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Poilievre refuse d'expliquer son désaccord avec une élue allemande d'extrême droite

durée 13h07
6 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le chef conservateur Pierre Poilievre a refusé sans relâche lundi de clarifier en quoi il est en désaccord avec la vision de la députée allemande d'extrême droite Christine Anderson que trois élus de son parti ont récemment rencontrée et a précisé qu'il écarte de les expulser du caucus.

«Les députés ont déjà émis des déclarations comme je l'ai fait déjà aussi», s'est-il contenté de répondre en espérant que les journalistes enchaînent avec des questions sur d'autres sujets, mais la presse parlementaire ne l'entendait pas ainsi.

Dans des échanges souvent houleux, M. Poilievre, après avoir enchaîné les «j'ai déjà répondu» et «d'autres questions», est passé à l'attaque pour dénoncer «ce qui me préoccupe davantage», soit ce qu'il a décrit comme une «vision raciste» et des «costumes racistes hideux» du premier ministre Justin Trudeau.

M. Poilievre a simplement répondu «non» sans s'expliquer davantage lorsqu'il s'est fait demander s'il entend expulser les trois députés de son caucus.

Mme Anderson est une députée au Parlement européen qui est membre du parti «Alternative pour l'Allemagne». Ce parti populiste de droite est sous surveillance en tant que groupe extrémiste présumé en Allemagne depuis 2021. On reproche à ce parti de minimiser les crimes nazis, de s'opposer à l'immigration et de promouvoir une idéologie antimusulmane.

La politicienne allemande a visité le Canada dans le cadre d'une tournée organisée par des partisans du «convoi de la liberté» de l'hiver dernier. Ce regroupement a manifesté il y a un an autour de la colline du Parlement et à des postes frontaliers pour protester contre les passeports vaccinaux et les restrictions sanitaires, et plus largement contre le gouvernement de Justin Trudeau.

Selon Bethan Nodwell, l'une des organisatrices de la visite de Mme Anderson au Canada et de sa rencontre avec trois députés conservateurs autour d'un repas il y a deux semaines, les discussions ont porté sur M. Trudeau, les vaccins, le convoi et les restrictions sanitaires liées à la pandémie, comme les confinements.

Dans une déclaration écrite, le cabinet du chef de l'opposition officielle avait indiqué que M. Poilievre croit qu'il aurait été préférable que Mme Anderson ne vienne jamais au Canada, que ses députés n'étaient pas au courant de ses opinions et «regrettaient de l'avoir rencontrée».

Le même courriel incluait une déclaration attribuable aux trois députés. On y souligne que s'il n'est pas rare que des élus rencontrent des collègues d'autres pays, les trois députés conservateurs n'étaient pas «au courant des opinions ou des associations entre elle et son parti politique».

Les deux députés ontariens Leslyn Lewis et Dean Allison refusent de confirmer qu'ils partagent l'affirmation faite par leur chef quant à leurs regrets. Le troisième député, Colin Carrie, a pour sa part dit regretter «profondément» la rencontre.

Un porte-parole de M. Poilievre n'a pas non plus précisé comment le chef avait confirmé les regrets des députés.

Michel Saba, La Presse Canadienne