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QS parraine une pétition pour allouer un congé au père lors d'un deuil périnatal

durée 12h15
20 mai 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Le parent n’ayant pas porté son enfant devrait aussi avoir droit à un congé de cinq semaines en cas de deuil périnatal, réclame une pétition déposée sur le site web de l’Assemblée nationale, parrainée par le député solidaire Sol Zanetti. La pétition comptait plus de 1300 signatures samedi.

Le document demande au gouvernement d’amender le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) et la Loi sur les normes du travail, pour qu’en cas de décès survenu entre la 20e semaine de grossesse de la mère et la première année de vie d’un enfant, le parent n’ayant pas porté le bébé ait aussi accès à un congé de cinq semaines.

«C’est quelque chose, si on n’en parle pas, qui ne deviendra jamais une priorité du gouvernement. Quelque chose de simple à changer, qui ne couterait pas grand-chose étant donné que ce serait couvert par le RQAP», affirme en entrevue le porte-parole de Québec solidaire pour la famille.

Sol Zanetti explique avoir lancé cette pétition après que plusieurs parents l’aient contacté. «Il y a déjà une pétition qui avait été faite il y a plusieurs années sur le sujet, qui avait recueilli pas mal de signatures. Et moi j’ai été très touché par cette cause-là, et je me suis dit: oui il faut la relancer», raconte-t-il.

Pour le député solidaire, cette mesure est une façon de reconnaître le deuil du parent non porteur, souvent un père.

«Il y a quelque chose un peu, peut-être, d’une vision dépassée de la masculinité là-dedans. Comme si on disait: le père, lui, il peut retourner travailler le lendemain, parce que des émotions, il n’en a pas ben ben», lance M. Zanetti.

«Je ne vois pas quel argument le gouvernement pourrait avancer pour ne pas se montrer ouvert à corriger cette injustice-là», fait valoir le député.

Un deuil «complexe»

Janie Tremblay, la directrice générale de l’organisme Les Perséides, qui vient en aide aux parents vivant un deuil périnatal, salue la mise en place que cette pétition, que son organisation réclame depuis longtemps.

«Le deuil du parent non porteur est réellement-là, nous on le voit sur le terrain avec nos intervenantes. On voit beaucoup de symptômes dépressifs et d’épuisement, affirme Mme Tremblay au bout du fil. Il faut se rappeler que le deuil périnatal est particulièrement complexe dans sa résolution, entre autres, par le fait que le parent n’a pas de souvenirs avec l’enfant.»

Au Québec, près de 20 000 familles traversent l’épreuve d’un deuil périnatal chaque année.

«Les études le démontrent, que le parent non porteur vit souvent un deuil décalé. On dit que ça peut être reporté jusqu’à trois ans suivant la perte», explique Mme Tremblay, soulignant que le père se permet souvent de vivre son deuil lorsque la mère va mieux. Un congé de deuil permettrait donc de reconnaître le droit du parent non porteur à vivre son deuil peu après la perte.

La pétition demeurera en ligne sur le site de l’Assemblée nationale jusqu’au 25 mai.

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Cette dépêche a été rédigée avec l'aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Coralie Laplante, La Presse Canadienne