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Projets d'infrastructures au Québec: «Oui, on doit s'améliorer», reconnaît Julien

durée 15h38
15 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — «Oui, effectivement, on doit s'améliorer», a concédé vendredi le ministre responsable des Infrastructures, Jonatan Julien, à la députée libérale Marwah Rizqy.

L'élue de Saint-Laurent a profité d'une interpellation de deux heures à l'Assemblée nationale pour questionner le ministre sur «l'art d'échapper des grands projets».

Elle a passé au crible les projets majeurs de la Coalition avenir Québec (CAQ), qu'elle a qualifiés d'échecs en raison notamment des dépassements de coûts découlant d'une mauvaise planification, selon elle.

Mme Rizqy a brandi le livre «How big things get done» et déclaré que sous la CAQ, c'était plutôt «How big things get botched (bâclées)».

Elle a affirmé avoir refait le livre à sa façon, en y abordant notamment les maternelles quatre ans, les Maisons des aînés, les Espaces bleus, le tramway de Québec, le troisième lien Québec-Lévis et le Panier bleu.

Ces projets de la CAQ ont subi d'importants dépassements de coûts, et certains ont été abandonnés, les Espaces bleus et le Panier bleu, par exemple, non sans avoir d'abord englouti plusieurs millions en fonds publics. 

«J'ai l'intention de l'envoyer dans toutes les facultés universitaires», a déclaré Mme Rizqy, avant de se tourner vers Jonatan Julien, un comptable agréé, pour l'accuser de ne pas comprendre certains principes de base.

«C'est important de planifier en amont. (...) Avant d'entreprendre, réfléchissez, a-t-elle lancé. Vous êtes de grands parleurs, petits faiseurs, pas capables d'attacher les affaires.

«Vous avez brûlé de l'argent, vous l'avez gaspillé. (...) Vous allez trop vite. (...) Vous êtes les champions des slogans, du marketing. (...) Vous êtes dans l'incapacité chronique de livrer quoi que ce soit.»

S'en prenant tout particulièrement à M. Julien, Mme Rizqy a déclaré qu'il n'avait «aucune réalisation à son actif».

Elle a rappelé qu'en 2018, lorsqu'il était vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, le maire Régis Labeaume l'avait accusé d'avoir mal géré le dossier de la nouvelle centrale de police.

M. Julien a reconnu vendredi que les projets majeurs pouvaient être mieux élaborés. Il a fait part de son intention de présenter une stratégie, puis des modifications législatives, afin de rendre les processus plus efficients.

Le ministre a aussi vanté les «contrats collaboratifs», comme dans le cas de la réfection du Stade olympique, qui réduisent les risques pour le gouvernement, selon lui. 

Il ne s'est pas engagé à rendre le contrat public, alors que Mme Rizqy exprimait moult craintes quant au prix «cible» de 870 millions $ qui serait plutôt un prix «plancher», selon elle.

La députée a supplié la CAQ d'apprendre de «tous (ses) échecs».

«On fait face (...) à des défis: une surchauffe des marchés de la construction, de l'inflation importante dans les coûts des projets, (...) une pression supplémentaire sur les infrastructures», a expliqué M. Julien.

«Ce qu'on travaille à faire depuis plus d'un an maintenant, c'est comment on peut faire de manière plus efficiente les travaux d'infrastructures. (...) Ça passe par plus de planification, plus de collaboration», a-t-il résumé.

Jonatan Julien a défendu le bilan de la CAQ en matière d'infrastructures en énumérant des projets de rénovation et de construction d'écoles, du «maintien d'actifs» important pour les communautés, a-t-il dit.

«C'est ça, la mission de l'État», a-t-il plaidé. L'élu de Charlesbourg a indiqué qu'une augmentation de 436 % des investissements pour le réseau scolaire était prévue au Plan québécois des infrastructures.

Caroline Plante, La Presse Canadienne