre cette position», a lancé M. Singh en mêlée de presse.

Un peu plus tôt, la porte-parole de son caucus en matière d'affaires étrangères, Heather McPherson, a donné le ton dans une déclaration écrite, qualifiant de «honteux que les libéraux refusent de franchir cette étape cruciale».

En mars dernier, le NPD a présenté une motion, dans le cadre d'une journée d'opposition, réclamant la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien.

Au fil du débat ainsi forcé sur la motion, les libéraux ont lourdement amendé le libellé, avec l'accord des néo-démocrates. Le texte, ensuite entériné par une majorité d'élus, était donc adouci pour demander au gouvernement de travailler «en vue de l’établissement de l’État de Palestine dans le cadre d’une solution négociée à deux États».

En contrepartie, la motion non contraignante réclamait aussi de mettre fin à l’exportation d’armes vers Israël, entre autres demandes.

Questionné mercredi sur la lourde modification de cette motion de mars alors qu'il revenait à la charge pour demander une reconnaissance unilatérale de l'État palestinien, M. Singh a répondu que la position de son parti n'avait pas changé.

«On pense que le Canada doit aussi reconnaître l'État de Palestine pour aller de l'avant avec une solution de deux États», a-t-il dit.

Le chef néo-démocrate a fait valoir que son parti a toujours continué d'exercer des pressions sur les libéraux, relevant qu'une autre motion déposée en février par Mme McPherson porte uniquement sur ce sujet.

Le texte en question a été soumis en février et n'a pas encore été débattu aux Communes puisqu'il s'agit d'une motion émanant d'une députée.

En choisissant ce véhicule parlementaire pour soumettre une motion, un parti d'opposition ne peut forcer la tenue, dans l'immédiat, d'un débat sur le texte soumis, puis, à court terme, amener la Chambre à voter.

Une reconnaissance «au bon moment», dit Trudeau

Le NPD a indiqué à La Presse Canadienne que, selon ses estimations, la motion de Mme McPherson ne reviendra pas à l'agenda parlementaire bientôt.

Néanmoins, la porte-parole en matière d'affaires étrangères des néo-démocrates a interpellé mercredi le premier ministre sur la reconnaissance unilatérale.

Au cours de la période des questions, elle a incité M. Trudeau à «joindre le consensus de la communauté internationale et reconnaître l'État de la Palestine».

M. Trudeau a alors réitéré que son gouvernement «s'oppose aux efforts» du gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou «de rejeter la solution à deux États» défendue de longue date par le Canada.

«En même temps, le Hamas, un groupe terroriste, contrôle des zones de Gaza et n'a pas baissé les armes ou relâché ses otages, a-t-il ajouté. Nous sommes préparés à reconnaître l'État de la Palestine au bon moment.»

Il y a deux semaines, M. Trudeau a ouvert la porte à ce que la reconnaissance par Ottawa se fasse avant l'instauration complète d'une solution à deux États. «Pas nécessairement comme dernière étape», a-t-il encore insisté mercredi.

Quant à savoir quel serait le «bon moment» mentionné par le premier ministre, les libéraux n'ont pas apporté de précision publiquement. Ni M. Trudeau ni sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, n'ont répondu aux questions des journalistes de la colline parlementaire qui les ont sollicités à plusieurs moments de la journée.

Le Canada reconnaît les territoires palestiniens comme des entités distinctes d’Israël, mais pas qu’ils forment un État à proprement parler.

- Avec des informations de l'Associated Press

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne