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Prison à vie sans libération avant 10 ans pour un jeune «incel» qui a tué une femme

durée 12h04
28 novembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

TORONTO — Un jeune homme qui avait plaidé coupable du meurtre d'une employée d'un salon de massage de Toronto a été condamné mardi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans. 

Le meurtre, commis avec une épée de 43 cm, avait été lié par le juge au procès à un acte de terrorisme en raison de ses liens avec l'idéologie dite «incel» (célibat involontaire), une sous-culture internet marginale où des hommes rejettent sur les femmes la responsabilité de leurs déboires sur le plan sexuel et amoureux.

On pense que c'est la première fois au Canada qu'un tribunal conclut à une activité terroriste motivée par des «incels».

L'homme, qui ne peut être identifié car il avait 17 ans au moment du meurtre, a plaidé coupable l'année dernière de meurtre au premier degré et de tentative de meurtre relativement à l'agression à l'épée de février 2020, qui a tué Ashley Noelle Arzaga, 24 ans, et grièvement blessé une femme identifiée uniquement par les initiales «J.C».

Il a également été condamné mardi à trois ans de prison pour tentative de meurtre, à purger concurremment.

Les procureurs voulaient qu'il soit condamné à une peine applicable aux adultes, notant qu'il était à six mois d'avoir 18 ans au moment des crimes et qu'il avait méticuleusement recherché, planifié et fait des choix autour de l'agression qui reflétaient les pensées et les actions d'une personne adulte. La poursuite a également plaidé que l’accusé n’avait montré aucun remords.

Les adultes reconnus coupables de meurtre au premier degré sont automatiquement condamnés à une peine d'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Mais le juge Sukhail Akhtar, de la Cour supérieure, s'est rangé à la suggestion de la défense, qui demandait que l'accusé écope d’une peine en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents — sans possibilité de libération conditionnelle avant 10 ans.

Lors d'une audience sur la détermination de la peine, le mois dernier, le jeune homme a présenté ses excuses à la famille et aux amis de Mme Arzaga, ainsi qu'à la victime survivante. 

L’inculpé, aujourd’hui âgé de 20 ans, a également déclaré qu’il avait changé et qu’il ne détestait plus les femmes. «Je me suis rendu compte que la vie est bien plus qu'une simple négativité sur internet (...) J'aimerais pouvoir voyager dans le temps et donner un sens à mon ancien moi», a-t-il déclaré.

Le tribunal a appris qu'il prévoyait de rechercher des femmes pour les agresser avec une épée, après avoir été radicalisé avec des opinions misogynes en ligne.

La cour a également appris que la victime «J.C.» avait réussi à lui enlever son épée et à le neutraliser, ce qui, selon les procureurs, a mis fin à l'agression. Cette femme a subi plusieurs lacérations et des lésions nerveuses, a appris le tribunal.

Paola Loriggio, La Presse Canadienne